Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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vendredi 22 juin 2012

GERALD FINOT ET LES MAXIMES QUI L' INSPIRENT

Voici pour accompagner mes photos aujourd'hui un texte paru dans l'Union en 2009 :

LE JARDIN DES DEUX MONDES DE GERALD FINOT

"A Quatre-Champs, le jardin des deux mondes de Gérald Finot déborde d'inspiration littéraire et musicale. Chaque œuvre de ce sculpteur autodidacte lui a été soufflée par une maxime, sortie tout droit de la chanson ou du livre de l'un des génies qui le font vivre.
Ossip Zadkine, Henry Moore et Etienne Martin sont les sculpteurs qui l'inspirent le plus. Il a choisi d'exercer le même art que ces trois hommes, même s'il n'y était pas prédestiné. Durant vingt ans, c'est la mécanique automobile qui l'a occupé. « Mais je n'étais pas heureux. J'ai décidé d'apprendre seul la sculpture. »

L'homme de 55 ans a su cultiver son jardin en le peuplant de nombreuses œuvres : la maison de fées, le Général, Daisy,… Certaines sont sculptées dans la pierre, d'autres sont composées de boîtes de conserve, électroménager, pierres, pièces de chêne massif. Il confectionnera bientôt les panneaux indiquant les noms des œuvres.

Gérald Finot se dit « fier d'être un artiste marginal ».

Même si l'argent ne coule pas à flot, vivre sa passion est plus important que le confort de la vie quotidienne. Certes, il doit exercer quelques missions en intérim parfois, pour pouvoir se nourrir. Car il ne bradera pas ses sculptures, pour lesquelles il travaille six à huit mois. « Je ne joue pas les modestes, je clame que je fais du bon travail. Orgueilleux oui, prétentieux, non. »

« Ils me récompensent humainement »

Quelques euros sont régulièrement glissés dans sa boîte aux lettres, par des gens de passage, à qui son art a parlé.

Ils lui laissent toujours un petit mot gribouillé à l'improviste sur un bout de papier déchiré, et lui transmettent leur admiration et leur soutien.

Ils me « récompensent humainement » ajoute-t-il. Gérald a repris la guitare depuis un an et chante régulièrement dans les bars de Charleville. Il clame des poèmes qui l'ont touché, et chante les artistes qui l'ont marqué, comme Brassens ou Brel.
Déterminé, il tranche : « Le XXe siècle, j'y suis encore, et j'y resterai jusqu'à ma mort. »"










Et celui-ci paru dans l'Union en 2010 et écrit par Guillaume Lévy :
Un musée à ciel ouvert De vos déchets il fait de l'art






SON « Jardin des 2 mondes », c'est tout un monde. En l'occurrence, le nôtre. Il y a quelques années, Franz Bartelt l'a qualifié de « chaos superbe et proliférant », orchestré par un « jardinier gothique ».


Gérald Finot est né à Vouziers il y a 56 ans. Il vit à Quatre-Champs, ce qui en fait deux de trop ! Pour lui, il y a le réel et l'imaginaire. L'objet et le symbole. Son Jardin des 2 mondes, « expo permanente » bâtie jour après jour, depuis 20 ans, le long de sa bicoque, est un concentré de sa philosophie. De sa méthode.

« Sur la route, ma femme m'engueule, parce que dès que je vois un enjoliveur, il faut que je m'arrête pour le récupérer. Quand on part en vacances, le coffre est plus rempli au retour qu'au départ ! »

L'homme se dit « artiste de la pauvreté ». Avec lui, cela tient d'ailleurs du pléonasme. « Je n'ai pas d'argent mais pas de dettes non plus, juste de quoi manger. »

La surconsommation, il la garde pour son jardin. Tout ce que les gens honnêtes jettent dans un bout de forêt à l'abri des regards, il le récupère et le sublime. « Je connais mes dépôts… », glisse-t-il mystérieusement, comme d'autres évoquent leurs coins à champignons.

Pare-chocs et vieilles godasses

Il y trouve du lourd : frigo, four, tondeuse, radiateur, chaîne Hi-Fi, gouttière, pare-chocs, VAP (cousin du Solex) des années 40. Du léger aussi. Plein. Rasoirs, moules à tarte, fers à cheval, chaînes de vélo, bouteilles, conserves, briquets, lampes, canettes, étuis à CD, vieilles godasses… Une de ces œuvres ne s'appelle pas pour rien Polymatérisme.

Depuis deux décennies, chaque pièce est venue construire une œuvre en perpétuel mouvement. Totémisés, les lilas, frênes, cyprès, se recouvrent peu à peu, parfois sur 5 mètres de hauteur, d'ustensiles variés. Tous retenus par du fil de fer. « Je suis l'artiste du fil de fer. Il m'en faut énormément pour tout faire tenir, et je suis toujours anxieux quand il y a de l'orage… »

« Et je danse »

Dominant le vert des arbres, le gris ferraille et la rouille, des guirlandes de centaines de bouchons colorés relient les œuvres les unes aux autres. Comme des lampions, qui coiffent l'ensemble et lui donnent un air de fête. Les vers de Rimbaud résonnent : « J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. »

Au fond du jardin, une sculpture s'intitule Une saison en enfer. On pourrait la sous-titrer Ronces et ferrailles. À l'opposé, à l'entrée, une œuvre très haute : voici Le Général… À ses pieds, une citation du romancier Paul Coelho : « Accomplir sa légende personnelle est la seule et unique obligation des hommes. »

« Longtemps, mon jardin n'a pas été accepté, confie Gérald Finot. Mais j'ai tenu le coup. Aujourd'hui les gens apprécient plus, certains me glissent parfois une pièce. Des Hollandais m'achètent une sculpture. J'ai beaucoup souffert mais maintenant, je suis sûr de moi. Je sais que mes œuvres resteront. Je mourrai le sourire aux lèvres. »


GERALD FINOT ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer sur le lien)

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