lundi 31 mai 2010

ZWY MILSHTEIN AU PALAIS DU TAU A REIMS



" Cet été, Reims portera les couleurs de ZWY MILSHTEIN. "

J'ai eu la chance vendredi soir d'être invitée au Palais de Tau puis au Collège des Jésuites. Je connaissais quelques oeuvres de cet artiste grâce à Marie-Christine Bourven, commissaire de l'exposition et ancienne élève de Milshtein, mais ce que j'ai vu ce soir là va bien au-delà de ce que j'imaginais .

" Attisé par un désir insatiable, Milshtein est curieux de tout. Il peint, pratique la gravure avec une liberté et une jouissance peu commune, il écrit des livres, imagine et réalise des meubles, des bijoux, des sculptures… Et voilà qu'à plus de 70 ans il se passionne pour l'informatique et le numérique."


" Cet artiste est à découvrir à travers plusieurs événements : exposition de ses peintures au Palais du Tau, rétrospective de gravures à l’Ancien Collège des Jésuites, expositions-ventes dans les Galeries du Cardo et Marie-José Degrelle et conférence-projections à la médiathèque Falala.
A ce programme s’ajoute un accrochage artistique dans l’espace urbain : les visiteurs pourront retrouver les œuvres de l’artiste dans divers lieux de la ville.
Peu connu du grand public, Zwy Milshtein est un peintre majeur du XXe siècle qui, à plus de 70 ans, n’a pas fini de nous étonner et de nous émouvoir. La richesse, l’abondance et le dynamisme de son œuvre est une source de références pour les jeunes générations. C’est le regard singulier d’un artiste témoin de son temps. "








J'aime tout particulièrement ce texte écrit par Milshtein et lu par Marie-Christine Bourven le soir du vernissage :

" Vents d’Est Vents d’Ouest, je ne pouvais pas m’imaginer à quel point ces vents à l’occasion de cette exposition à Reims allaient souffler en tempête et pénétrer dans mes os, dans mon cerveau et dans le fin fond de mon âme comme un ouragan, comme une tempête tropicale ...
Alors, j’ai commencé à peindre comme hypnotisé, spécialement pour cette exposition alors que j’avais suffisamment d’oeuvres à l’atelier.
Et j’ai peint ces tableaux avec une passion que je n’avais pas eu depuis longtemps. J’ai eu l’impression que chaque tableau représentait une période distincte de ma vie .

Est ce le Palais du Tau ou la cathédrale qui m’ont profondément troublé ? Je croyais que cela allait être simple. Que j’allais entrer en conquérant dans la cathédrale sur un cheval blanc. J’entendais le chuchotement de l’empereur « Soldat ! Huit siècles d’histoire te regardent du haut de ce clocher ».
Avant Reims, entre Cathédrale et Palais du Tau, il me semblait que mon attachement envers les icônes , la Vierge Marie et le Christ était dû à l’histoire de l’art, à tous ces tableaux dont j’admirais les créateurs et que je jalousais en secret.

Mais avec cette exposition ou peut être à cause de mon grand âge j’ai découvert qu’il y avait autre chose que la beauté et la puissance de la peinture. Mais quelle était cette chose ? Je ne le sais toujours pas....
Il y a trois philosophies qui me troublent depuis toujours : le judaïsme, avec lequel je suis né, le christianisme, qui surtout à travers l’histoire de l’art me touche profondément, et aussi le marxisme, qui fut pour moi une sorte de religion vu que j’ai grandi dans une école soviétique.
Tout cela s’appuyait soudain de tout son poids sur mes épaules fragiles et m’écrasait littéralement .
Serais je devenu religieux? « Bojé Moy Bojé Moy » Ce n’est pas possible ça ! Que le bon dieu me préserve ....
C’est dans cette ville que Foujita s’est converti au catholicisme. Que dois je faire? Me convertir aussi ou bien me couper l’oreille comme Van Gogh ? C’est dans cette ville que Jeanne a intronisé Charles VII. Jeanne n’était pas juive ni marxiste et pourtant elle fut brûlée comme ma cousine Sarah.
Je me souviens d’une phrase des années 60, un conseil de la Flower génération « Faites l’amour, pas la guerre ».
Moi je peins.



MILSHTEIN sur les Grigris de Sophie :


* MILSHTEIN au Collège des Jésuites : ICI


* A la Galerie du Cardo : ICI

*A la Galerie Marie-José Degrelle : ICI

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