Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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mardi 16 avril 2024

FREDERIQUE LONGREE PHOTOGRAPHE COLLAGISTE


















Dauphine de Cambre en parle :


Le trouble regard des spectres

Se saisissant de vieilles photos d’enfants, de jeunes filles, de femmes, l’artiste en sclérose les visages, les marbrant comme ceux des morts tout juste trépassés, les ranimant d’un regard de spectre ou de démon, selon qu’ils évoquent la porcelaine, le verre ou l’onyx. Voilées ou scintillantes, ces pupilles dilatées dévorent la face, questionnant l’éternité, envieuses des vivants qui les contemplent, résignées dans leurs passivités de modèles.

Comment ne pas évoquer Le Portrait ovale de Poe, l’art de la photographie mortuaire chère aux victoriens, la petite Rosaria Lombardo qui n’en finit plus de se décomposer dans son cercueil de verre, au fond de la crypte des Capucins de Palerme. Intacte et comme endormie en surface, cireuse et figée par l’embaumement. Si elle ouvrait les yeux, la petite fille aurait certainement le trouble regard des spectrales figures de Frédérique Longrée.
Le temps qui lasse…

Pourtant, rien d’agressif ni de menaçant dans ces portraits revisités, juste une immense fatigue, une lassitude face au temps qui n’en finit plus de passer, l’envie que ça s’arrête enfin, que tout redevienne poussière… Peut-être aussi l’infini regret que tous, nous ressentons sans l’avouer, d’avoir tué son enfant intérieur pour se commettre avec le monde, pactiser avec la société et ses concessions multiples.

Ainsi l’univers de Frédérique Longrée se charge d’un romantisme noir particulièrement opaque, où de rares lumières filtrent, pâles et brumeuses. À l’heure du tout Instagram, où les clichés doivent éclater de couleur, de santé, de bonheur, sa mélancolie est presque rafraîchissante, offrant une autre esthétique, qui érafle les épidermes, émiette les masques. Des Vanités modernes en quelque sorte, présageant de la fin inéluctable des choses et de la force essentielle de la mémoire.





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lundi 23 août 2021

FREDERIQUE LONGREE ... MOI J'AIME





















Frédérique Longrée : entre mysticisme et matérialité

Jean-Paul Gavard-Perret

Parfaite irrégulière de l’art Frédérique Longrée sait que, depuis Hamlet, tous les fossoyeurs se prennent pour des philosophes. Par précaution elle sort l’art des cimetières même si son imagerie côtoie la camarde. Née libre mais ayant subi des douleurs intimes elle ne prétend pas résoudre les problèmes du temps. Elle fait mieux en découvrant ce qui est soustrait à notre vue par ses montages. Sans prendre rendez-vous avec l’Absolu, l’impertinente propose une vision métaphorique du réel plutôt que le bâtit d’une civilisation. 
Frédérique Longrée rappelle toutefois que la vie n'est pas qu'un leurre et la mort un Shakespeare. Surréaliste (belge) à sa manière elle se méfie des complices et des cannibales de la « vérité ». Elle rappelle au passage qu’il ne faut pas compter sur les peintres de l’indicible pour révéler l’insondable. 
 L’éloge de sa liberté passe néanmoins par des visions complexes et habitées, dans l’alliance du sérieux, de l’intime, de la distance critique et de l’imaginaire. Surgissent des rituels d’écarts. Ils rendent le néant plus proche et plus lointain à la fois. Car voici le paradoxe : le visible se dissout dans les apparences que l’artiste dilue. La douleur reste présente mais l’artiste l’évoque en filigrane. Elle en est plus incandescence. Manière tout autant d’éviter que le coït redevienne chaos et qu’une fusion mystique lui serve d’alibi. L’œuvre renvoie à l’humour noir, à l’amour, au silence. La créatrice n’a de cesse d’ailleurs de les faire se télescoper en se contentant d’en caresser leurs dissonances.


