Voici l'éditorial de Marie-Christine Bourven Commissaire de la manifestation :
" Dans une des premières monographies d’Alin Avila consacré à Zwy Milshtein, Jean-Pierre Seguin écrit « Milshtein est un homme peu ordinaire. Méfiez-vous de votre première rencontre avec lui : vous risquez d’être séduit et pour longtemps. »
Quant à moi, c’est par l’intermédiaire d’une amie, qu’à la fin des années 70 je fais la connaissance de Zwy Milshtein. Un accent suave, une nostalgie douce-amère, tout de suite l’homme me fascine et déjà, un léger vent d’est me retient. Je fréquente assidûment son atelier de la rue Molière. Je découvre la gravure et m’imprègne petit à petit de son univers, une cosmogonie grouillante et frémissante; tout un réseau de personnages, une foule bigarrée saturée de petits hommes hybrides, de diablotins narquois et de femmes à l’érotisme conquérant fichées dans la peinture comme des figures de proue. Ce petit peuple se serre et se love. Les uns avec les autres, ils se cajolent, se querellent et tissent au fil d’un trait nomade et maîtrisé les noeuds de leur existence, … tendresse, faiblesse et petites lâchetés… Pour notre plus grand plaisir, un monde se met à vivre à l’image de celui d’Isaac Bashevis Singer – Et c’est un air de judaïté qui souffle un peu plus fort dans le vent venu de l’Est.
Mais Zwy Milshtein est homme de son temps, le vent de l’Ouest le vivifie. Encore enfant, il quitte, la Russie de Staline avec sa famille pour s’installer en Israël. Etudiant, il obtient une bourse qui l’amène à Paris. Jeune artiste, il séjourne à Genève, voyage à New York. Et c’est à l’occasion d’un de ces voyages qu’il rencontre Marcel Duchamp. Celui-ci joue aux échecs tandis que le ready-made l’éloigne de la peinture. Si Milshtein est aussi grand joueur d’échecs, peindre relève toujours de son désir d’être. De l’expressionnisme abstrait, il en intègre la joute picturale, la jubilation des matières, la générosité des contrastes. L’action painting est une énergie vitale. Mais chez lui, « Tâches, salissures, traits hésitants s’animent d’une force autonome. » et toute son oeuvre découle de cette jouissance et de cette fécondité visionnaire. La couleur s’en fera l’écho comme dans un chant polyphonique. Ce pourrait être aussi un chant de signes ou le chant d’un exode dispersé, Je sais pleurer en plusieurs langues, reconnaît-il avec une pointe de malice.
Attisé par un désir insatiable, Milshtein est curieux de tout. Il pratique la gravure avec une liberté et une jouissance peu commune, il écrit des livres, imagine et réalise des meubles, des bijoux, des sculptures… Et voilà qu’à plus de 70 ans il se passionne, pour l’informatique et le numérique. Il manoeuvre la palette graphique à merveille et rejoint le comité de réflexion mis en place par EPSON autour de son label Digigraphie®.
Au croisement de toutes ces influences, Zwy Milshtein se révèle un artiste majeur et à l’expressivité forte. Depuis 1934, sa naissance à Kichinev (Moldavie), jusqu’à aujourd’hui à Villefranche sur Saône, sa résidence actuelle, son parcours traverse notre siècle : ses contradictions, ses espérances et ses cataclysmes. Toute sa mythologie se nourrit de cette histoire-là. Inlassablement, il y revient et cette nécessité réactualisée rejaillit dans toute son oeuvre avec cette tonalité grave, cette acuité, cette pointe d’humour et cette liberté qui lui est propre – Liberté de dire, liberté de faire – liberté du chaos dans la peinture. "
" Dans une des premières monographies d’Alin Avila consacré à Zwy Milshtein, Jean-Pierre Seguin écrit « Milshtein est un homme peu ordinaire. Méfiez-vous de votre première rencontre avec lui : vous risquez d’être séduit et pour longtemps. »
Quant à moi, c’est par l’intermédiaire d’une amie, qu’à la fin des années 70 je fais la connaissance de Zwy Milshtein. Un accent suave, une nostalgie douce-amère, tout de suite l’homme me fascine et déjà, un léger vent d’est me retient. Je fréquente assidûment son atelier de la rue Molière. Je découvre la gravure et m’imprègne petit à petit de son univers, une cosmogonie grouillante et frémissante; tout un réseau de personnages, une foule bigarrée saturée de petits hommes hybrides, de diablotins narquois et de femmes à l’érotisme conquérant fichées dans la peinture comme des figures de proue. Ce petit peuple se serre et se love. Les uns avec les autres, ils se cajolent, se querellent et tissent au fil d’un trait nomade et maîtrisé les noeuds de leur existence, … tendresse, faiblesse et petites lâchetés… Pour notre plus grand plaisir, un monde se met à vivre à l’image de celui d’Isaac Bashevis Singer – Et c’est un air de judaïté qui souffle un peu plus fort dans le vent venu de l’Est.
