Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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mercredi 3 juin 2020

MES ARTISTES BRUTS ET SINGULIERS

 
Au fil des années et des visites ...



JEAN BILLON





BERNARD ROUX




ANDRÉ PAILLOUX




JOSEPH DONADELLO






ANDRÉ GOURLET






LOUIS AME



GERALD FINOT




ROGER LEMIERE




HORACE DIAZ 



ART BRUT ET INSOLITE DES GRIGRIS DE SOPHIE

LE BLOG 


(cliquer)


Pour Apolline bien sûr 
 
 


vendredi 22 juin 2012

GERALD FINOT ET LES MAXIMES QUI L' INSPIRENT

Voici pour accompagner mes photos aujourd'hui un texte paru dans l'Union en 2009 :

LE JARDIN DES DEUX MONDES DE GERALD FINOT

"A Quatre-Champs, le jardin des deux mondes de Gérald Finot déborde d'inspiration littéraire et musicale. Chaque œuvre de ce sculpteur autodidacte lui a été soufflée par une maxime, sortie tout droit de la chanson ou du livre de l'un des génies qui le font vivre.
Ossip Zadkine, Henry Moore et Etienne Martin sont les sculpteurs qui l'inspirent le plus. Il a choisi d'exercer le même art que ces trois hommes, même s'il n'y était pas prédestiné. Durant vingt ans, c'est la mécanique automobile qui l'a occupé. « Mais je n'étais pas heureux. J'ai décidé d'apprendre seul la sculpture. »

L'homme de 55 ans a su cultiver son jardin en le peuplant de nombreuses œuvres : la maison de fées, le Général, Daisy,… Certaines sont sculptées dans la pierre, d'autres sont composées de boîtes de conserve, électroménager, pierres, pièces de chêne massif. Il confectionnera bientôt les panneaux indiquant les noms des œuvres.

Gérald Finot se dit « fier d'être un artiste marginal ».

Même si l'argent ne coule pas à flot, vivre sa passion est plus important que le confort de la vie quotidienne. Certes, il doit exercer quelques missions en intérim parfois, pour pouvoir se nourrir. Car il ne bradera pas ses sculptures, pour lesquelles il travaille six à huit mois. « Je ne joue pas les modestes, je clame que je fais du bon travail. Orgueilleux oui, prétentieux, non. »

« Ils me récompensent humainement »

Quelques euros sont régulièrement glissés dans sa boîte aux lettres, par des gens de passage, à qui son art a parlé.

Ils lui laissent toujours un petit mot gribouillé à l'improviste sur un bout de papier déchiré, et lui transmettent leur admiration et leur soutien.

Ils me « récompensent humainement » ajoute-t-il. Gérald a repris la guitare depuis un an et chante régulièrement dans les bars de Charleville. Il clame des poèmes qui l'ont touché, et chante les artistes qui l'ont marqué, comme Brassens ou Brel.
Déterminé, il tranche : « Le XXe siècle, j'y suis encore, et j'y resterai jusqu'à ma mort. »"










Et celui-ci paru dans l'Union en 2010 et écrit par Guillaume Lévy :
Un musée à ciel ouvert De vos déchets il fait de l'art






SON « Jardin des 2 mondes », c'est tout un monde. En l'occurrence, le nôtre. Il y a quelques années, Franz Bartelt l'a qualifié de « chaos superbe et proliférant », orchestré par un « jardinier gothique ».


Gérald Finot est né à Vouziers il y a 56 ans. Il vit à Quatre-Champs, ce qui en fait deux de trop ! Pour lui, il y a le réel et l'imaginaire. L'objet et le symbole. Son Jardin des 2 mondes, « expo permanente » bâtie jour après jour, depuis 20 ans, le long de sa bicoque, est un concentré de sa philosophie. De sa méthode.

« Sur la route, ma femme m'engueule, parce que dès que je vois un enjoliveur, il faut que je m'arrête pour le récupérer. Quand on part en vacances, le coffre est plus rempli au retour qu'au départ ! »

L'homme se dit « artiste de la pauvreté ». Avec lui, cela tient d'ailleurs du pléonasme. « Je n'ai pas d'argent mais pas de dettes non plus, juste de quoi manger. »

La surconsommation, il la garde pour son jardin. Tout ce que les gens honnêtes jettent dans un bout de forêt à l'abri des regards, il le récupère et le sublime. « Je connais mes dépôts… », glisse-t-il mystérieusement, comme d'autres évoquent leurs coins à champignons.

