Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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mercredi 24 juillet 2013

UN CATALOGUE GASTON CHAISSAC





Serge m'a prêté un bel ouvrage,  un catalogue de 1998, avec des œuvres que je ne connaissais 
pas ...






  "Mes préférences vont d’emblée à la peinture rustique moderne. Peintre de village, je lui reste fidèle, trop sûr de faire fausse route si je cherchais à peindre à la façon des artistes peintres des capitales et sous-préfectures.
Nous autres les ruraux de 1946, nous n’avons plus les préjugés d’hier, nous avons évolué et pouvons sans crainte faire des créations à notre idée, insouciants de ce qu’en penseront les bourgeois et d’autres.
Dans nos campagnes désertes, rien n’interrompt la méditation si nécessaire avant toute création artistique, et nous ne recevons que de bien faibles échos de ce qu’on peint dans les cités prestigieuses.
Quant à la vie moins intellectuelle et plus saine qui est la nôtre, elle favorise l’éclosion de nos créations. N’ayant nul besoin du dessin et de la palette des autres, oubliant l’univers et travaillant sans autre souci que de progresser d’une façon continue jusqu’à notre mort, les nouveautés nous appartiennent, il n’y a qu’à ramasser. Sur divers sentiers suivis au cours de mes recherches, j’ai trouvé les bouquets, masques, portraits, etc. que je peux dire miens. Demain s’ajouteront à ma collection d’autres choses autant miennes.
Sans gestes théâtraux, ni mise en scène phénoménale, il n’y a qu’à parcourir certaines pistes qu’on reconnaît bien vite quoique à peine visibles et on en revient avec des richesses pour son pays, pour la terre entière.
Ma peinture rustique moderne est encore assez pauvre, mais, dans une vingtaine d’années, j’espère qu’elle sera riche, presque autant que la terre." 


 La "Peinture Rustique Moderne" par Gaston Chaissac . 1946
















"Gaston Chaissac est né en 1910 à Avallon, dans une famille modeste, et d'un père cordonnier, qui abandonne très tôt le foyer. Rien ne le prédestinait à devenir artiste, peintre et écrivain. De santé précaire, sans diplôme, il avait décidé de faire le métier de son père, et se passionnait pour le dessin  tout en rêvant un jour de devenir écrivain.
Plusieurs années plus tard, il disait de lui : « Sans doute ai-je l'âme très proche des artistes de cirque qui, comme moi, savent à peine écrire et ne sont instruits que par ce qu'ils ont vu » .



En 1936, établi à Paris comme cordonnier, il rencontre par hasard le peintre Otto Freundlich, qui l'encourage à dessiner et lui prodigue ses conseils.
Atteint d'une tuberculose, entre 1938 et 1942, il erre dans différents sanatorium, tout en affirmant son langage esthétique au travers les gouaches et les dessins qu'il réalise durant cette période  : éléments animaux végétaux, humains s'entremêlent dans des formes imbriquées soulignées par un contour noir et dans des couleurs vives et contrastées .
A l'occasion d'un travail qu'il trouve chez un bourrelier à à St Rémy de Provence, il rencontre Albert Gleizes ainsi que André Lhôte, Aimé Maeght, et le sculpteur architecte André Bloc.



A la fin de 1942, Chaissac se marie avec Camille Guibert, et s'installe dans un village en Vendée où sa femme est institutrice. C'est dans un isolement total qu'il dessine surtout, mais qu'il découvre aussi la peinture à l'huile et qu'il peint sur de multiples supports une "peinture rustique moderne" disait-il.
Il noue alors des relations avec Jean Dubuffet très proche de lui dans sa conception de l'"Art Brut", selon une notion pour lui qui consiste à peindre hors de tout référent culturel ou artistique, en rupture totale avec ce qui s'était  fait en peinture jusque là. Gaston Chaissac y voit des coïncidences avec sa propre conception d'un art délivré de la tradition, et d'un art rural et rustique  opposé à l'art citadin. Il  peint   par exemple à cette époque  le " Samouraï "  dont il dit à Dubuffet qu'il est la parfaite concrétisation de sa manière de travailler et de voir l'art.
Sur ces idées, Ils parviennent ensemble à participer à une première exposition d' "Art Brut" chez Drouin en 1949.




