Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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vendredi 22 juillet 2022

LE MUSÉE DE LA DOLLER D'ANDRE BINDLER ... QUELQUES DETAILS (4)

 

J'avais évoqué ma belle visite du Musée de la Doller d'André Bindler en juillet 2021 ICI 

 Voici aujourd'hui sur les Grigris quelques gros plans de cet environnement reconstruit avec brio dans l'écomusée d'Alsace ...

 



























"André Bindler a travaillé durant 39 ans dans l’industrie textile, dont 37 années dans la même usine, comme tisserand puis comme régleur de machines. De 1936 à 1975, il a vécu directement les mutations, et les prémisses de la fin de l’industrie autrefois florissante de la vallée. Il en parle peu, se limitant à un commentaire laconique « J’ai toujours fait mon travail », refusant de se syndiquer « Je n’ai pas besoin de me syndiquer, je fais mon travail ».

Des problèmes de santé le contraignent à changer d’usine : il passe trois ans à « Cuivre et Alliage » avant d’être déclaré invalide en 1979. Dans cette année charnière, il doit tout arrêter : autant son travail à l’usine que le train de culture qu’il menait en même temps. L’inaction lui était impensable, et la conscience d’être miraculé était forte. Aussi se lance-t-il dans la création d’œuvres qui, dix ans plus tard, occupent tout son verger, reliant sa cour à la rue principale près de la mairie. Chaque hiver, il fallait remettre ces objets à l’abri pour les ressortir aux beaux jours, alors que leur nombre augmentait sans cesse.

 Entre 1979 et 1982, il a créé un univers d’animaux en béton (girafes, oiseaux exotiques, sangliers, chevreuils) installés autour de sa maison, le musée investissant l’intérieur de celle-ci par des clarines en bois, des bateaux en modèle réduit, des voiturettes de paysans, postiers ou forestiers d’autrefois. Suivant alors d’autres œuvres dans lesquelles le matériau bois prend le dessus, avec :

  • en 1983, trois pièces maîtresses : Notre Dame de Paris, la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe
  • en 1984, la Liberté de Bartholdi, les 9 églises de la haute vallée de la Doller, le moulin
  • en 1985, le château d’Azay-le-Rideau, la fontaine de Blienschwiller, le Haut-Koenigsbourg
  • en 1986 les maquettes de 21 maisons du village
  • en 1987 les maquettes des fortifications de Cologne
  • sans oublier le foisonnement de petits et grands objets (fleurs découpées dans du contreplaqué, masques), qui sont réalisés entre deux grands chantiers ou récupérés en forêt (champignons, couches) et chez des particuliers (roues en bois, un gigantesque tronc de séquoia).
 
L'ensemble du musée est d'une expression très cohérente. Le travail initial étant la construction de maquettes, la technique première ‑d'apprentissage pourrait‑on dire‑ était le sciage et l'assemblage de bois droits, sur lesquels venaient se rapporter des statuettes nécessairement de petit format et très sommaires, ainsi la Galerie des rois de Notre‑Dame de Paris.
 
Partant de cette figuration réaliste qui lui révèle ses limites techniques du travail du bois calibré, l'artiste s'appuie sur l'immense variété de formes produites par les accidents de la croissance de l'arbre et ses parasites: il en sélectionne des fragments figuratifs, qu'il explicite si nécessaire par une intervention de détail peinte ou sculptée, mais toujours contrainte par la forme et la texture du matériau. Et lorsqu'il entreprend de modeler le ciment, sur des armatures de grillage métallique, il reste imprégné des règles plastiques auxquelles l'avait accoutumé le travail du bois dur récupéré et ramassé en forêt.
 
L'inspiration est profondément historique et écologique: les références sont l'observation directe de la nature, et la sélection dans les magazines de documents permettant de figurer des objets relevant d'un programme assurément pré‑établi, affichant délibérément une finalité didactique, car les sujets sont identifiés par des panneaux explicatifs et s'ordonnent en chapitres d'un discours global."
 