Mais Zwy Milshtein est homme de son temps, le vent de l’Ouest le vivifie. Encore enfant, il quitte, la Russie de Staline avec sa famille pour s’installer en Israël. Etudiant, il obtient une bourse qui l’amène à Paris. Jeune artiste, il séjourne à Genève, voyage à New York. Et c’est à l’occasion d’un de ces voyages qu’il rencontre Marcel Duchamp. Celui-ci joue aux échecs tandis que le ready-made l’éloigne de la peinture. Si Milshtein est aussi grand joueur d’échecs, peindre relève toujours de son désir d’être. De l’expressionnisme abstrait, il en intègre la joute picturale, la jubilation des matières, la générosité des contrastes. L’action painting est une énergie vitale. Mais chez lui, « Tâches, salissures, traits hésitants s’animent d’une force autonome. » et toute son oeuvre découle de cette jouissance et de cette fécondité visionnaire. La couleur s’en fera l’écho comme dans un chant polyphonique. Ce pourrait être aussi un chant de signes ou le chant d’un exode dispersé, Je sais pleurer en plusieurs langues, reconnaît-il avec une pointe de malice.
Attisé par un désir insatiable, Milshtein est curieux de tout. Il pratique la gravure avec une liberté et une jouissance peu commune, il écrit des livres, imagine et réalise des meubles, des bijoux, des sculptures… Et voilà qu’à plus de 70 ans il se passionne, pour l’informatique et le numérique. Il manoeuvre la palette graphique à merveille et rejoint le comité de réflexion mis en place par EPSON autour de son label Digigraphie®.
Au croisement de toutes ces influences, Zwy Milshtein se révèle un artiste majeur et à l’expressivité forte. Depuis 1934, sa naissance à Kichinev (Moldavie), jusqu’à aujourd’hui à Villefranche sur Saône, sa résidence actuelle, son parcours traverse notre siècle : ses contradictions, ses espérances et ses cataclysmes. Toute sa mythologie se nourrit de cette histoire-là. Inlassablement, il y revient et cette nécessité réactualisée rejaillit dans toute son oeuvre avec cette tonalité grave, cette acuité, cette pointe d’humour et cette liberté qui lui est propre – Liberté de dire, liberté de faire – liberté du chaos dans la peinture. "
MILSHTEIN sur les Grigris de Sophie :
* MILSHTEIN au Collège des Jésuites : ICI
* A la Galerie du Cardo : ICI
*A la Galerie Marie-José Degrelle : ICI
Les oeuvres de Milsthein sont également exposées dans d'autres lieux de Reims :
- Peintures au Palais du Tau - du 28 mai au 31 juillet 2010
- Estampes à l'ancien collège des Jésuites - du 28 mai au 27 juin 2010
- Peintures au Palais du Tau - du 28 mai au 31 juillet 2010
- Estampes à l'ancien collège des Jésuites - du 28 mai au 27 juin 2010
- Digigraphies à la Galerie du Cardo du 28 mai au 19 juin 2010
- Florilège à la Galerie Marie-José Degrelle - du 28 Mai au 26 Juin 2010
-Affiches Espace Urbain - du 28 Mai au 30 Juin 2010
- Florilège à la Galerie Marie-José Degrelle - du 28 Mai au 26 Juin 2010
-Affiches Espace Urbain - du 28 Mai au 30 Juin 2010
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