jeudi 4 janvier 2024

KARINE KRYNICKI

 

 J'ai souvent croisé son travail dans différentes expositions alors voici aujourd'hui sur les Grigris des œuvres de KARINE KRYNICKI ...

 

 






























Et pour accompagner ma sélection de photos une interview donnée à Jacqueline Liotard pour Ouest-France en septembre 2018 :

Sculptrice, installée à Rennes depuis quelques mois. C'est un retour en Bretagne, je suis née à Lorient. J'ai été enseignante pendant près de quinze ans, dans les écoles puis auprès d'un public d'adolescents décrocheurs, marginalisés par un parcours scolaire chaotique. Je crois que cette expérience là, avec le recul, n'est pas étrangère à ma création aujourd'hui. Ces jeunes m'ont beaucoup appris sur l'âme humaine, sur les mécanismes de survie que chacun peut mettre en place lorsque la souffrance est trop forte, sur la résilience aussi. Un changement de vie, de région a fait que je me suis retrouvée tout à coup à avoir du temps, de l'espace aussi. Je me suis mise à créer. De façon boulimique, comme si ça avait toujours été là. Je récupérais tout un tas de vieux objets, de ferraille surtout, j'ai appris à souder et je me suis amusée à détourner les objets, à transformer la matière pour raconter d'autres histoires, me raconter un peu aussi. C'était il y a 8 ans. Je ne pensais pas à exposer alors. C'était comme répondre à un besoin profond qui n'avait pas eu d'écho jusque là... Avec le temps, mon travail s'est affiné, j'ai commencé à utiliser le papier, à le modeler patiemment couche après couche, à l'associer à d'autres matériaux. Les oeuvres ont pris une autre dimension, un peu moins ludique, plus sensible, plus grave sûrement. C'est l'émotion qui me guide, l'expression de l'humain dans ses doutes, ses fragilités, ses contradictions aussi, son rapport au monde, sa part d'animalité. Je crée à partir de matériaux de récupération pas par facilité ou simple amusement, c'est aussi un choix. Le recyclage n'est plus une mode, il est essentiel à notre monde, épuisé par une surconsommation folle, il deviendra bientôt un véritable mode de vie par nécessité. Bricoleurs de tous les pays, unissez-vous ! Quant à mes sources d'inspiration... Je crée avec ce que je suis, ce que je vis, mes rencontres, mes questionnements, mes états d'âme, mon rapport au monde, à l'actualité. Et tout ça, nourri de ma passion de toujours pour les mots, la littérature, la poésie en particulier, les grands mythes à la portée universelle, l'art dans toutes ses dimensions. Là où il y a de la beauté, il y a encore foi en l'humanité. Mes pièces interrogent l'humain dans sa complexité. Je crois que ce n'est pas à moi de les définir, elles sont là parce qu'elles devaient « sortir » presque malgré moi, j'ai l'impression de ne pas tout contrôler. Ce qui me semble important, c'est l'accueil qu'elles reçoivent, le regard qu'on leur porte, l'émotion qu'elles font surgir, la poésie qu'on peut y voir ou les réactions vives qu'elles peuvent provoquer. L'artiste, il crée, c'est tout. Quand la pièce est finie, il a tout dit. Elle ne lui appartient déjà plus. Libre à chacun de vouloir les définir ou les enfermer dans une case...
 
 

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