vendredi 31 août 2012

LE GOUT DES PEPINS DE POMME DE KATHARINA HAGENA





Tante Anna est morte à seize ans d'une pneumonie qui n'a pas guéri parce que la malade avait le coeur brisé et qu'on ne connaissait pas encore la pénicilline . La mort survint un jour de juillet, en fin d'après midi . Et l'instant d'après, quand Bertha, la soeur cadette d'Anna, se précipita en larmes dans le jardin, elle constata qu'avec le dernier souffle rauque d'Anna toutes les groseilles rouges étaient devenues blanches . C'était un grand jardin, les nombreux vieux groseilliers ployaient sous de lourdes grappes . Elles auraient dû être cueillies depuis longtemps mais lorsque Anna était tombée malade, personne n'avait plus songé aux baies . Ma grand-mère m'en a souvent parlé car c'est elle à l'époque, qui a découvert les groseilles endeuillées . Il n'y avait plus depuis lors que des groseilles noires et blanches dans le jardin de grand-mère, et toutes les tentatives ultérieures visant à y réintroduire des groseilliers rouges se sont soldées par un échec, leurs branches ne portaient que des baies blanches . Mais cela ne dérangeait personne, les blanches étaient presque aussi savoureuses que les rouges, quand on les pressait pour en extraire le jus, le tablier n'en souffrait pas trop, et la pâle gelée que l'on obtenait luisait de reflets d'une mystérieuse transparence . Comme "des larmes en conserve" disait ma grand-mère.



Lu et aimé dans LE GOÛT DES PÉPINS DE POMME de  KATHARINA HAGENA ......


jeudi 30 août 2012

PHILIPPE AINI ET LE NOUVEAU TESTAMENT

Monique Heddebaut  a eu la gentillesse de m'envoyer le projet  proposé en 1990 par
Philippe AINI ....pour l'église de Flines- les- Râches.
Celui ci m'autorise à le publier aujourd'hui sur les Grigris car s'il est un lieu à réhabiliter
" Le Nouveau Testament"  est de ceux là  !






AÏNI à St Michel de FLINES LEZ RÂCHES

(Communiqué par Philippe AÏNI – 1990)

Philippe AÏNI est né à Bordeaux le 22 juin 1952. Il ne reçut aucune formation artistique mais
devenu garçon pâtissier, il peignit à l’huile quelques paysages anodins ; et puis, à 24 ans, avec à ses
côtés, une femme – son double sans lequel il ne peut rien – des enfants, il cède à une invincible envie
de sculpter sans répit, de peindre et de peindre encore et encore, de dévouer sa vie à son art et dès
lors, l’homme et sa création se confondent.

Cette création, Michel THEVOZ, conservateur du Musée de l’Art Cru à Lausanne l’a vue dans
toute sa vérité :
« Je l’ai examinée attentivement, avec saisissement, car il s’agit d’une expression dramatique,
d’un univers qui paraît s’amplifier comme un délire, d’un univers qui n’est pourtant pas étranger
au réel, qui en est justement l’amplificateur, comme une traumatisante épreuve de vérité. J’admire
qu’un homme ait pu s’engager dans une aventure créatrice aussi intensément et authentiquement…
Cette aventure, s’il fallait la qualifier esthétiquement, elle se rapproche de l’expressionnisme… ».

On situe AÏNI où l’on veut, mais lui ne se soucie ni des écoles ni des modes : il réalise ses
sculptures et ses peintures en relief en s’inspirant de ses rêves – souvent angoissés – ou du monde
réel perçu par une sensibilité exacerbée pour aboutir à des résultats saisissants dont l’originalité
n’échappe à aucun observateur, qu’il soit admiratif, étonné ou contemplateur.

Le matériau employé ?

« … la bourre de matelas, matière vivante, chaude, volumineuse, à partir de laquelle il sculpte
une partie de son image (et avec cela)… il décrit une humanité gesticulante, monde intérieur
qu’il lui faut à tout prix extérioriser,… autodidacte,… il donne à voir une oeuvre aux compositions
audacieuses, aux déformations expressives, inventives qui traduisent une grande science de
l’espace… ». (E.G – Le Progrès).
Avec la bourre à matelas mouillée, collée, enduite de peinture, il accomplit donc une
oeuvre étonnante : « Elle vit au rythme de sa vie, de ses pulsions, de ses rêves et de ses peurs. Elle
préfère les ténèbres, les caves, les fantômes aux lumières de la ville. Elle préfère les gouffres et les
montagnes aux autoroutes. Elle figure une planète étrange de contorsions et de révulsions. Planète douleur,

planète-émotion, irrationnelle, instinctive, obsessionnelle. Extrême. Sublime. C’est AÏNIfusion.

