Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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Affichage des articles dont le libellé est Catherine Ursin. Afficher tous les articles
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samedi 15 août 2020

CATHERINE URSIN FOREVER














Philippe Godin
Le corps insensé

 
Catherine Ursin témoigne dans ses œuvres d’une réflexion sur la violence, en particulier celle infligée aux femmes. Elle pose, à sa manière, la problématique du corps si souvent questionnée par les artistes de la modernité. De ce corps pesant, identifié, photographié, sexué, signifié, numérisé, normé, soigné, qu’il faut discipliner, mettre en mots, habiller, enterrer, etc. De ce corps, «chose insensée» selon la formule de Platon, qu’elle réinvestit pleinement dans l’élan, sans cesse renouvelé, de ses dessins. On peut d’ailleurs regarder ses peintures en tous sens (les figures étant souvent tête-bêche) ! […]
Face à l’exploitation et à l’exposition des corps, à la violence dont ils font l’objet, aussi bien dans ses contrôles, ses mises en demeure, que dans les formes les plus barbares de l’asservissement, les œuvres de Catherine Ursin témoignent qu’ils demeurent pourtant des réserves inépuisables de créativité. «On ne sait pas ce que peut un corps» affirmait déjà Spinoza. Catherine Ursin nous en offre une belle illustration ! […]
… , les œuvres de Catherine Ursin témoignent à cet égard d’un magnifique mélange des genres en alternant l’obsession de la figure humaine, ses corps et visages aux yeux cernés, avec des séries animales qui semblent sortir d’une préhistoire éternelle et mutique. «Brut», «singulier», «hors les normes», «insolite», peu importent les étiquettes qu’on lui accole alors, Catherine Ursin ne sera pas contaminée par l’infatuation des salons parisiens.


CATHERINE URSIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE


CATHERINE URSIN SUR FACEBOOK




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mercredi 29 janvier 2020

UN TEXTE DE CATHERINE URSIN







Sans vie
Je te lâche
J’ai laissé ta main tendue
vers moi m’échapper
Je suis en apesanteur
et n’arrive plus à te rejoindre
Mes efforts pour te retrouver
sont vains
La force de mon amour
ne suffit pas à t’atteindre
Tu t’éloignes de jour en jour
Je n’arrive plus à te voir
Toutes les lumières se sont éteintes
Les étoiles ne nous guident plus
et la lune nous boude
Mes larmes ont fait cesser
cette pluie renaissante et douce
aux cliquetis des tôles
amoureuses
Mon sexe grand ouvert
ne trouve que le vide
dans ce désert froid et humide
Mes mains ne rencontrent plus
ton corps torride et sensuel
Je virevolte dans cet espace
solitaire et sans direction
Je m’échoue dans un cosmos
aux astres errants
Je rêvais d’être
la filante de ton étoile
le noir de ton ombre
la sœur de ton âme
Je serais restée
collée à tes lèvres
accrochée à ton torse
suspendue à tes cuisses
J’aurais enrobé
ta bite de mon clitoris
humide et sauvage
jusqu’à la fin des temps
J’ai laissé nos corps
se distordre
se liquéfier
se distendre
se séparer
et nous dérivons
seuls
chacun de notre côté
comme des pestiférés
oubliés de tous
la tête vidée
les yeux hagards
amants perdus
égarés horrifiés
fous déments
Quand nous aurons fini
cette effrayante dérive
nous nous télescoperons
à nouveau
faisant exploser les entrailles
des volcans ardents
dans un vacarme orgiaque
à faire éclater
tous les tympans de la Terre 



 CATHERINE URSIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

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mardi 10 avril 2018

CATHERINE URSIN A LA GALERIE D'UN LIVRE L'AUTRE : UN LIVRE D'ARTISTE


"Le travail de Catherine Ursin est très remarquable, en particulier son approche des violences faites aux femmes et son empathie pour les corps blessés. Toutefois, cette exposition se focalisera sur autre aspect de son talent : les liens entre texte et écriture graphique. Nous présenterons ses œuvres mêlant une écriture picturale inspirée par les poèmes de Kenny Ozier-Lafontaine, alias Paul Poule, les originaux de ses livres d’artistes ainsi que des livres uniques, en particulier ceux réalisés en collaboration avec sa sœur Pascale Ursin, relieuse".