De 1942 à 1950 Gaston Chaissac est entré dans une période de recherches intenses. L'enthousiasme qu’il retire du contact et des échanges de correspondance avec Jean Dubuffet et  la découverte de l’Art Brut, si proche de ses préoccupations, le poussent à rechercher davantage des formes d’expression en marge de  la tradition et de l’art intellectuel. Son travail  est à la fois proche de l’écriture automatique par l’assemblage d’éléments totalement divers et en même temps proche du dessin d’enfant par son aspect trés coloré et naïf.  Ainsi " Le Samouraï " ou "Deux personnages sur fond gris", de 1947 et de 1949, s’organisent   autour de la notion de masque, qui demeure un thème récurrent dans son oeuvre. Les visages, sont des masques colorés qui s’inscrivent dans un fonds vivement coloré.  La technique du traitement par aplats des couleurs renforce l’impression d’un  jeu de formes et préfigure ce que sera le travail abstrait de l'artiste dans les années qui suivront et jusqu'à son dernier jour.


A partir de la fin des années 50, les points de vue des deux peintres divergent. Dubuffet  considère l'Art Brut comme toute forme d'expression de caractère spontané et inventif en marge totale des standards de l'art et ayant pour auteur des personnes hors des milieux artistiques.
Chaissac quant à lui, a noué des contacts avec Raymond Queneau, Jean Paulhan, Jakovsky et le romancier vendéen Michel Ragon, qui est l'un des premiers critiques d'art à prendre son œuvre au sérieux.
Il réalise des peintures murales éphémères, utilise des assemblages de matériaux divers sur lesquels il peint, réalise des empreintes, des graffitis, des collages à partir de dessins d'enfants.



De temps à autres apparaissent des visages, des masques, parmi des motifs abstraits, mais aussi des séries avec de fleurs, des animaux, des serpents.
Cette démarche diffère en ce qu'elle est  moins intellectuelle que celle de Dubuffet : des objets de rebuts, des déchets, des pierres sont les supports de la peinture de Chaissac, qui ne reste pas cantonné dans le support de la toile.
Gaston Chaissac parvient à exposer une nouvelle fois en 1961 à la Galerie Iris Clerc, protectrice des "Nouveaux Réalistes", laquelle trouve dans ses assemblages d'objets et dans ses cailloux peints un lien de parenté avec sa perception d'un art nouveau




Dans les années qui suivent, jusqu'à sa mort en 1964 à l'hôpital de La Roche-sur-Yon, Chaissac se consacre à la réalisation de collages de papier de tapisseries découpés en de vastes compositions avec ou sans personnages.
Il faudra attendre près de dix ans pour que le Musée National d'Art Moderne organise en 1973 une première exposition de ses œuvres et que Chaissac soit reconnu pour un artiste à part entière".

Le Monde des Arts







mardi 26 juin 2012

GASTON CHAISSAC A VOIR ET A LIRE ...


Que vous aimiez GASTON CHAISSAC ou que que ce nom n'évoque rien pour vous, s'il est un musée qu'il vous faut visiter c'est celui de l'Abbaye de Sainte Croix aux  Sables d'Olonne . C'est une merveille de musée avec greniers à l'ancienne et escaliers de bois .


" Le musée de l'Abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne est un pionnier en France. Créé en 1963 par Pierre Chaigneau, premier conservateur, il n'a eu de cesse de s'agrandir et d'affirmer en France et à l'étranger sa vocation de diffusion de l'art moderne et contemporain.

Installé dans une abbaye du XVIIe siècle, fondée par les religieuses bénédictines de Poitiers, le musée occupe 2.500 m² de grandes salles sobres et blanches. Au 3ème étage, une salle sous combles à la charpente en carène de bateau renversé forme la partie la plus ancienne. Le musée municipal, protégé au titre de l'Inventaire supplémentaire, bénéficie du label « Musée de France ».

 Le musée de l'Abbaye Sainte-Croix dispose de deux fonds majeurs : Gaston Chaissac (1910-1964) et Victor Brauner (1903-1966). Chaissac fut un créateur total, peintre et écrivain. Il s'essaya à tous les supports : papier, kraft, ardoise, carton ondulé, tôle, osier... Son inventivité le place parmi les artistes les plus originaux du XXème siècle. Le musée possède 47 œuvres de Chaissac et rassemble consciencieusement sa correspondance. Brauner, d'origine roumaine, composa un univers onirique dans l'orbite surréaliste. Sa série Mythologies et Fêtes des mères (1965) surprend par un étrange mélange de modernité, d'alchimie, d'humour et de sexualité. Victor Brauner, ami de René Char et de Roberto Matta, a pris ses quartiers d'été aux Sables d'Olonne : 56 œuvres dans les collections.