FREDERIQUE LONGREE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE





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lundi 21 septembre 2020

FREDERIQUE LONGREE ... MOI J'AIME

 






 

"La solitude peut être quelque chose d'essentiel pour se trouver, pour penser, pour créer, même si pour d'autres, elle est source vive de souffrance. L'isolement, c'est de la solitude à la puissance X. C'est être en cage, chez soi, prisonnier pour n'avoir commis aucun délit. C'est ne pas voir le peu d'amis qu'il reste, parce qu'il y a la distance, et parce que bouger, ça coûte. C'est ruminer sa vie à en devenir fou parce qu'ici, tout le monde vit sa vie sans se soucier de la vie de l'autre. C'est vivre en colère pour ne pas sombrer dans le désespoir.
C'est redevenir sauvage, et parfois parler mal quand interaction avec un autre être, il y a. C'est vivre en ne se reconnaissant plus, en portant sur les épaules le châle du souvenir de soi.
C'est pleurer sans aucun bras pour vous réconforter.
C'est devenir statue."

 













Et pour accompagner ma sélection de photos un texte écrit  par son éditeur, Krzysztof Styczynski :

DARK LIGHT
Frédérique Longrée


Qu’elle nous guide dans les catacombes ou les abysses, Frédérique Longrée éclaire les ténèbres de nos craintes, je veux dire celles de la mort et celles de l’inconnu. Ici l’âme se trouve dans le regard et la lumière dans les abîmes que ces prédatrices sans squelette, ni cerveau, ni poumon, parfois mortelles pour l’homme, illuminent. Sur ces deux territoires, elle exorcise les peurs, bannit les douleurs passées, résurrection d’elle-même, exorcisme des craintes, la vie reprend, dans le décharnement des cadavres, dans la bouture femme/méduse, elle dit « pense à moi, regarde-moi, je vivrai, mais ne bafoue plus ma mémoire». Dans Frédérique se cache féérique, ses images l’affirment dans l’au-delà de la noirceur, dans la lumière de la mort.

Sont-ils en train de naître ou se réveillent-ils d’un long sommeil ? Les morts reviennent à la maison. Ont-ils chaud, ont-ils froid ? « Nous ont-ils oublié ? » disent-ils. Dans leurs regards renaissants, nous pouvons voir ce désir terrifiant de revivre après la mort, qu’ont-ils vu dans l’au-delà imaginé de leurs rêves ? Qu’ont-ils rapporté de ce monde promis pour apaiser les terreurs de la vie ? Ont-ils serré la main de l’ange ? Deux yeux, un regard comme un puits dans un désert aride, parfois des ailes brodées, fragiles comme la vie, un lambeau de vêtement se confondant aux lambeaux des chairs asséchées, nous sommes et serons de toute éternité les morts qui marchent, les morts qui regardent, les morts qui frémissent à la beauté, les morts repus d’une vie de passage…

Comètes des profondeurs valsant harmonieusement, les méduses danseuses nous font découvrir ce refuge loin des hommes, ce territoire non exploité du fin fond des océans, pour nous rappeler les profondeurs de notre âme, de notre cœur, de nos peurs, de nos limites. Ici en osmose avec la femme, épouses de marins perdus, cette autre peur de l’homme dans les profondeurs de laquelle il plonge et si souvent ne revient pas. Coupures invisibles, sutures parfaites, la chirurgie de Frédérique Longrée n’a pas de cicatrices, elle est l’évidence même que le regard est l’épicentre de nos vies, le soleil celui de nos ténèbres. Rien de sombre, juste un sortilège avec la lumière, créatrice de vies. Frédérique Longrée accorde ce qui semble pour l’éternité, incompatible, la vie et la mort indissociable l’une de l’autre, cette mort que nous traînons durant toute notre vie, cette mort que le vivant invite à danser.


FREDERIQUE LONGREE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE





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Et cette belle proposition vue sur Facebook :
Des tirages originaux, format A4, signés et vendus au prix de 40 euros

A DECOUVRIR  ICI