En fin d'après-midi j'ai visité son atelier et j'ai beaucoup aimé tout ce que j'ai vu et entendu .
Étrange univers que celui de JEAN BIGOT mélange de fiction et de réalité, d'histoires vraies et inventées, de photos-montage et de photos trouvées ....
" En s’appropriant les méthodes de travail des anthropologues, des paléontologues, des historiens, en créant des vestiges, des photos, des témoignages, il donne à voir les présupposés idéologiques contenus dans les méthodologies, et amène à penser les sciences comme fiction"
" En utilisant divers médiums tels que le dessin, le détournement d’objets, la photographie, l’infographie et la vidéo, il produit des installations au travers desquelles il plonge le spectateur au coeur d’histoires imaginaires dont il met en scène les reliques, les traces. Tous ces éléments, bien que fabriqués, donnent corps à ces récits et personnages romanesques, de sorte qu’on ne sait jamais très bien si on est en présence de faits réels ou fictifs."
Il arrive que des gens, touchés par l'émotion, rentrant complétement dans ces fictions éprouvent une certaine colère en apprenant que tout celà est monté de toutes pièces, ce vaste trompe- l'oeil dérange parfois mais cela ne dure pas dit JEAN BIGOT et trés vite les spectateurs comprennent sa démarche .
* HOSTIES NOIRES (Ancien Collège des Jésuites 2006)
" HOSTIES NOIRES était une exposition à travers laquelle huit artistes contemporains rendaient hommage aux tirailleurs sénégalais.
Ma salle est constituée de caisses anciennes, de boites et de vitrines contenant les « reliques » de la vie du Tirailleur Diop. Les divers objets et documents seront accompagnés d’étiquettes d’époques et parfois de textes plus récents. Le sentiment est le même que celui ressenti à l’ouverture d’une vieille malle contenant les souvenirs d’une vie entière résumée à quelques objets usés, morceaux de tissus déchirés, papiers et photographies jaunis par le temps. Chaque caisse, chaque vitrine sont conçus comme de véritables petits sanctuaires. Les objets exposés sont des assemblages de matériaux divers, des objets réels sont associés à des reconstitutions vieillies, les documents papier et les photographies sont des créations ou des montages.
Tous ces éléments constituent le corps de l’exposition présentée, ils donnent vie à l’histoire de Mahmadou Diop, non comme preuve de son existence, mais comme lien affectif avec ce personnage qui aurait pu exister. Ces reliques, ces petits objets dérisoires créent une étrange proximité entre notre propre quotidien et un être pourtant si lointain et si différent de nous. Dans notre mémoire collective, l’image des Tirailleurs Sénégalais de 1914 appartient au domaine du fantasme, noyée dans les brumes d’une époque révolue. La réalité des objets nous place tout à coup devant des êtres humains réels, des existences aussi palpables que la notre. Devant l’objet, le temps n’existe plus, et les reliques de Mahmadou Diop en font un être réel. "
" En s’inspirant des dérives de l’anthropologie européenne des XVIIIe et XIXe siècles, Jean Bigot propose d’inverser les rôles : il imagine que dès le XVe siècle, une Afrique dominante découvre puis colonise une Europe “primitive”. L’exposition est composée de portraits photographiques d’indigènes blancs, d’objets rituels retraçant leurs coutumes, de documents filmés ou sonores, de cartes et de textes. Des témoignages de grands scientifiques africains accompagnent les objets exposés. Imprégnés par une certaine littérature scientifique naturaliste, leurs écrits comparent les Blancs à des animaux et présentent de nombreux cas de polygamie, d’anthropophagie et de sorcellerie. Des photographies montrent des Noirs souriants portés par des Blancs, ou un explorateur posant avec une Européenne dévêtue...
JEAN BIGOT EST A LA RECHERCHE D'UN NOUVEAU LOCAL, D'UN NOUVEL ATELIER ...
« [Jean Bigot] produit des installations au travers desquelles il plonge le spectateur au cœur d’histoires imaginaires dont il met en scène les reliques, les traces »
RépondreSupprimer- Je retrouve dans ces photos des installations de cet artiste que je ne connais pas l’exact reflet de mes propres recherches de photographes, quand je me lance dans une brocante (genre Braderie de Lille ou rèderie d’Amiens). Là en découpant par le cadrage des ensembles d’objets étalés sur le trottoir, j’obtiens – parfois – les mêmes histoires, construites à partir des reliques mises ne vente.
On pourrait voir par exemple ces photos que j'avais réalisées il y a 2 ans à Amiens avec le thème des poupées.
http://picasaweb.google.fr/jeanpierre.hamel/Amiens_rDerie#