samedi 17 mai 2008

BERNARD COULON A AUMENANCOURT

Aujourd'hui c'est le grand jour !




Vernissage à 18h30 au Centre d'Art et de Culture d'Auménancourt !!!











Merci à Véronique Valette (regardez ses sites Textures et Cantabile , elle y parle de Bernard
et ses photos sont magnifiques).

Merci à Apolline , Arielle, Léonora et Marie pour leurs photos





Voici le texte écrit par Patrick Lepetit pour son ami Bernard :


"Dans son petit livre Marelle sur les Parvis, Gabriel Bounoure, de la Nouvelle Revue Française écrivait : « Si variés, si follement sensibles, si noirs, si désespérés, si pleins de rumeurs d’univers, si emportés par un temps inconnu ou immobilisés dans l’instant de félicité, tous les grands poèmes d’aujourd’hui témoignent de l’aptitude de l’homme à parler à l’homme au dessus de l’abîme, - comme si le poète jugeait possible de se faire créateur de l’homme avec son souffle, l’espace d’une seconde, comme s’il jugeait possible de faire de sa particularité compliquée et misérable la manifestation de cette simplicité absolue – qu’on ne peut sans doute refuser d’appeler l’Etre ».

Avec ses mains, avec son âme mais sans que cela fasse référence d’aucune manière à une
quelconque foi, nonobstant le lieu où se tient cette exposition, il me semble bien que c’est précisément là ce qu’entreprend Bernard Coulon à travers ses stèles et ses talismans, tous ces poèmes matérialisés, que vous découvrez aujourd’hui.

Comme le met en évidence la disposition des pièces dans l’espace, Coulon joue sur la profondeur de la lumière, qu’il creuse, piège, canalise, explore de toutes les manières par le moyen de couleurs qui ne sont que rarement chaudes, d’alphabets de signes perdus qui renvoient à un mystère qu’il nous laisse le soin de percer une fois franchie la lisière de verre qui en cèle les arcanes. Aboutissement d’une longue démarche qui offre les clés d’une traversée, moins évidente qu’il n’y paraît, des apparences, cette oeuvre se met en résonance avec le réel, par la médiation du verre, tout en conservant une part de son secret qui est aussi celui de l’artiste, qui se livre ainsi tout en se protégeant. En résonance, ai-je dit, car, comme l’indiquent certains titres, une vibration parcourt ces travaux, établissant une relation au monde dont on ne peut que constater qu’elle n’est pas sans liens avec ce qu’il faut bien appeler le sacré, en ce qu’il est volonté de conjurer la mort, dont les cendres rappellent le caractère inéluctable, mais un sacré qui prend la forme de l’attente, au moins d’un questionnement sur la présence, au sens où l’entend Yves Bonnefoy, de présence au monde.

Car ici, on piège le temps, on dialogue – mais avec qui ? – sur le silence du temps, on veille dans le silence et la durée, on transmue par une alchimie à nulle autre pareille la lumière en temps, un temps qui au-delà des hommes, devient celui de l’œuvre, qui comme toutes les œuvres de quelque importance, transcende l’humaine condition en l’éclairant.

Avant, cependant, de vous laisser jouir de nourritures toutes terrestres en déambulant à la recherche de votre voie parmi les signes, stèles et symboles de l’artiste, qu’il me soit permis de remercier François Schmidt, ce créateur qui sait prêter l’œil au travail de ses pairs, Sophie Lepetit dont le dévouement a permis que tout ceci ne soit pas qu’un songe ainsi que Dominique Arestier et l’Association La Pierre Longe.

« Être au monde est une belle œuvre d’art qui plonge ses artisans dans la nuit », disait René Char. Bernard Coulon, lui, nous plonge dans la lumière hiératique d’un temps qui vibre, où la beauté, ce caprice du hasard dans l’œil de celui qui regarde, vient nous prendre la main pour nous conduire au-delà des miroirs. Mais c’est à vous, désormais, d’en juger. "

P.Lepetit
Mai 2008



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