J'avais évoqué ma belle visite du Musée de la Doller d'André Bindler en juillet 2021 ICI
Voici aujourd'hui sur les Grigris quelques gros plans de cet environnement reconstruit avec brio dans l'écomusée d'Alsace ...
Et ce texte de Marc Grodwohl
Voici les propos que nous
tenait dans cette cour André Bindler lors de nos premières visites,
après notre prise de contact en 1991 :
"Tiens, vous revoilà, vous
aviez dit que vous reviendriez aujourd'hui avec votre famille, vous êtes
un homme de parole et j'apprécie cela.
D'où m'est venu l'idée
de réaliser ce musée, Madame ?
J'ai subi un accident en 1979, j'étais
ouvrier paysan. J'ai dû vendre mes bêtes, vaches et moutons, et ayant
obtenu ma pension d'invalidité, je me suis demandé ce que je pourrais
bien faire de toutes mes journées.
J'ai entrepris tout ce
que vous voyez il y a dix ans, il y en avait dans tout le verger et
cela m'occasionnait trop de travail que de tout transporter et
entreposer à l'abri en hiver, pour le ressortir au printemps.
Les tubes des canons
de part et d'autre de l'entrée m'ont longtemps servi de piliers pour la
clôture du verger. Avant, ils étaient juste sur le versant opposé de la
colline, c'est de la qu' "ils" tiraient car nous étions sur la ligne du
Front. Mais vous comprenez, après la Guerre tout le monde en avait assez
de ce genre de choses, et ce n'est que l'an dernier que je les ai
déterrés et complétés avec ce que j'avais. Ce sont des canons italiens,
Genova 1917.
J'ai commencé les
monuments de Paris avec la cathédrale Notre‑Dame. Je disposais d'une
bonne carte postale pour la façade, mais pour les autres côtés je devais
interpréter une vue aérienne. C'est certainement assez ressemblant, car
je reçois la visite de touristes parisiens qui la reconnaissent.
Ensuite, j'ai vu dans
le journal que quelqu'un montait la Tour Eiffel en allumettes. J'y ai vu
un défi, et ai décidé d'en faire une beaucoup plus grande, haute de
cinq mètres. Elle n'est pas en allumettes, mais en petites lattes de
section constante que j'ai sciées à la main une à une, après traçage au
crayon.
Ensuite, ce fut l'Arc de Triomphe, non je n'ai pas peint le nom des généraux.
La Tour de Pise
penche, je suppose comme l'original. De toutes façons, elle y est reliée
par un câble. Si l'original se penche ou se redresse, la mienne suivra.
Vous me demandez si la cloche du sommet de la tour figurait sur la
photo qui m'a servi de modèle, je ne sais plus, mais il est certain
qu'il y a sûrement au moins UNE cloche.
Quand je m'y mets, il
ne faut surtout pas que je m'arrête, car je sais jamais comment cela
finira, une idée entraînant l'autre. Pour réaliser Notre‑Dame de Paris,
j'ai travaillé quatre mois d'hiver, jour et nuit. Actuellement je me
couche vers huit heures du soir et me relève dès minuit.
Vous ne me trouverez
jamais le dimanche ici, depuis qu'a paru un article dans "L'Alsace".
J'ai été envahi par tellement de gens, qui m'ont posé tellement de fois
les mêmes questions... et cela ne m'intéresse pas de répéter tout le
temps la même chose. Que les gens visitent tous seuls !
On ne m'a rien volé me
semble‑t‑il. Je compare ce qu'il y a dans mon Musée de la Doller, avec
les photos qui ont paru dans un tas de journaux, en Amérique et partout,
et jusqu'a présent je n'ai pas remarqué de différences. Donc, rien ne
manque.
Vous pouvez maintenant
visiter, cela fait plaisir de voir des gens vraiment s'intéresser,
prendre le temps de regarder. Certains font la visite tellement vite, je
me demande bien ce qu'ils ont pu voir du Musée..."
Le Musée de la Doller d’André Bindler dans l’Ecomusée d’Alsace
Chemin Grosswald
UNGERSHEIM (68190)
ANDRÉ BINDLER ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
LAM -HABITANTS PAYSAGISTES
(cliquer)
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