Il choque, il bouscule, il dérange les âmes bien pensantes. Il est violence, cri. Il ne provoque
pas. Il évoque. Il renvoie à ses propres angoisses. Il est une rencontre. Avec soi. Palpitante. Il est
l’homme du grand dérangement… On pense à BRUEGHEL ou à BOSCH, on songe à DUBUFFET pour
son expression brute, la densité de sa palette, on doit surtout se rappeler son nom ».
(Sylvaine CARIN – La Charente Libre, avril 1986).

Le rapprochement AÏNI-DUBUFFET se retrouve dans Artension (septembre 1989) qui souligne
la démarche d’AÏNI pure et « brute » - Mais BRUEGHEL, BOSCH ?... Comme eux, il « dérange » en
effet et comme le notait Marie Laure GOBIN, dans Sud-Ouest en 1986, « il n’est pas un visiteur indifférent : on déteste ou on adhère ».

C’est qu’il crée « un univers qui semble morbide au premier abord alors qu’il est en fait plein
de vie et d’humanité. Plein de coeur et d’expression. En fait plein de cette puissance exacerbée qui
met l’artiste à livrer ses fantasmes ». (M.L GONIN, Sud-Ouest).

AÏNI « dérange » mais est-il bien sain d’aborder son oeuvre avec « l’effroi » dont furent saisis
quelques rares critiques ignorants, semble-t-il, des réalités de notre monde peuplé de terreurs et de
souffrances distillées jour après jour par des médias inconscients de banaliser l’horrible ; AÏNI, lui,
le restitue avec un pouvoir émotionnel qui suscite invariablement les réactions de nos sensibilités
émoussées par les écrans de TV ; il veut réveiller ces sensibilités et non effrayer.

Cependant on le dit agressif, alors ?

« Peut-être. Mais pas davantage que les images de catastrophe au journal télévisé et à l’heure
du repas familial. Philippe AÏNI se défend de chercher à faire peur : « Mes personnages ne sont pas
anormaux ! Enfin, pas plus que n’importe qui. Le plus important, c’est pour les faire vivre que j’ai
choisi une matière vivante, intime ; en l’occurrence, la bourre qui se trouve dans les matelas ! ».
(C.D., Sud-Ouest-Bayonne, novembre 1986).

En définitif, ce qui effraie quelques critiques un peu frileux, c’est bien de découvrir dans ces
tableaux et sculptures peintes aux formes tourmentées, torturées de leurs propres cauchemars,
ceux qui hantent nos nuits, que nous voudrions oublier, n’y parvenons pas et retrouvons, non sans
stupeur dans les reliefs d’ AÏNI qui lui-même « rêve debout, brutalement, sauvagement, un pinceau à
la main, à moins que ce ne soient des ciseaux ou de la colle, ou quelque matériau volé à la mémoire
des greniers ou des marchés aux puces », comme le dit Guy LAFARGUE, directeur de la galerie de
l’Art Cru à Auch.

Mais de l’expression des rêves abyssaux de l’artiste, il se dégage de manière incontestable : « une étrange harmonie, celle de la beauté créative d’un jeune artiste qui s’interroge sur l’existence au-delà
 des apparences ». (Galerie Emergences, Bordeaux, octobre 1983).

Et ce qui résulte de l’expression des rêves d’AÏNI nous est communiqué par Artension
(janvier 1988) sous la plume de J.P. NUAUD : « Philippe AÏNI présente des tableaux peints où le
relief est nécessaire à l’expression d’un réel augmenté, d’un réel amplifié, exacerbé ; quelque
chose qui parfois peut s’écrire sculpture ou bas-relief. Peu importe vraiment les techniques
utilisées, « la cuisine », ce qui reste, c’est un travail bien maîtrisé et conduit par un véritable artiste,
créateur authentique. Philippe AÏNI vit, m’apparaît-il, un peu comme dans cette expression de
KUNDERA « cette période où l’imagination n’est pas encore saturée par l’expérience, n’est pas
devenue routine, où l’on connaît et où l’on sait peu de chose de sorte que l’inimaginable existe
encore ». Les compositions d’AÏNI disent la fête des corps, la vie, l’expression de la vérité jusqu’à
la folie, sans voiles, sans artifices inutiles. Elles sont vampires ou hypnotiseurs qui attirent, qui
envoûtent, qui prennent. Un homme, une femme, seuls ou dans la foule, c’est une expression de
dynamisme, de fête mais aussi d’angoisse : foule heureuse, mais pour quel nirvana collectif ? ».