Le musée présente une riche collection d'œuvres de Georg Baselitz, Henri Bassmadjian, Max Beckmann, Rémi Blanchard, Marcelle Cahn, Philippe Cognée, Robert Combas, Marc Desgrandchamps, Blaise Drummond, Jean Dubuffet, Richard Fauguet, Gilgian Gelzer, Philip Guston, Philippe Hortala, Jean Hélion, Jean Launois, Alberto Magnelli, Albert Marquet, François Morellet, Nam June Paik, Anton Prinner, Jean-Michel Sanejouand, Peter Saul, Fabien Verschaere, Claude Viallet... Chaque nouvelle exposition donne prétexte à l'enrichissement des collections..."











Voilà ce que l'on peut lire sur GASTON CHAISSAC dans le Monde des Arts

Gaston Chaissac est né en 1910 à Avallon, dans une famille modeste, et d'un père cordonnier, qui abandonne très tôt le foyer. Rien ne le prédestinait à devenir artiste, peintre et écrivain. De santé précaire, sans diplôme, il avait décidé de faire le métier de son père, et se passionnait pour le dessin tout en rêvant un jour de devenir écrivain.

Plusieurs années plus tard, il disait de lui : « Sans doute ai-je l'âme très proche des artistes de cirque qui, comme moi, savent à peine écrire et ne sont instruits que par ce qu'ils ont vu » .

En 1936, établi à Paris comme cordonnier, il rencontre par hasard le peintre Otto Freundlich, qui l'encourage à dessiner et lui prodigue ses conseils.

Atteint d'une tuberculose, entre 1938 et 1942, il erre dans différents sanatoriums, tout en affirmant son langage esthétique au travers les gouaches et les dessins qu'il réalise durant cette période : éléments animaux végétaux, humains s'entremêlent dans des formes imbriquées soulignées par un contour noir et dans des couleurs vives et contrastées .

A l'occasion d'un travail qu'il trouve chez un bourrelier à à St Rémy de Provence, il rencontre Albert Gleizes ainsi que André Lhôte, Aimé Maeght, et le sculpteur architecte André Bloc.

A la fin de 1942, Chaissac se marie avec Camille Guibert, et s'installe dans un village en Vendée où sa femme est institutrice. C'est dans un isolement total qu'il dessine surtout, mais qu'il découvre aussi la peinture à l'huile et qu'il peint sur de multiples supports une "peinture rustique moderne" disait-il.

Il noue alors des relations avec Jean Dubuffet très proche de lui dans sa conception de l'"Art Brut", selon une notion pour lui qui consiste à peindre hors de tout référent culturel ou artistique, en rupture totale avec ce qui s'était fait en peinture jusque là. Gaston Chaissac y voit des coïncidences avec sa propre conception d'un art délivré de la tradition, et d'un art rural et rustique opposé à l'art citadin. Il peint par exemple à cette époque le " Samouraï " dont il dit à Dubuffet qu'il est la parfaite concrétisation de sa manière de travailler et de voir l'art.

Sur ces idées, Ils parviennent ensemble à participer à une première exposition d' "Art Brut" chez Drouin en 1949.

De 1942 à 1950 Gaston Chaissac est entré dans une période de recherches intenses. L'enthousiasme qu’il retire du contact et des échanges de correspondance avec Jean Dubuffet et la découverte de l’Art Brut, si proche de ses préoccupations, le poussent à rechercher davantage des formes d’expression en marge de la tradition et de l’art intellectuel. Son travail est à la fois proche de l’écriture automatique par l’assemblage d’éléments totalement divers et en même temps proche du dessin d’enfant par son aspect trés coloré et naïf. Ainsi " Le Samouraï " ou "Deux personnages sur fond gris", de 1947 et de 1949, s’organisent autour de la notion de masque, qui demeure un thème récurrent dans son oeuvre. Les visages, sont des masques colorés qui s’inscrivent dans un fonds vivement coloré. La technique du traitement par aplats des couleurs renforce l’impression d’un jeu de formes et préfigure ce que sera le travail abstrait de l'artiste dans les années qui suivront et jusqu'à son dernier jour.

A partir de la fin des années 50, les points de vue des deux peintres divergent. Dubuffet considère l'Art Brut comme toute forme d'expression de caractère spontané et inventif en marge totale des standars de l'art et ayant pour auteur des personnes hors des milieux artistiques.

Chaissac quant à lui, a noué des contacts avec Raymond Queneau, Jean Paulhan, Jakovsky et le romancier vendéen Michel Ragon, qui est l'un des premiers critiques d'art à prendre son oeuvre au sérieux.

Il réalise des peintures murales éphémères, utilise des assemblages de matériaux divers sur lesquels il peint, réalise des empreintes, des graffitis, des collages à partir de dessins d'enfants.