« Hiroshima, la bombe », 2015, Collectif, La Documentation Française, 1986 Livre réalisé par Catherine et Pascale Ursin, livre de 87 pages (19 x 23,7 x 2,5 cm) avec 10 portraits dessinés sur calque et un dépliant fac-similé de 8 dessins, présentés dans un sac…

Et pour accompagner les photos d'Apolline Lepetit un texte de
Marie Girault paru dans le Artension n°141 en 2017:


Catherine Ursin, Le corps monde.
Rallier les vivants, honorer les morts. Le travail de Catherine Ursin tient de la refondation. Une entreprise qui ne dit pas son nom. L'œuvre fascine dans un double mouvement d’attraction et d'effroi. Vrai théâtre de la cruauté. Finesse de la ligne, découpe des corps écartelés par la torture, puissance du travail des rouges, plaies ouvertes. Profondeur des noirs de chairs brulées... Derniers massacres avant la fin du monde. […] Elle travaille au sol, redoublant par le jeu du corps tournant par nécessité autour de l'œuvre, les torsions qu'elle imprime à ses figures. «  Je suis fascinée par la danse. Je pense au corps magnifique de Carolyn Carlson dans le dernier film d’Alejandro Jodorowsky, aux mouvements des danseurs buto dont parfois je me demande si c'est le buto qui copie mes dessins ou l'inverse... Ces positions qui peuvent paraitre irréelles rendent le corps encore plus réel. Je veux l'emmener le plus loin dans sa totalité, dans sa capacité, son engagement, l'emmener au bout. Je pense aussi aux silhouettes calcinées des victimes d'Hiroshima, à ces ombres fantomatiques».
Corps à corps Sur une des pages de ses carnets de travail, ouverte au hasard, les noms de George Grosz, Résurrection infernale, et Otto Dix, Autoportrait en soldat, sont tracés a la main. Pourquoi la guerre de 1914-1918 ? « Parce qu'elle a été la plus meurtrière dans le corps a corps. Une forme de combat a la limite de la lutte et de l'amour ». […] Portrait de l'artiste avec masque, face tournée vers le monde. Des visages de métal ou de papier qu'elle fabrique et porte au cours de lectures publiques. Choix des textes qui l'ont fait avancer dans son travail et qui donnent d’autres clés. Des lectures qu’elle mène seule ou à plusieurs. Catherine Ursin tire sa force des échanges, des inspirations croisées. Artistes, musiciens, poètes, cinéastes, dramaturges, mais aussi migrants ou femmes anonymes, avec lesquels des projets se nouent. Une manière de compagnonnage. […]
La rouge et la noire Catherine Ursin fait surgir un monde de formes stylisées, expressives, universelles, immémoriales. Sont-elles nées en Côte d’lvoire, Arctique, Mexique, lndonésie '? […] Elle crée des formes sans épaisseur. Un théâtre d'ombres qui met a distance l'horreur et la violence du monde. Une économie de moyen qui achève de faire basculer les scènes de viol, de lapidation, de crime et de cannibalisme du coté de l’épopée et du mythe. Pour tout refonder et tout recommencer ? Elle cite la phrase de la dramaturge Angélica Liddell: « J'ai besoin de savoir que je ne me trompe pas, je suis peut-être en train d'essayer de sauver ce qui n'a pas a être sauvé... » Mais dans le même temps, elle réaffirme la nécessité du combat.                     


