Quand on retrouve par hasard son fils et son Hélène dans la galerie de Thomas Godin et qu'on partage le même enthousiasme c'est magnifique !
"A
mi-chemin entre la peinture et la gravure, le travail de Thomas Godin
est une invitation à un voyage, dont la destination, pour le plus grand
plaisir de l’imagination, reste à déterminer. L’infinité des nuances
chromatiques de ses œuvres égare l’œil du spectateur qui oscille de part
et d’autre de la frontière, éminemment poreuse, distinguant la
figuration et l’abstraction. Comme Montesquieu l’évoquait dans l’Esprit
des Lois au sujet de l’éthos et même du politique, le climat conditionne
l’esthétique des pièces de Thomas Godin. Liquide et aérienne,
l’atmosphère du Pays de Léon – délimité au sud par la chaîne des Monts
d’Arrée – offre à l’artiste une palette des plus inspirantes. Par le
truchement d’un travail rigoureux alliant les propriétés chimiques d’une
plaque de métal et la poésie du hasard des impressions, Thomas Godin
façonne, en démiurge, un monde nébuleux composé de paysages fantasmés. "
"C'est un jeu d'ombres et de lumière. A travers le brouillard, la plaque apparaît. Plus j'essuie, plus je trouve la lumière."
Encore un texte de Romain Arazm pour évoquer cette œuvre exceptionnelle :
Du cuivre à la lumière
Dans
l’intimité nocturne de son atelier, Thomas Godin, en alchimiste,
transforme le cuivre en lumière. La surface de ses plaques gravées
devient un espace aussi vaste que profond. Le ciel et la mer semblent
prendre plaisir à s’y réunir. Il faut dire qu’en autodidacte, l’artiste
suit à la lettre l’enseignement que professe la nature. Parce qu’il sait
l’écouter, le vent lui souffle des idées. Parce qu’il sait les voir,
les nuages, en passant, lui prodiguent de bien savants conseils. Parce
qu’il est breton, Thomas Godin a battu les chemins du monde de ses pas
vagabonds. Cette simultanéité de l’enracinement et du voyage nourrit son
rapport au monde et contribue grandement à la richesse de son art. A
équidistance entre l’esprit de l’artiste et le corps de l’artisan, sa
démarche est tout entière la quête d’une unité tant formelle que
spirituelle.
Si la
contemplation de ses gravures ne requiert aucune connaissance
particulière, elles constituent néanmoins autant d’accès à un monde
grandiose où la linguistique rencontre la cartographie et l’ethnologie,
la sociologie. En somme, l’œuvre de Thomas Godin est un trait d’union
efficace entre l’art et la vie.
Selon une
approche très asiatique de l’existence, la « conscience de », que
l’artiste a érigée en authentique mode de vie, lui permet d’entretenir
des dialogues féconds avec les matériaux, avec les couleurs et avec les
formes qui découlent parfois par hasard de leurs combinaisons. Le
graveur demeure confiant. Il sait qu’il fait bien les choses.
Agrippant
imperceptiblement une ligne d’horizon - simple trait délimitant le ciel
de la mer - nombre des œuvres de Thomas Godin sont des paysages,
c’est-à-dire des autoportraits puisque, dans son cas, le réel se niche
aussi dans la puissance imaginante de son esprit, de sa mémoire, de son
âme. Tonifié par les embruns d’un ciel liquide, il sculpte simplement
l’existence éphémère de l’atmosphère. Toutes ses vues ont l’élégance de
ne rien affirmer. Elles suggèrent seulement et permettent à chaque
spectateur de reconnaître les lieux, de se reconnaître dans les lieux.
En s’invitant dans les espaces creusés par le burin, l’encre colore la
surface blanche du papier. Les traces sont des tâches, les tâches sont
des formes. Sous le mécanisme implacable de sa presse, ces formes
gagnent leur autonomie et la silhouette éruptive d’un volcan indonésien
peut devenir l’écaillement sublime d’une coque de bateau ou encore
l’escarpement d’un littoral à marée basse. L’interprétation du regardeur
vient parachever une œuvre où plusieurs subjectivités fusionnent.
La
puissance symbolique des disques qui se répandent aux cimaises de sa
galerie landernéenne provient du fond des âges. Lointain écho à
l’archéologie chinoise, à des pratiques votives africaines, ils sont les
heureux témoins d’une pensée sensible sur la vie, son cycle tragique et
beau à la fois.
Entre la
nuit et le jour, l’ici et l’ailleurs, le réel et le fantasme, le cœur et
l’esprit, les gravures de Thomas Godin sont des ponts entre des mondes
que l’intelligence de sa main sait parvenir à réunir dans une secrète
unité.
25 rue de la fontaine blanche
29800 Landerneau, France
Tél : 07 83 24 58 83
contact@thomasgodin.com
LE SITE DE THOMAS GODIN
(cliquer)
SI VOUS HABITEZ ANGERS OU SES ENVIRONS VOUS AVEZ JUSQU'AU 26 NOVEMBRE POUR VOUS REGALER !
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Pour Antoine et Hélène bien sûr ....
Merci Caroline Tournellec pour ce beau conseil de visite