En résumé, quel est-il, AÏNI, ce « dérangeur » ?

 – « un visionnaire, un artiste à l’imagination débordante », affirme J. DEROUDILLE dans Le Matin (21 octobre 1989), « un cas singulier tel que l’on en rencontre chez ces artistes résolument à part, étrangers aux écoles et aux théories ». Ajoute le même qui ainsi introduit la conclusion : « Devant des compositions aux accords de tons rares, on ne peut pas être séduit par cet artiste différent ».

Pour vivre, une oeuvre et son créateur ont besoin d’un essor toujours plus ascendant : AÏNI et
son oeuvre connaissent cet essor qui fut favorisé par quelques rencontres capitales.

- Rencontres avec J. R. ROCHE de la galerie Emergences à Bordeaux et avec Guy LAFARGUE de
la galerie Art cru à Auch.

- Première véritable rencontre avec le public et avec le succès en 1985 au Musée du Carmel à
Libourne, succès renouvelé la même année à la galerie Art Objet à Angoulême.

- Puis c’est la rencontre de Cérès FRANCO, un « découvreur » qui – comme l’a remarqué
Artension – peuple ordinairement le Musée d’Art moderne avec ses révélations : heureux
présage pour AÏNI ? En attendant de lui ouvrir toutes grandes les portes de sa galerie
L’oeil de Boeuf à Paris (où AÏNI est désormais exposé en permanence), elle lui ouvrira la
possibilité de participer à l’exposition 70 sculptures polychromes organisée à Eymoutiers
par le Dr FRAISSEIX en août 1986.

- 1986, année d’une autre rencontre étonnante pour l’ancien garçon pâtissier, sûr de sa valeur
mais toujours modeste ; la rencontre du chef de file péruvien de la littérature latinoaméricaine
Mario VARGAS LLOSA (qui depuis, a abandonné les lettres pour suivre la carrière politique que l’on sait). AÏNI réalisa les décors de La Demoiselle de Tacna, pièce de l’auteur péruvien qui fut présentée le 27 avril 1987 au centre A. MALRAUX de Bordeaux sous l’égide du Ministère de la culture.

- Puis AÏNI quitta son pays girondin et vient à la rencontre – et à la conquête – du Nord (il vit à
Douai). Depuis son oeuvre s’est mise à rayonner singulièrement par toute la France et déjà hors des frontières. Relevons entres autres expositions :

· 1987 : Figuration Critique - Grand-Palais, Paris

· 1988 : FIAC – Toulouse – Salon de Mai - Grand-Palais, Paris – galerie L’OEil de Boeuf – Paris

· 1989 : Les Instinctifs du Midi - Musée Ingres, Montauban – Foire internationale LINEART – Gard – atelier d’art AUSSANT – Rennes. (1989 aura aussi été l’année de la 1ère cotation à Drouot).

Mais 1990 est l’année de « l’explosion », celle des premiers refus parce qu’il est parfois difficile

de faire face aux commandes multiples qui suivent le succès. Après l’exposition de la galerie MR.
d’Angoulême (remarquable succès), il faut préparer l’exposition qui se déroulera à la galerie Hélios,
en Avignon, pendant le festival, en même temps que celle qui aura lieu au château de Vendrennes en
Vendée. Suivront la participation à « Figuration critique » en septembre au Grand-Palais ; en octobre,
une exposition à Rouen.

En novembre, à nouveau à Paris chez Cérès FRANCO à la galerie L’OEil de Boeuf - et encore
à Paris en janvier 1991, à la galerie Ultim-Art : cette exposition sera suivie par celle du Musée de
Libourne en avril 1991, devant celle de la galerie Single-Art à Amsterdam – projets sûrs que ceux-là
mais d’autres demeurent en perspective qu’il faudra choisir ou éliminer.

Et au milieu de ces préparatifs aux expositions, Philippe AÏNI n’est en fait en proie qu’à un seul
souci réel, la matérialisation d’un rêve ancien et très cher : réaliser un haut-relief dans une église,
et il a choisi à cet effet l’église St-Michel de Flines-lez-Râches (où se déroulera, entre le 21 et le 24
juin 1990 une exposition qui fera se rencontrer le passé et le présent de l’Art sacré. Le présent étant
confié à AÏNI).

