J'avais brièvement rencontré
JOËL LORAND à Carquefou et retrouvé ses œuvres au fil de mes
périples ...
Michel Leroux m'a fait un grand plaisir en m'emmenant chez lui !
Mes photos ne sont pas idéales car, quelques jours avant, Laurent Danchin était venu choisir les tableaux pour son exposition MYCELIUM (quelques post it perturbent un peu la perspective ! )
J'ai tout visité de la cave au grenier, des premiers tableaux aux très récents dessins en noir et blanc que vous retrouverez bientôt sur les Grigris!
Une œuvre luxuriante, foisonnante, obsessionnelle, totalement aboutie.
Il faut regarder longtemps les œuvres de
JOËL LORAND, il faut suivre ses arabesques, la complexité de ses chemins ...
Ses tableaux sont construits mais fluides, travaillés et spontanés, sensuels et voluptueux, labyrinthiques et hypnotiques ...
JOËL LORAND POÈTE DE L’ÉTRANGE ET VÉRITABLE DEMIURGE ....
Joël Lorand
" Né le 9 mars 1962 à Paris.
Élevé
en banlieue puis à la campagne, par une mère employée de maison et un
beau-père ébéniste, travaillant dans le revêtement de sol, Joël Lorand
quitte l’école après l’obtention d’un CAP de pâtissier et trouve un
excellent emploi chez un grand traiteur des Buttes-Chaumont au service
duquel il reste une quinzaine d’années.
Passionné de
dessin et de bande dessinée depuis toujours, mais aussi de rock’n roll
et de séries télévisées, c’est seulement en septembre 1994 qu’il se met
vraiment à peindre et dessiner : quelques mois avant que sa compagne
n’accouche de son fils bien aimé, Morgan. Mais la création devient peu à
peu une obsession qui l’amène à changer de métier puis à quitter Paris
pour s’installer aux environs d’Alençon (Orne), après quoi il divorce,
dévoré par sa nouvelle passion.
D’abord peintes en
matières épaisses travaillées avec les outils de sa première profession,
puis entièrement dessinées aux crayons de couleur sur du carton, les
œuvres de Joël Lorand se développent en séries qui ont nom : Labyrinthes
de la Procédure, Personnages Floricoles, Boucliers Cosmogoniques,
Reprises, Négatifs, Camouflages, etc.
Toutes mêlent, dans un graphisme
volontairement élémentaire et enfantin, les monstres les plus
terrifiants à un système décoratif d’un grand raffinement où les règnes
– végétal, animal et humain – se confondent et où la symétrie, aux
effets hypnotiques, parfois confine à l’architecture."
Quelques gros plans ....
Je vous conseille le très beau catalogue réalisé dans le cadre de l'exposition à l'Espace Eqart en 2012
Préface du catalogue consacré à l’exposition personnelle de Joël Lorand à l’Espace Eqart en septembre 2012 écrite par Fred Noiret :
" Voir les dessins de Joël Lorand amène souvent à une prise de position
immédiate et tranchée. On est subjugué, hypnotisé et désormais
inguérissable ou pas. Que préférer des deux puisqu’on ne choisit pas ?
Aimer ce travail ne peut que donner envie de rencontrer l’artiste pour
constater s’il est fait comme nous avec deux bras, deux jambes, une tête
avec deux yeux (seulement deux) et une seule bouche ! Et on est
presque déçu – qui n’a pas envie d’être l’ami d’un monstre gentil ? - de
dire que oui, il est bien normal ! Plutôt discret et accueillant,
consacré pleinement à sa passion.
Un artiste ordinaire alors ? Peut-être pas.
Car cet homme, qui crée ces mondes étranges où s’entrelacent et
s’interpénètrent des créatures toutes plus étonnantes les unes que les
autres, où le végétal le dispute au minéral dans des chorégraphies
parfaitement écrites, cet homme qui tel Moïse devant les flots, ordonne
aux visages de s’ouvrir en deux pour révéler à nos yeux en surchauffe
des arènes opaques où les orifices des bouches et la chair en mutation
n’ont finalement rien d’effrayant, cet homme au final, nous rassure.
Il nous rassure parce qu’il nous parle de choses dont nous savons
bien qu’elles nous sont vitales, de choses qu’intelligemment quelques
peuples devenus trop rares, continuent de célébrer, de symboliser et
d’honorer pendant que nous, gens modernes et civilisés continuons de
prendre la fuite, les freins lâchés.
Mystère des origines, vie, maladie, mort, rêve ou monde des
esprits... Joël Lorand aborde ces grand thèmes et nous relie à ces
mondes cachés qui soutiennent à chaque instant nos pas et nos âmes. Ses
dessins sont des lieux de passage que nous invite à prendre ce chaman
aux crayons cosmiques. Ses vivants crayons de couleurs qui, comme des
antennes captent l’invisible et nous en livre témoignage, nous invitent à
suivre la trace de leurs courbes complexes pour pénétrer dans le monde
de nos rêves. Vaste monde en partage dont les habitants nous fixent
souvent avec de grands yeux ronds, nous tirent la langue et montrent les
dents mais qui jamais ne nous menacent. Ils semblent plutôt vouloir
nous dire quelque chose comme « Hé ! Rappelez-vous qui vous êtes ! Vous
êtes comme nous, étranges et étrangers à vous-même ! ». Entremêlés,
camouflés au premiers regards mais toujours visibles, ces aliens fleuris
comme des Papous, ces animaux flottants au milieu d’un flot tournoyant
de croix, nous donnent envie que nous poussent à nous aussi des plumes
sur la tête !
A ses œuvres sans titre, Joël Lorand donne des noms de famille,
Mutations, Personnages Floricoles, Freaks... qui sont pour lui autant
d’hommages qu’il rend à ses questionnements – il avoue volontiers ne pas
savoir d’où tout cela lui vient - ou à ses passions (ainsi le film
Freaks de Tod Browning, sorti en 1932, hymne sublime à la cruauté de la
vie). Une manière pour lui d’apprivoiser le mystère de son imagination
foisonnante ? Ses dessins paraissent en effet jaillir d’une source qui
semble ne jamais devoir se tarir, comme si l’artiste avait trouvé le
code permettant d’accéder à une banque universelle d’images cosmiques,
un vocabulaire de formes génériques qu’il est le seul à pouvoir traduire
pour nous conter ces fresques d’images.
Oui, on peut ne pas savoir dessiner - Joël Lorand le revendique et ne
veut surtout pas apprendre - et accoucher d’œuvres à la composition
parfaite, aux couleurs somptueuses et qui semblent ne jamais pouvoir
s’épuiser.
L’œuvre de Joël Lorand arrive à cet étonnant miracle de nous donner la sensation que la liberté ça peut se dessiner."
DÉCOUVREZ LE TEXTE DE YANNICK LEFEUVRE SUR JOËL LORAND
" Son monde a le visage du multiple, du foisonnement,
des mille et un liens. Dans des abondances d'abeilles en ruches, par les
fourmillements des animalcules, homoncules et femellicules, avec aussi les os
des fleurs, il s'envisage ...."
RETROUVEZ JOËL LORAND A AUBERIVE DU 8 JUIN AU 28 SEPTEMBRE 2014
JOEL LORAND CHEZ BÉATRICE SOULIE
D'AUTRES PHOTOS DES TABLEAUX DE JOËL SUR FLICKR
JOËL LORAND ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
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