Pare-chocs et vieilles godasses

Il y trouve du lourd : frigo, four, tondeuse, radiateur, chaîne Hi-Fi, gouttière, pare-chocs, VAP (cousin du Solex) des années 40. Du léger aussi. Plein. Rasoirs, moules à tarte, fers à cheval, chaînes de vélo, bouteilles, conserves, briquets, lampes, canettes, étuis à CD, vieilles godasses… Une de ces œuvres ne s'appelle pas pour rien Polymatérisme.

Depuis deux décennies, chaque pièce est venue construire une œuvre en perpétuel mouvement. Totémisés, les lilas, frênes, cyprès, se recouvrent peu à peu, parfois sur 5 mètres de hauteur, d'ustensiles variés. Tous retenus par du fil de fer. « Je suis l'artiste du fil de fer. Il m'en faut énormément pour tout faire tenir, et je suis toujours anxieux quand il y a de l'orage… »

« Et je danse »

Dominant le vert des arbres, le gris ferraille et la rouille, des guirlandes de centaines de bouchons colorés relient les œuvres les unes aux autres. Comme des lampions, qui coiffent l'ensemble et lui donnent un air de fête. Les vers de Rimbaud résonnent : « J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. »

Au fond du jardin, une sculpture s'intitule Une saison en enfer. On pourrait la sous-titrer Ronces et ferrailles. À l'opposé, à l'entrée, une œuvre très haute : voici Le Général… À ses pieds, une citation du romancier Paul Coelho : « Accomplir sa légende personnelle est la seule et unique obligation des hommes. »

« Longtemps, mon jardin n'a pas été accepté, confie Gérald Finot. Mais j'ai tenu le coup. Aujourd'hui les gens apprécient plus, certains me glissent parfois une pièce. Des Hollandais m'achètent une sculpture. J'ai beaucoup souffert mais maintenant, je suis sûr de moi. Je sais que mes œuvres resteront. Je mourrai le sourire aux lèvres. »


GERALD FINOT ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer sur le lien)

jeudi 21 juin 2012

GERALD FINOT VU PAR FRANZ BARTELT

Lorsque nous avons rencontré Gérald Finot il nous a parlé avec fierté des textes écrits sur lui par Franz Bartelt.
 J'ai contacté celui ci par téléphone et il a eu la gentillesse de me confier ces deux textes écrits en 2000  dans son ouvrage " Aux pays d’André Dhôtel " ( Édition Traverses).
L'écrivain a rencontré Gérald il y a une vingtaine d'années, alors qu'il était journaliste, et suit depuis régulièrement son travail .






GERALD FINOT, JARDINIER GOTHIQUE

Après avoir vécu tout ce qu’il est possible de vivre au cours d’une carrière de chanteur ambulant qui le conduisit bien au-delà des Valparaiso auvergnats, après avoir touché l’Espagne du bout sa guitare, et l’Italie par une singulière inclinaison pour les bottes de femmes, Gérald Finot cultive sa parcelle à Quatre-Champ, perpendiculairement à une route qui monte vers un ciel où Camille Renault veille, d’assez loin maintenant, sur ces cantons du sud ardennais dont les vallonnements constituent une extension naturelle du Dhôtelland. Il édifie là, sous les ricanements perfides des béotiens, une sorte de chaos superbe et proliférant, produit d’une imagination athlétique et de cette énergie du voyageur condamné à une immobilité dont il voudrait encore faire un voyage. À choisir, en homme qui a toujours quelque chose à célébrer, il aurait sans doute préféré entreprendre la construction d’une cathédrale. Mais la place lui manquait et le terrain était en mauvaise pente. Sans abdiquer de ses ambitions, les repoussant seulement vers un avenir plus fortuné, il s’est résigné à faire jaillir de terre des monuments d’une ampleur maîtrisée, mais d’une extravagance grandiose. Fragments de châteaux en dur, alignements de bidons d’assouplissant en attelage sur des manches à balais, stèles commémoratives d’amnésies historiques, totems aux complexités freudiennes, gargouilles à intermittences délurées, machines à débucoliser le paysage, buissonnements de vélos disloqués, perches casquées, allusions vulvaires, reconversions de boîtes de conserves et de jouets en matière plastique, expansion de queue de cochon, porte oriflamme en matériau composite, élaboration d’un planétarium à ciel ouvert, rien n’échappe à ce forçat qui invente sa liberté en bâtissant son propre bagne. Par ailleurs, et plus secrètement, ce conducteur de travaux privés explore les éventualités de l’art sacré dans le milieu de la récupération d’objets, tout en manifestant une persévérance héroïque dans la mise en œuvre de gidouilles. Au cœur de ce panorama où ni le mot ni la chose ne disent rien à personne, le fait mérite d’être mentionné.