A St-Michel de Flines, AÏNI veut réaliser un « Nouveau Testament » où il mettra au-delà de
l’expression de ses rêves, de ses angoisses, sa foi ou plutôt son espérance en un Autre Monde loin
des tourments qu’il a tant exprimés depuis 14 ans qu’il pétrit et peint sa bourre à matelas.

Philippe AÏNI fêtera bientôt ses 38 ans : il lui reste encore bien du chemin à parcourir dans la
vie des arts. Peut-être y découvrira-t-il, avec la magie du succès, la voie de la sérénité et qui peut dire
si la création tant désirée dans le cadre d’un lieu à l’histoire millénaire, symbole de pérennité malgré
les orages, que cette création donc ne lui apportera pas l’éclaircie au sein de ses angoisses.
Mais l’oeuvre réalisée jusqu’à ce jour et telle qu’ AÏNI l’a voulue de toute sa volonté, témoigne
en la faveur de son talent original, un talent qui prend sa source dans le dévouement total d’un être
à l’art devenu raison de vivre, l’art qui exprime les offres d’une âme avec une sincérité si poignante
qu’elle secoue l’indifférence, l’art traducteur des rêves qui hantent les nuits de Philippe AÏNI, mais
hélas, les nôtres aussi ! Et ce trait nous rend familières des formes artistiques étrangères à toutes
écoles, à tout ce que nous connaissons (ou presque), et ce qui, au premier abord, paraissait d’un
autre monde (tel celui de BRUEGHEL) devient étrangement de notre monde : c’est AÏNI qui nous
parle par ses sculptures et reliefs à la polychromie, douce ou intense, et qui nous dit quelques uns de
nos propres secrets.

PROJET : « Le Nouveau Testament »
Oeuvre de Philipe AÏNI à réaliser dans l’église St-Michel de Flines-lez-Râches, autour d’un
confessionnal (non classé) sur du placoplâtre – stucal classé M0 inifugeable.

Avec :

- de la bourre à matelas,
- une proposition de plâtre à modeler et de colle Lambert,
- de la peinture acrylique et de l’huile.

Dimensions :

- longueur : 13 m,
- hauteur : 7 m,
- épaisseur : 1,50 m.

Par l’utilisation de ces plaques, l’oeuvre ne sera pas placée directement sur les murs, respectant ainsi
l’intégrité de l’édifice classé.

Description du projet : « Le Nouveau Testament »

L’emplacement choisi par AÏNI est la chapelle absidiale du 16ème siècle, située au nord-est de
l’édifice et formée de deux pans dont l’un, à l’ouest, est percé d’une fenêtre ogivale et l’autre est
occupé par un confessionnal, non classé à l’inventaire des Monuments Historiques. La voûte qui
couvre l’absidiole est un berceau brisé, lambrissé et divisé en deux panneaux ; elle a été recouverte
de plâtre le siècle dernier et attend d’être décapée.

AINÏ a voulu garder le confessionnal et en faire un élément majeur de sa composition. Ce
confessionnal a une façade en chêne peu travaillée ; il a la forme d’un polygone à trois côtés. La
partie centrale jadis réservée au prêtre, restera telle qu’auparavant mais l’artiste logera les figures
d’Adam et Eve de part et d’autre de cette partie centrale, dressés là où s’agenouillent les pêcheurs.
Au-dessus du confessionnal, on verra un Christ en majesté sur fond de mosaïques ; surmontant
le chef du Christ : la lumière de sa résurrection portée par des anges ; dans le manteau Christ : les
élus se penchant vers le monde terrestre par-dessus la corniche du confessionnal ; de chaque côté du
Christ, sous de grands anges dont les bras s’élèvent et se joignent en arcades : deux évangélistes.

De part et d’autre de la fenêtre, à la même hauteur que le relief précédent décrit, des
personnages aux mains réunies au-dessus de l’ouverture tentent de capturer la lumière, tandis que le
temps les rappelle à la sagesse sous l’image d’un personnage brandissant une horloge.