 

Le Musée de la Doller d’André Bindler dans l’Ecomusée d’Alsace

Chemin Grosswald

UNGERSHEIM (68190)


ANDRÉ BINDLER ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

LE SITE DU MUSÉE

LAM -HABITANTS PAYSAGISTES

MARC GRODWOHL EN PARLE

(cliquer)

 


mercredi 6 juillet 2022

LE MUSÉE DE LA DOLLER D'ANDRE BINDLER ... QUELQUES DETAILS (3)

 

J'avais évoqué ma belle visite du Musée de la Doller d'André Bindler en juillet 2021 ICI 

 Voici aujourd'hui sur les Grigris quelques gros plans de cet environnement reconstruit avec brio dans l'écomusée d'Alsace ...

 































Et ce texte de Marc Grodwohl
Voici les propos que nous tenait dans cette cour André Bindler lors de nos premières visites, après notre prise de contact en 1991 :
 
 "Tiens, vous revoilà, vous aviez dit que vous reviendriez aujourd'hui avec votre famille, vous êtes un homme de parole et j'apprécie cela
D'où m'est venu l'idée de réaliser ce musée, Madame ?
J'ai subi un accident en 1979, j'étais ouvrier paysan. J'ai dû vendre mes bêtes, vaches et moutons, et ayant obtenu ma pension d'invalidité, je me suis demandé ce que je pourrais bien faire de toutes mes journées.
 
J'ai entrepris tout ce que vous voyez il y a dix ans, il y en avait dans tout le verger et cela m'occasionnait trop de travail que de tout transporter et entreposer à l'abri en hiver, pour le ressortir au printemps.
Les tubes des canons de part et d'autre de l'entrée m'ont longtemps servi de piliers pour la clôture du verger. Avant, ils étaient juste sur le versant opposé de la colline, c'est de la qu' "ils" tiraient car nous étions sur la ligne du Front. Mais vous comprenez, après la Guerre tout le monde en avait assez de ce genre de choses, et ce n'est que l'an dernier que je les ai déterrés et complétés avec ce que j'avais. Ce sont des canons italiens, Genova 1917.
 
J'ai commencé les monuments de Paris avec la cathédrale Notre‑Dame. Je disposais d'une bonne carte postale pour la façade, mais pour les autres côtés je devais interpréter une vue aérienne. C'est certainement assez ressemblant, car je reçois la visite de touristes parisiens qui la reconnaissent.
Ensuite, j'ai vu dans le journal que quelqu'un montait la Tour Eiffel en allumettes. J'y ai vu un défi, et ai décidé d'en faire une beaucoup plus grande, haute de cinq mètres. Elle n'est pas en allumettes, mais en petites lattes de section constante que j'ai sciées à la main une à une, après traçage au crayon.
Ensuite, ce fut l'Arc de Triomphe, non je n'ai pas peint le nom des généraux.
La Tour de Pise penche, je suppose comme l'original. De toutes façons, elle y est reliée par un câble. Si l'original se penche ou se redresse, la mienne suivra. Vous me demandez si la cloche du sommet de la tour figurait sur la photo qui m'a servi de modèle, je ne sais plus, mais il est certain qu'il y a sûrement au moins UNE cloche.
Quand je m'y mets, il ne faut surtout pas que je m'arrête, car je sais jamais comment cela finira, une idée entraînant l'autre. Pour réaliser Notre‑Dame de Paris, j'ai travaillé quatre mois d'hiver, jour et nuit. Actuellement je me couche vers huit heures du soir et me relève dès minuit.
Vous ne me trouverez jamais le dimanche ici, depuis qu'a paru un article dans "L'Alsace". J'ai été envahi par tellement de gens, qui m'ont posé tellement de fois les mêmes questions... et cela ne m'intéresse pas de répéter tout le temps la même chose. Que les gens visitent tous seuls !
On ne m'a rien volé me semble‑t‑il. Je compare ce qu'il y a dans mon Musée de la Doller, avec les photos qui ont paru dans un tas de journaux, en Amérique et partout, et jusqu'a présent je n'ai pas remarqué de différences. Donc, rien ne manque.
Vous pouvez maintenant visiter, cela fait plaisir de voir des gens vraiment s'intéresser, prendre le temps de regarder. Certains font la visite tellement vite, je me demande bien ce qu'ils ont pu voir du Musée..."

 

Le Musée de la Doller d’André Bindler dans l’Ecomusée d’Alsace

Chemin Grosswald

UNGERSHEIM (68190)


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