CATHERINE URSIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE


LE SITE DE LA GALERIE


LA GALERIE SUR FACEBOOK


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Galerie D’un livre l’autre
2 rue Borda 75003, Paris


Ouvert du Mardi au Vendredi de 12h à 19h,
les autres jours sur rendez-vous.
Téléphone: 01 57 40 79 01 ou 06 43 61 69 80

Lecture-performance avec Kenny Ozier-Lafontaine le 12 Avril


JUSQU'AU 19 AVRIL

Merci  Emile et Agnés Brami pour cette superbe exposition

lundi 9 avril 2018

CATHERINE URSIN A LA GALERIE D'UN LIVRE L'AUTRE : UN LIVRE D'ARTISTE


"Le travail de Catherine Ursin est très remarquable, en particulier son approche des violences faites aux femmes et son empathie pour les corps blessés. Toutefois, cette exposition se focalisera sur autre aspect de son talent : les liens entre texte et écriture graphique. Nous présenterons ses œuvres mêlant une écriture picturale inspirée par les poèmes de Kenny Ozier-Lafontaine, alias Paul Poule, les originaux de ses livres d’artistes ainsi que des livres uniques, en particulier ceux réalisés en collaboration avec sa sœur Pascale Ursin, relieuse."















« L’Arétin : Les sonnets luxurieux », 2012, traduits et présentés par Paul Larivaille & Didier Ottinger, Deyrolle éditeur,reliure : Pascale Ursin, dessins : Catherine Ursin 15 x 20,5 cm, 120 pages



Et pour accompagner les photos d'Apolline Lepetit un texte de Kenny Ozier-Lafontaine LA BLAGUE DU GROS MONSIEUR :

« On le reconnaissait à ses gestes de branches (amples et saccadés, secoués bégayés), à son gros ventre, ventre confortablement assis contre ses chevilles (plus ou moins dans ou entre ses chaussettes et sa peau, déplié, le ventre, déplié), les uns cramponnés (poumons, foie ...) les autres accroupis (boyaux, rate ...). Il regardait mijoter dans la grosse marmite en métal solide et rectangulaire un bouillon de foudre carotte et larmes sauce tomate, c'était la faim, ça avait toujours été la faim qui avait su creuser en lui le désir, le besoin, de rejoindre les autres. On pouvait entendre bondir dans son ventre, ventre d'huile et de gras, et piaffer d'énormes chevaux, des poignards noirs, peut être toute une écurie de trouillards mis en rage. Du menton gras, en tout cas doublé (perlé de croutes roses, grosses sueurs), du goitre (donc) il semblait émerger comme une voix, trop douce, peut être la sienne, lui (le gros Monsieur) ne semblait jamais s'adresser à personne d'autre que lui-même « La foudre, pour sûr, c'est la braguette de dieu, (bin oui) et qui descend zzzrrrrriiippppp ! striant le ciel déjà déchiré d'étincelles blanches et jaunes et beiges, mais la pluie c'est pas quand il pisse, Hi ! Hi ! Hi ! c'est aut' chose, qu'il faut être un dieu pour connaître ou expliquer. » 
 Il ponctuait tout ça d'un large rot et d'un petit rire de cochon gras z'yeux truffés de bulles de champagnes électriques et dorées, et ça, avant d'entamer sa crème brûlée son éclair au chocolat sa poignée de raisins secs. Il y avait chez lui quelque chose qui tenait du rêve, du rêve qui s'entraînait à rejoindre la vie ».


Catherine Ursin, texte de Kenny Ozier-Lafontaine (alias Paul Poule),
Les blagues. Les crocs électriques, 2018



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Galerie D’un livre l’autre
2 rue Borda 75003, Paris


Ouvert du Mardi au Vendredi de 12h à 19h,
les autres jours sur rendez-vous.
Téléphone: 01 57 40 79 01 ou 06 43 61 69 80

Lecture-performance avec Kenny Ozier-Lafontaine le 12 Avril


JUSQU'AU 19 AVRIL

Merci  Emile et Agnés Brami pour cette superbe exposition

vendredi 6 avril 2018

CATHERINE URSIN PROPOSE "ECRITURES" DANS LA GALERIE D'UN LIVRE L'AUTRE


Impossible pour moi d'être à la  GALERIE D'UN LIVRE L'AUTRE pour l'exposition de CATHERINE URSIN. Ce sont donc les yeux d'Apolline qui ont réalisé pour les Grigris ce reportage photos.



