dimanche 7 janvier 2024

LA FONDATION DUBUFFET PROPOSE "REBONDS D'UNE OEUVRE A L'AUTRE"


Jusqu'au 16 février 2024, la Fondation Dubuffet invite le public à revoir une centaine d'œuvres de Jean Dubuffet sous l'angle du jeu des ressemblances. C'est une approche originale, un accrochage riche et varié.

Nous on a aimé !

Une incontournable visite si vos pas se font parisiens, ce lieu est plein de charme au cœur de la capitale ....

 

 

 

 

 

 

 

 

Un animal avec des pattes qui ont l’air de pieds de chaises ! On rit ! Il y a de par le monde beaucoup d’objets qui se ressemblent et s’évoquent. Ce qu’il faut souligner, c’est, non pas les différences et particularités, mais au contraire : les ressemblances.

Jean Dubuffet, 1946

 

 

 



















"Cette exposition est avant tout une expérience à partager autour de l’œuvre de Jean
Dubuffet. Elle s’annonce comme un exercice périlleux et délicat car parfaitement subjectif.
Bien entendu, le regard d’un commissaire d’exposition sur le travail d’un artiste est toujours
subjectif, de par le choix qu’il fait des œuvres exposées, mais il se doit de garder une certaine
distance, celle de l’historien de l’art. Or, ici rien de semblable.
Notre choix a été dicté par le désir d’aborder l’artiste autrement en sélectionnant des œuvres
de périodes plus ou moins éloignées, présentant, à nos yeux, des correspondances. Ces
dernières peuvent être une variation sur un thème, la similitude dans la composition ou la
présence d’éléments annonçant la suite de l’œuvre. Exercice riche en surprises.
Notre regard a été l’un des principaux critères de sélection pour donner à voir ce jeu de va-
et-vient dans l’œuvre de Jean Dubuffet. Certaines de ces associations ont trouvé après-coup
un écho dans les écrits de l’artiste. Au philosophe Hubert Damisch, Jean Dubuffet faisait
remarquer en 1962 : « les dessins des Terres radieuses se rapprochent-ils peut-être
davantage des personnages des Légendes ou des sites urbains de Paris Circus que des
Matériologies ou mêmes de tableaux de la série Sols et Terrains de 1951 et 1952. » 

On sait combien Dubuffet aimait à exercer des allers-retours. Il a toujours revendiqué son
besoin de revenir aux œuvres passées pour avancer dans son travail. « J’attends de cette
Somme de bien repérer mon chemin pour la suite du voyage. […] C’est par bordées que s’est
toujours propulsée ma barquette et je sens une curiosité à survoler tout son sillage afin de
bien voir où j’en suis. » écrivit-il à propos de son catalogue raisonné. Ainsi, les vaches de
1944 reviennent-elles en 1954 ; les pisseurs de 1945 ou les façades d’immeubles de 1946
reprennent-ils vie avec Paris Circus en 1961… Vaches, pisseurs, rues et façades sont autant
de sujets déjà abordés lors de nos récentes expositions thématiques. D’autres sujets le sont
moins et méritent un détour. Les personnages alignés en rang d’oignons (Le Bureau Veritas,
1979) ; ceux érigés verticalement comme des monolithes (Quatre personnages, 1961) ou la
foule aux multiples visages (Affluence, 1961) se transformant en un ensemble de tracés plus
ou moins distincts avec les Mondanités de 1975. Quant au « personnage au chapeau » que nous avons privilégié, Dubuffet le traite des années 1940 à la fin de L’Hourloupe (1974),
lorsque l’homme du commun abandonne le port du chapeau pour se promener tête nue. La
« salle au chapeau » se présente comme une introduction ludique sur la variation autour du
même sujet.
Nous avons également choisi de juxtaposer des œuvres, qui, à première vue, présentent des
correspondances équivoques sauf à y regarder de plus près avec le bout de la lorgnette que
nous vous proposons. À chacun de se laisser porter par sa curiosité.
Le tableau Le torrent (1953) est une invitation à jouer ce jeu des résonances. Ses lignes
sinueuses évoquent celles d’une œuvre de la « Préhistoire », Paysage sous-bois (1933), où
Dubuffet a tracé des sillons dans la matière comme s’il anticipait les grattages des années à
venir (La marelle, 1944). Au centre du tableau apparaît une figure qui semble annoncer les
automobiles de 1961, vues d’en haut et aplaties comme des insectes. Les pierres disposées
le long du torrent font écho à celles du mur du grand assemblage d’empreintes Obscur
théâtre au pied du mur, de 1957. Comment ne pas voir que certaines empreintes de ce
même Obscur théâtre pourraient figurer le chien de la gouache La chasse au biscorne (1964)
qui elle-même comporte en arrière-plan les tracés des Non-lieux à venir (1984) ?
Nous sommes ici au cœur de notre propos, comment une œuvre résonne-t-elle avec une
suivante, puis avec une autre, comme une balle dont les rebonds laisseraient des traces en
chemin."


LE SITE DU MUSÉE

 (cliquer) 

 

JUSQU'AU 16 FÉVRIER

 

Fondation Dubuffet
137 rue de Sèvres
75006 Paris

 

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