De temps à autres apparaissent des visages, des masques, parmi des motifs abstraits, mais aussi des séries avec de fleurs, des animaux, des serpents.

Cette démarche différe en ce qu'elle est moins intellectuelle que celle de Dubuffet : des objets de rebuts, des déchets, des pierres sont les supports de la peinture de Chaissac, qui ne reste pas cantonné dans le support de la toile.

Gaston Chaissac parvient à exposer une nouvelle fois en 1961 à la Galerie Iris Clerc, protectrice des "Nouveaux Réalistes", laquelle trouve dans ses assemblages d'objets et dans ses cailloux peints un lien de parenté avec sa perception d'un art nouveau

Dans les années qui suivent, jusqu'à sa mort en 1964 à l'hôpital de La Roche-sur-Yon, Chaissac se consacre à la réalisation de collages de papier de tapisseries découpés en de vastes compositions avec ou sans personnages.

Il faudra attendre près de dix ans pour que le Musée National d'Art Moderne organise en 1973 une première exposition de ses oeuvres et que Chaissac soit reconnu pour un artiste à part entière



A une soixante de kilomètres des Sables à SAINTE FLORENCE on peut trouver
L' ESPACE GASTON CHAISSAC.
A visiter pour les seules latrines de France classées aux monuments historiques, pour l'accueil et le très vaste choix d'ouvrages mis à disposition. En revanche je n'ai pas du tout craqué pour  la scénographie ....


" Entrez dans l’univers intime et imagé de l’artiste Gaston Chaissac
Découvrez l’ancienne école publique où il a vécu. Dans la cour, non loin du préau, Chaissac a peint les murs des latrines. Elles sont maintenant classées à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. A l’intérieur de ces vieux murs se trouve l’Espace Gaston Chaissac. Ce dernier est composé de la salle des ressources et de la boîte à sucre bleue, une création originale du peintre scénographe Xavier de Richemont sur la vie et l’oeuvre de Chaissac. "



 (photo du magnifique livre de Gilles Ehrmann Les Inspirés et leurs demeures)




 



ET pour terminer quelques photos d'un livre passionnant (mais hélas épuisé ) 
 que m'a prêté Serge Fouché :
"LETTRES DU MORVANDIAU EN BLOUSE BOQUINE A PIERRE ET MICHEL BOUJUT "




Et cette phrase de Chaissac :
« Si j’étais riche, j’aimerais construire des monuments commémorant les plus infimes événements . Mais riche, ma tournure d’esprit me donnerait sans doute de tout autres désirs. Quoi qu’il en soit, je supplée comme je peux à l’absence de monuments grandioses pour donner des chances à d’infimes événements de ne pas tomber dans l’oubli »




           ( A Michel Boujut sans date- 1959- gouache sur papier)



                 (sans date-  1952 - Pastel sur papier) 


   (huile sur papier sans date 1946-1947 - bureau de Pierre Boujut)

(Avril 1959 - Chaissac et Pierre Boujut : Bas les masques ! )


            ( 6 mars 1959 . Encre sur image religieuse )


(A Michel dessin avec texte mars 1959)

 ( Dessin sur un fragment de page d'un catalogue type Vilmorin)





 (Gaston, Michel et Camille en avril 1959)




A la fin de cet ouvrage il y a une superbe lettre de Camille Chaissac que je prendrai le temps de recopier car elle mérite d'être lue et citée ...


*** "LETTRES DU MORVANDIAU EN BLOUSE BOQUINE A PIERRE ET MICHEL BOUJUT "


Trente et une lettres à Pierre Boujut, Plein Chant, Cahiers trimestriels de littérature, Bassac, printemps 1979 (broché, 22 x 15 cm, 148 pages, dessins et deux planches en couleurs de Chaissac) - également des textes sur ou à Chaissac de Camille Chaissac, Didier Ard, Louis Cattiaux, Jean Dubuffet, Pierre Boujut, Frédéric Orbestier, poème de François Merlet, bibliographie


*** Musée de l'abbaye Sainte-Croix
Rue de Verdun
85100 Les Sables d' Olonne
Tél : 02 51 32 01 16

Du 16 septembre au 14 juin : de 14 h 30 à 17 h 30, sauf lundis et jours fériés
Du 15 juin au 15 septembre: de 13 h 00 à 19 h 00, sauf lundis et jours fériés


 
*** ESPACE GASTON CHAISSAC

1 rue de la scierie
85140 SAINTE FLORENCE
Tel : 02 51 66 10 84