Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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jeudi 31 octobre 2019

L'ABÉCÉDAIRE DE NICOLE PESSIN






























Pour Anne-Marie, Apolline, Hélène, Caroline, Isabelle, Francine, Pascale, Catherine, Fabienne, Armelle, Monique, Marie-Christine, Nathalie, Izabella, Marie, Laurence, Danielle, Roselyne, Françoise, Claudine, Christine, Henrike, Josiane, Annie, Virginie, Florence, Jacqueline, Véronique, Chantal, Marion, Brigitte, Sylvie, Alice, Simone, Angélique, Annie, Charlotte, Louison, Camille, Orane, Léonora, Fanny, Michelle, Emilie, Marie-Hélène, Sandrine ....
Pour mes amies, pour mes lectrices ...


LE SITE DE NICOLE PESSIN

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mercredi 30 octobre 2019

NADINE VERGUES ET SA PETITE ARMEE

 Coup de cœur absolu pour la petite armée de NADINE VERGUES !



















Et pour accompagner mon choix de photos aujourd'hui un texte de Laetitia Crahay :

Nadine Vergues : Toute une histoire

Ce qui a du sens s'inscrit dans l'histoire. Et rien n'a plus de sens que la vie et l'œuvre de Nadine Vergues.

Prélude

Elle vient du terroir. Elle en a l'authenticité, la simplicité, la sincérité, la sensibilité, la sagacité aussi. Ses parents travaillaient la matière et créaient des contenants, de quoi « envelopper » les hommes : des charpentes pour son père, des habits et des tricots pour sa mère. Nadine Vergues travaille aussi la matière, mais elle en fait émerger un contenu. Une matière souple comme celle qu'utilisait sa mère, qu'elle « usine » avec des outils comme en maniait son père. Quelle matière ? Pas une matière noble, qui serait à son service, non ! Une matière de rebut, une matière noire et sans forme, dont elle seule pouvait entendre le cri et percevoir le défi. Car les défis, c'est sa spécialité. A ses yeux, il n'y a pas de causes perdues d'avance. Elle en a fait l'expérience. Enfant rebelle, l'école ne croyait pas en elle. Mais Eliane Beaupuy-Manciet, grand prix de Rome, directrice de l'école des Beaux-Arts de Sète la repère alors qu'elle n'a que 16 ans. Et Nadine Vergues se met alors à travailler avec acharnement. Après Sète, elle entre aux Beaux-Arts de Toulouse. Puis la vie lui lance d'autres défis. Qu'elle relève toujours avec succès. Il y a tant à faire pour les gens, tant à faire pour les enfants. Elle va s'occuper de ceux que la vie a blessés, que la société a rejetés. Ultime famille d'accueil. Elle met un temps au ralenti sa pratique artistique. Mais sa quête intérieure reste intacte.


Coup de théâtre


Puis un jour, un beau jour, un jour venteux, un jour pluvieux, une rencontre va changer sa vie. Au milieu d'un tas de déchets d'usine.

« Un jour par hasard, dit-elle, je tombe sur un bout de feutre industriel, celui qui sert entre autres choses d'isolant aux voitures. Cette découverte a été un choc, j’ai compris ce jour-là que j’étais sculpteur. Me restait à trouver comment utiliser ce matériau rudimentaire et brut que j'ai aimé tout de suite. Pour le mettre en formes, j'ai développé un lexique, une technique, détournant des outils du fer, des outils du bois. Le fer à souder est devenu ma main droite. J'altère, je brûle, je rouille mon feutre, je le maltraite et je le découpe, je le fond en une sorte de geste automatique. Une histoire se raconte à chaque fois. Depuis, habitée par une irrépressible frénésie de création, je travaille sans relâche. Aujourd'hui, ce matériau n’a plus de secret pour moi, la guerre n'est plus entre nous deux, nous sommes alliés pour le meilleur. La guerre est maintenant contre ce temps que je dois impérieusement rattraper. »


Poétique ? Politique !

Nadine Vergues voit ce que les autres ne voient pas. Là où nous voyons objet, déchet, déchéance, déprime, elle voit sujet, souffle, potentiel, espérance.