GERALD FINOT

Ailleurs encore, dans un autre jardin— mais dans la région, c’est la terre qui manque le moins —, un homme tout droit sorti d’un roman d’André Dhôtel construit un monde où il est sûr de trouver sa place. C’est un musicien qui a fait la route pendant des années et qui de retour au pays s’est converti à la sculpture. Il est animé d’une inextinguible soif de paroles, comme s’il craignait quelque chose du silence.

Il se présente comme « un artiste de quarante-six ans », parle sans arrêt, déclame, réclame, délire, disserte avec des moulinets de bras qui fauchent loin autour de lui et risquent d’éborgner qui se trouve à sa portée :

« Le monde a besoin qu’on l’agresse. L’agression, c’est bon pour tout le monde. C’est technique, au fond. J’agresse pour secourir. »

Cependant, il n’aime plus personne, pour ainsi dire. L’humanité le déçoit. Il voudrait que tout le monde vive comme lui, dans le mépris des choses matérielles. Dans cette quiétude de la réflexion créatrice.

« En ce moment, dit-il en montrant une pièce de bois, je fais du gros. Je travaille le gros. La grosse pièce ne se traite pas de la même manière que la petite pièce. Le gros c’est le gros. En ce moment, je travaille le gros. J’attaque le tronc. Le tronc c’est du gros. »

Des jeunes ont visité son atelier. Remarquant un amas caillasseux sans forme identifiable, l’un d’eux a lancé :

« Ça, m’sieur, je pourrais en faire autant.

– La différence entre nous, lui rétorqua l’artiste qui connaît ses classiques, c’est que toi tu pourrais en faire autant, tandis que moi je le fais. »

Il se défend d’être obsédé par les chaussures de femme. Toutefois, il les récupère et, coulant du béton à l’intérieur, les utilise comme moule. Il fabrique des quantités de chaussures en béton, qu’il entasse dans tous les coins de son jardin. Les place sur les poteaux peints en rouge, sur les branches de ce qui veut ressembler peut-être à des totems. On en trouve dans des boîtes, dans des caisses, dans des taupinières, dans des constructions, dans l’épaisseur des murs, sur le bord des fenêtres.

Remarquant cette curieuse prolifération de chaussures, le marcheur ne doute plus qu’il se trouve sur la bonne route.

Aucun statisticien ne s’est jamais attelé à la compilation des signaux déposés par des originaux et dont la répartition sur le territoire planifie toutes sortes de hasards, de coïncidences, d’étonnements qui, à force, sans qu’on y comprenne rien, ménage des passages entre la réalité et l’imaginaire, la géographie et le roman, établissant des réseaux d’une logique aléatoire et poétique, plus infaillibles que les cartes d’état-major, et qui complètent d’un village à l’autre, et dans les trous du décor, les messages, plus officiels, plus collectifs, que représentent les églises, les chapelles, les calvaires et les fontaines miraculeuses.

Là où il n’y a rien à voir, tout est à inventer.







 

Et cette photo, hommage à Chomo,  pour Laurent bien sûr !




(Ces photos ne m'appartiennent pas et ont été réalisées par Matt Bosma, un visiteur de passage conquis par l'homme et le lieu,  en 2006 )


*** FRANZ BARTELT sur Wikipédia

****LE SITE DE MATT BOSMA 


           (cliquer sur les liens)


mercredi 20 juin 2012

GERALD FINOT ET SON JARDIN DES DEUX MONDES


GERALD FINOT est né le 19 juin 1954 à Quatre Champs près de Vouziers,
là où il habite aujourd’hui,  pas loin de la maison de sa mère et de son frère …Son père était maçon .