"Catherine Ursin situe le «corps» au cœur de son œuvre. Corps dessinés, sculptés, photographiés, corps sexués, violentés, torturés. Corps-à-corps percutant et brutal de déesses pariétales et de monstres sidéraux. De la gestuelle picturale au sol jusqu’à l’expérience de la performance, le corps demeure en mouvement perpétuel. Dans un rythme effréné, Catherine Ursin traverse les techniques ne conservant que la puissance du rouge et la profondeur du noir. Les frontières se brisent et l’espace est investi. Elle y déploie ses formes humaines hybrides, relie les contraires, concilie les antinomies et les oxymores. Dernièrement, elle puise l’énergie dans les échanges, fait des aller-retour entre écritures et dessins où les couleurs finissent par trouver leurs places et convie des complices de jeu à des lectures performées."

























 QUELQUES GROS PLANS ....










 ET CATHERINE LA TALENTUEUSE

Photos Apolline Lepetit

Un texte de Jean-Paul Gavard-Perret que Catherine aime beaucoup :

Cathe­rine Ursin n’a jamais fait sienne la phrase de Win­nie dans Oh les beaux jours de Beckett : “Assez les images”. Mais pour autant, elle ne les laisse pas en paix. Il faut que ça saigne. Les monstres sont au pre­mier plan. L’artiste ne flatte jamais la bête mais d’une cer­taine manière la caresse, en rap­pe­lant que ses mor­pho­lo­gies ne trompent jamais : sous la bête l’homme (ou la femme) n’est jamais loin tant la parenté est évi­dente.
L’artiste fait renaître des zom­bies, ce qui n’est pas pour déplaire à Kenny Ozier-Lafontaine. Exit les bonnes manières et les por­traits bien léchés (sauf s’il s’agit de leur der­rière). Exit tout autant Manet ou Derain voire Matisse, et l’artiste pour­rait dire comme Beckett : “Manet navet, Derain incon­ce­vable, Renoir dégob, Matisse beau bon Coca-Cola”.
Pour Cathe­rine Ursin, les images doivent être autre chose que la pos­ses­sion car­nas­sière des appa­rences, autre chose que cette mime­sis en laquelle, depuis la Renais­sance ita­lienne, elles se sont splen­di­de­ment four­voyées et dont le pré­tendu “réa­lisme” repré­sente la forme la plus détes­table. L’artiste et l’auteur ne nous embêtent jamais avec des his­toires d’objectivité et de choses vues.
Pour Cathe­rine et Kenny, le réel semble vic­time d’une erreur de dis­tri­bu­tion. Sub­siste un étrange ordre des choses, fait de chaos et de joie. A ce titre, la créa­tion poé­tique et visuelle reste la quête suprême par la “figu­ra­tion infigurable”.
Et ce, à l’aide d’images que l’artiste reprend à sa main pour les effa­cer et les réen­gen­drer dans le rêve de faire sur­gir les montres qui nous habitent et que le poète cris­tal­lise dans un volon­taire « mal dit » au sucre de cannes. Celles dont on fait le rhum et non les adju­vants à la manche de ceux qui en ont abusés.


CATHERINE URSIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE


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Galerie D’un livre l’autre
2 rue Borda 75003, Paris


Ouvert du Mardi au Vendredi de 12h à 19h,
les autres jours sur rendez-vous.
Téléphone: 01 57 40 79 01 ou 06 43 61 69 80

Lecture-performance avec Kenny Ozier-Lafontaine le 12 Avril


JUSQU'AU 19 AVRIL


Merci  Emile et Agnés Brami pour cette superbe exposition