De ce matériau de rebut, elle fait émerger des êtres plus ou moins fantomatiques, qui disent la souffrance, la solitude, la révolte, le partage, l'amour. Elle donne la parole aux armées humaines réduites au silence. Son œuvre est éminemment politique, elle combat toutes les idées reçues et échappe aux clichés. Ne cherchez pas à l'enfermer, à l'étiqueter, vous n'y parviendrez pas ! Du textile ? Oui, mais un textile industriel, travaillé avec les outils du soudeur. Des œuvres parfois monumentales ? Oui, mais légères. Légères ? Oui, mais sans fragilité. Résistantes. Oui, résistantes, dans tous les sens du terme. Et elles résisteront. Aux modes, au temps, à la fugacité de l'instant. Parce que « pour chaque création, chaque jour, je fouille le fond de mes tripes. » dit Nadine Vergues. « Je suis profondément sincère dans chaque acte et dans chaque pièce. Sincère, sans aucun artifice ni concession à qui que ce soit ou à quoi que ce soit. Je suis libre et authentique. » Toute l'œuvre de Nadine Vergues exprime le réveil des forces enfouies en l'homme et la révolte des exclus, des rejetés, des sans-grades qui utilisent ses mains et sa puissance créatrice pour s'exprimer.

Il n'est pas étonnant que d'autres continents l'appellent, s'intéressent à son travail, fassent venir ses œuvres, tant elles parlent à l'âme universelle, au cœur de notre humanité.



Nadine VERGUES
06 70 00 14 23
nadine.vergues@yahoo.fr


 LE SITE DE NADINE

NADINE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

NADINE SUR FACEBOOK 

SUR LA DÉPÊCHE. FR 

UNE INDISPENSABLE VIDÉO



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mardi 29 octobre 2019

LES PHOTOCOLLAGES DE FRÉDÉRIQUE LONGRÉE


J'avais évoqué, début septembre sur les Grigris, mon coup de cœur pour les photos de FRÉDÉRIQUE LONGRÉE. 

"C’est avec bonheur que j’ai découvert les photomontages de Frédérique Longrée sur Facebook.
Moi qui aime le cinéma j’ai aussitôt adoré ces jeux d’ombres et de lumière"... ICI







« Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur »
 Henri Cartier -Bresson
















Et pour accompagner mon choix de photos aujourd'hui un texte de Dauphine de Cambre:

Détectée dans le sillage d’Otto Ganz, Frédérique Longrée elle aussi est une artiste du regard. Un regard vague, noir, perdu, qu’elle restitue d’un portrait à l’autre, mode operandi chargé de sensations et d’angoisses.
Se saisissant de vieilles photos d’enfants, de jeunes filles, de femmes, l’artiste en sclérose les visages, les marbrant comme ceux des morts tout justes trépassés, les ranimant d’un regard de spectre ou de démon, selon qu’ils évoquent la porcelaine, le verre ou l’onyx. Voilées ou scintillantes, ces pupilles dilatées dévorent la face, questionnant l’éternité, envieuses des vivants qui les contemplent, résignées dans leurs passivités de modèles.
Comment ne pas évoquer Le Portrait ovale de Poe, l’art de la photographie mortuaire chère aux victoriens, la petite Rosaria Lombardo qui n’en finit plus de se décomposer dans son cercueil de verre, au fond de la crypte des Capucins de Palerme. Intacte et comme endormie en surface, cireuse et figée par l’embaumement. Si elle ouvrait les yeux, la petite fille aurait certainement le trouble regard des spectrales figures de Frédérique Longrée.
Pourtant rien d’agressif ni de menaçant dans ces portraits revisités … juste une immense fatigue, une lassitude face au temps qui n’en finit plus de passer, l’envie que ça s’arrête enfin, que tout redevienne poussière … Peut-être aussi l’infini regret que tous nous ressentons sans l’avouer, d’avoir tué son enfant intérieur pour se commettre avec le monde, pactiser avec la société et ses concessions multiples …
Ainsi l’univers de Frédérique Longrée se charge d’un romantisme noir particulièrement opaque, où de rares lumières filtres, pâles et brumeuses … A l’heure du tout Instagram, où les clichés doivent éclater de couleur, de santé, de bonheur, sa mélancolie est presque rafraîchissante, offrant une autre esthétique, qui érafle les épidermes, émiette les masques. Des Vanités modernes en quelque sorte, présageant de la fin inéluctable des choses et de la force essentielle de la mémoire …






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