Encore une belle découverte et le plaisir de vous présenter aujourd'hui sur les Grigris le questionnaire auquel FEDERICA a accepté de répondre.
D'où vient votre désir de sculpter ?
Actuellement, la sculpture est ma pratique principale. Je conçois des objets archétypaux qui essayent d' interpréter le trop-plein de ma trame émotionnelle. Ce sont des morceaux de moi : je lâche le morceau, je lâche prise, les angoisses s'apaisent, l’argile épanouit mes sens.
Partage d'histoire humaine.
L'oreille est le cœur, le cœur est la vision.
Avez-vous eu une formation artistique ?
Diplômée en 2010 aux Beaux-Arts de Bologne, en option « Arts plastiques », grâce au projet Erasmus, j'ai fréquenté pendant un an les cours d'illustration à la Haute École du Bas Rhin à Strasbourg.
Où et comment travaillez-vous ? Avez-vous un atelier d'artiste ? Quels sont les matériaux que vous utilisez ? Quelle est la fréquence de vos créations ?
J’aime travailler dans le silence car je rentre dans une dimension méditative pendant l'acte créatif. Ma pratique se veut lente et furieuse, pleine de doute et authentique. Je suis obsédée par la recherche du « moment absolu » où mon « ressenti » devient « matière touchée ». Cette année, j'ai travaillé dans différents ateliers en France et au Portugal pour me confronter à d'autres réalités artistiques et humaines. Depuis deux semaines, j'ai finalement trouvé un atelier avec un espace à moi. Je suis très très très contente. C'est mon premier vrai atelier.
Quelle est votre vie à côté de la peinture ?
Ma vie... J'ai 41 ans et je suis encore en pleine quête du sens de la vie. Au plus profond de moi-même, je souhaite rencontrer un partenaire avec qui partager la grandeur et la beauté de l'existence.
Rêver, croire, se battre, s'amplifier sont les verbes qui constituent ma réalité.
Je cherche l'amour, le feu, la communion... je cherche à abolir les limites mentales qui paralysent mon être.
Saisir, apprécier, aimer.
Si sécheresse du cœur, le ciel reste silencieux.
Y a-t-il des personnes qui ont marqué votre vie d'artiste ? D'autres artistes, des membres de votre famille, des amis, des professeurs... ?
Des artistes amis qui ont marqué à jamais mon travail: Silvia Camagni, Totipote, Cecilien Malartre, Gaelle Loth, La Basse Cour des Miracles, Officina Arara, le tiers lieu "le Cercle".
En 2019, rencontre inattendue avec Loren de la Galerie la Rage qui me donne les clés pour rentrer dans un nouveau monde où je croise le superbe et aimé collectif Patrimoines Irréguliers de France avec qui j'espère continuer à travailler.
Quels sont vos projets ?
Un projet qui me tient à cœur est de vivre dans un lieu qui ne m'écrase pas mais qui m’élève spirituellement. Je vous avoue, je ne l'ai pas encore trouvé.
Quels sont vos rêves ?
Pouvoir vivre de mon travail artistique sans rester bloquée dans un style iconographique.
Pour moi l'art est synonyme de liberté.
Qu'est-ce qui vous anime ?
Il va falloir que j'apprenne la valeur et le poids des mots. Les mots sont importants dans notre société. On peut blesser, ouvrir, fermer, pousser, couper, rendre heureux. En ce moment, ce qui m'anime est de me réapproprier le sens de mots pour ne pas blesser.
On a besoin de tendresse.
Qu'est-ce qui vous rend heureuse ?
Mon jardin me rend heureuse.
Une amitié sincère me rend heureuse.
Un bon verre de vin me rend heureuse.
Le son de la mer me rend heureuse.
Qu'est-ce qui vous rend triste ?
Je suis triste quand je ne comprends pas l'autre, quand on se comprend pas, quand il ne pleut pas, quand je prends conscience qu'on est en train de tout polluer, quand on maltraite les animaux, quand on ne respecte pas la nature, quand je ne fleuris pas, quand je me sens étouffée, quand la violence domine, quand on réprime, quand on se fâche, quand à la fin du mois je suis sans argent, quand on arrive plus à voir les étoiles, quand on me ment, on se respecte pas, on s'oublie.
Comment commence-t-on une sculpture ?
Parfois une sculpture naît d'un croquis, d'autres fois j'improvise.
Avez-vous l'impression que vous allez sculpter pour toujours ?
Je n'ai pas choisi d’être artiste. C'est le destin qui a misé sur moi. (Petit ou grand sourire...)
Si je ne travaille pas pendant quelques jours, je souffre du mal de vivre, les vertiges s'emparent de moi. Peut-être, je mourrai dans une forêt en pleine détresse économique mais sûrement heureuse de n'avoir pas le regret de n'avoir pas osé. C'est là le sens de ma vie.
J’œuvre pour faire ce qui me fait me sentir bien, même si parfois c'est dur.
OSONS !!
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