Il a obtenu un certificat d’études avec mention (Premier du canton se plaît- il à ajouter) et est parti comme apprenti dans la mécanique auto.

De plus loin qu’il remonte, il se voit comme rebelle et marginal.

Mais cet homme qui se dit « désabusé », misogyne nous a reçu très longuement (presque 5 heures !), nous a offert à boire et nous a fait visiter LE JARDIN DES DEUX MONDES .

Il y a du Bodan Litnianski dans cet « anartiste » inclassable, du Richard Greaves aussi !

Dans son jardin des « îlots d’objets »amoncelés dans un équilibre miraculeux. On sent son  émerveillement presque enfantin face à ses montées verticales aussi fragiles que solides. La rouille qui s’est déposée sur les objets montre que les constructions sont anciennes.

Elles portent des noms étonnants « La fête foraine », « L’homme qui marche », « La maison des fées », « Vaisseau », « L’arbre le Général » et sont faites de fer à repasser, de boites de conserve, de landau, de sculptures sur bois, de bicyclettes, de bidons, de bouchons de bouteilles, de casques, de plaque d'immatriculation, de marionnettes, d'enjoliveurs, de chaussures, de boites à oeufs ….

Un inventaire à la Prévert n’y suffirait pas bien sûr.

Chaque objet n’est pas là par hasard, chaque objet a une histoire qu’il aime raconter.

Mais cet « arbrutiste »complètement autodidacte est un homme cultivé.

Il cite avant tout Calaferte mais se réclame de Brel, Brassens, Ferré , aime Renaud, Béranger, Thiefaine et Tachan , évoque Picasso, Duchamp.

Il déclame des vers de Victor Hugo, écrit des textes proches de Michaud, récite des poèmes , joue de la guitare.

Il se dit « luciférien », s’intéresse à la numérologie et aux anges rebelles.

Dans sa vie GERALD FINOT a fait plein de petits métiers, il a été marionnettiste, chanteur des rues, ébéniste aussi .

Dans son jardin des accumulations colorées et ubuesques mais aussi des totems noirs ,recouverts d’huile de vidange, donnant l’impression de bois brulés, portent les noms de « Daisy », de « Bathin » mais aussi des totems de couleurs vives , des panneaux écrits en rouge, des citations d’Arthur Rimbaud, d’Hervé Bazin, d’Antoine de Saint Exupéry , de Nougaro, de Chomo …

Il rend hommage aussi avec une de ses installations  à Tinguely et à Niki de Saint Phalle .

D’autres sculptures en pierre cette fois s’appellent « Hommage à Zadkine », « Maternité », « Espoir », « Sorcière », « Mécanoïde », « Lilith », « Viking » ou « Cathédrale ».

Au sol juste avant d’entrer dans sa maison les noms qui l’inspirent, on y trouve Raymond Moralès .

GERALD FINOT a beaucoup voyagé, en France surtout et a eu un vrai émerveillement pour les sculptures gigantesques de cet artiste de Port-de-Bouc .Il a fait la route " comme Jack Kerouac"  et parle des rencontres qu’il a pu faire. Le voici maintenant « voyageur immobile ».

Véritable cabotin, se livrant pour nous à un one man show passionnant, nous présentant ses lectures du moment, ses textes, les livres de Franz Bartelt où son nom est cité, la page qui lui est consacrée dans " Aux pays d'André Dhôtel" , les articles de journaux qui parlent de lui et nous on l’écoute submergées par tant d’informations, par ce débit qui n’appartient qu’à lui, par son énergie, son enthousiasme  .

Au mur de sa maison de très nombreuses cartes postales, des reproductions, des photos de Camille Claudel, de Petit Pierre, de Chomo; deux sculptures de pierre " La Marquise " et " Jubilator" ainsi qu'une grotte salle de bain …

Nous repartons avec un CD de photos prises en 2006 par Matt Bosma , un visteur de passage qui s'est pris de passion pour l'homme et l'incroyable jardin  .
Les constructions ont évolué, elles se sont transformées. Suivant les saisons la végétation donne au lieu un aspect différent . Nous reviendrons c'est sûr !











 









Gérald Finot
6 rue des Vignes
08400 Quatre-Champs




Pour Romain et Laurence ....