Cet été nous avons eu la chance (grâce à Claire Dumontet , de l'Office du Tourisme de SAINT-JEAN-D'ANGELY, que je remercie ici pour son amour tangible du lieu et son désir de partager sa connaissance du site) de visiter
LE JARDIN DE GABRIEL .
Lieu magique s'il en est, lieu où le charme désuet des statues opère en un instant, lieu où nous sommes restées, Apolline et moi, des heures à arpenter les allées, à découvrir ces statues au charme suranné et où nous avons pris des photos ...entre deux averses !
" C’est un jardin extraordinaire. Un petit monde oublié, peuplé de 388 habitants, qui surgit au bord de la route départementale 129. Ici, au cœur du pays des Vals de Saintonge, à une heure d’Angoulême, les paysans et les marins voisinent avec Vercingétorix et Napoléon. Le barde Goulebenèze semble deviser avec le Général De Gaulle.
Sainte Thérèse de Lisieux ne baisse pas les yeux devant une ribambelle de femmes nues. Bienvenue dans l’antre de Gabriel Albert, obscur artiste local, gagné pendant un quart de siècle par une frénésie créatrice.Un facteur Cheval à la sauce charentaise. L’homme est mort il y a dix ans, sans héritiers directs. Il a légué son jardin et sa forêt de statues à sa commune: Nantillé, 300 âmes de chair et de sang. Beaucoup plus d’administrés en ciment armé.
Des richesses laissées à l’abandon. Et qui se dégradent: si la moustache de Guillaume II de Prusse pointe toujours vers le ciel, la cravate rouge de Georges Marchais tire sur le rose pâle et les vierges immaculées noircissent d’année en année.
Il suffit d’ouvrir la porte de l’atelier du maître : là encore, le temps s’est figé: les outils enveloppés de toiles d’araignée bien rangés sur l’établi. Les revues dont le sculpteur s’inspirait pour façonner ses personnages empilées sur les étagères. Des nez, des oreilles et des bouches en plâtre alignées sur les tables, preuve que le Saintongeais n’en avait pas fini avec sa folie créatrice lorsqu’il s’est éteint à 95 ans passés.
«Ce lieu est le témoignage d’une culture populaire, d’un art autodidacte. L’œuvre d’un artisan qui se rêvait artiste», s’enthousiasme Fabrice Bonnifait, chef du service de l’inventaire général du patrimoine culturel au conseil régional. «Il est dans la droite ligne des «inspirés du bord des routes», ces artistes sans formation qui veulent apostropher le regard», renchérit Thierry Allard, l’un des chercheurs qui a travaillé sur l’œuvre, stupéfait par la technique de Gabriel Albert. «Il a inventé un procédé pour modeler ses statues et leur permettre de résister aux caprices du temps». "
(photo trouvée sur google -J.-P. Renaudie, Balloïde-Photo, 2009 )
" Durant vingt années, cet « habitant-paysagiste » a créé son univers poétique sur ce petit rectangle de terre et réalisé son rêve de sculpteur-modeleur ; il a construit, aménagé et transformé son espace domestique en une œuvre singulière.
Dépouillé d'une trentaine de statues volées, le Jardin de Gabriel subit les dégradations du temps. Afin d'accompagner la commune de Nantillé, propriétaire du site, dans la restitution au public de cette œuvre unique, la Région Poitou-Charentes a mené, en 2009 et 2010, une opération inédite d'inventaire du patrimoine culturel.
Je vous conseille une visite sur ce site remarquable et sur cet inventaire unique en France :
http://inventaire.poitou-charentes.fr/jardingabriel/
Il s'agit de la première enquête d'inventaire consacrée à ce type d'œuvre en France. Elle a porté sur les sculptures en place, ainsi que sur celles disparues, sur la maison, l'atelier et le moulin à vent qui se trouve aussi dans le jardin. Cette étude s'est appuyée sur des travaux antérieurs, ceux de l'ethnologue Michel Valière, en particulier l'entretien que lui a accordé Gabriel Albert en 1991, et ceux de Bruno Montpied, spécialiste de l'art brut et des créations des habitants-paysagistes.
Environ 400 dossiers documentaires ont ainsi été établis, illustrés par plus de 3 000 photographies, cartes et plans, dont un plan d'ensemble" peut on lire dans le superbe ouvrage " Le Jardin de Gabriel" .
LE JARDIN DE GABRIEL ET
(cliquer sur les mots)
quel plaisir de regarder ces photos.. un autre but de voyage..
RépondreSupprimeren 2018 ce lieu n'était pas visitable
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