Sur le mur de refend de l’est, toujours au même niveau : une Vierge à l’enfant assise sur un
trône, et deux anges dont les bras levés au-dessus du groupe mère-enfant Jésus dessine un arc
triomphal, répétant ainsi pour la 4ème fois, dans cette partie haute du relief le motif architectural de
l’arcade formée de bras levés, mains se joignant.
En face, sur le mur de refend à l’ouest : le Christ en croix vu de dos pour symboliser le monde
qui se détourne du Golgotha. De chaque côté, des suppliants : l’un debout, l’autre agenouillé, tous
deux un bras tendu vers le supplicié.

Sous ces reliefs résumant la vie du Christ, né, mort et ressuscité dans la lumière, de part
et d’autre du confessionnal, y compris sur les murs de refend, AÏNI va sculpter un inventaire de
l’humanité : le sage qui prêche à la manière de Socrate, le fou qui se frappe la tête, le joueur penché
sur son échiquier, l’homme en vêtements de travail, la femme qui danse, etc ; aux deux extrémités,
tournés vers l’intérieur de l’église, des mendiants à la main tendue attendront fidèles et visiteurs.


... La suite on la connaît hélas ....

PHILIPPE AINI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer sur le lien)

mercredi 29 août 2012

UN JOUR CHEZ VINCENT CORDEBARD ...


« La peinture du nu est rien moins qu'innocente, .../..., et les vieillards lubriques de la Bible, qui nous représentent, nous avertissent que ce n'est pas la peine de jouer aux innocents lorsqu'on vient reluquer Suzanne. »
Alain Lercher- Prison du temps.








VINCENT CORDEBARD FOR EVER ...

(cliquer sur le lien)

lundi 27 août 2012

LU ET AIME DANS L'INTRANQUILLE DE GERARD GAROUSTE



" L'étude m'a sauvé . Mes toiles n'affirment rien, elles sont une invitation à relire. J'ai défait lentement les noeuds en moi . " Je suis", ça n'existe pas en hébreu . On dit : "je", "j'étais" ou "je serai" .
D'un signe devant le mot, "j'étais" peut devenir "je serai" et inversement .
Quand vous êtes du futur, vous êtes du passé. Les deux extrémités du temps peuvent se rejoindre, comme la première et la dernière lettre de la Torah, beth et lamed, comme  Picasso s'inspirant de Rembrandt boucla la boucle où je me suis installé .
Lorsque j'ai senti cette logique circulaire, j'ai moins souffert de tourner en rond, j'ai trouvé le cadre qui me manquait et j'ai compris pourquoi je vivais les choses avec le sentiment qu'elles se répétaient . Plus on tourne, plus on creuse vers ce qui est enfoui en soi . Moi c'est un enfant . Blotti. Bloqué. Heureux de dessiner et de peindre jusqu'à épuisement .Mais parfois il souffre tant qu'il me rend fou . "


dimanche 26 août 2012

TAPENADE DES SORGUES









TAPENADE DES SORGUES

350 G d’olives noires d’Aglandeau ou autres
15 à 20 anchois dessalés
150 g de câpres
Huile d’olive
Poivre



Retroussez vos manches ! Il faut dénoyauter les olives, égoutter et presser les câpres, dessaler les anchois. Travaillez au pilon les olives dénoyautées avec les câpres, puis réservez. Réduisez ensuite les anchois dessalés en pommade, puis réunissez le tout dans le mortier.

Coulez l’huile d’olive en filet pour lier. Enfin rectifiez l’assaisonnement.

Faites un coup de bluff : quelques petites rattes ou des grenailles de Noirmoutier cuites à la vapeur al dente, décalottées et garnies comme une bouchée au caviar ! Servez tiède et racontez-moi un peu la peau des câpres et l’olive qui se tournent dans la pomme de terre, sur un gorgeon de vin frais .C’est un grand bonheur n’est ce pas ?



Lu dans « Mathias le gourmand » chez Aubanel .



samedi 25 août 2012

EXPOSITION OUTSIDERS 2012 A MAURIAC


Plus que deux jours pour visiter la superbe exposition " OUTSIDERS" !
Apolline et moi avons eu la joie de découvrir un lieu magnifique et des oeuvres tout aussi magnifiques !
Bonheur de retrouver les artistes aimés et surprise de découvrir les autres ....


Exposition OUTSIDERS 2012


Peinture, Dessin, Sculpture.

du 14 juillet au 26 Août 2012


" Pour sa troisième édition de l’exposition OUTSIDERS à la Chapelle Marmontel de Mauriac (Cantal), l’Association Au-dessous des Volcans propose une sélection de 14 créateurs internationalement reconnus. Cette année encore, notre choix s’est porté sur un ensemble d’artistes correspondant à cette forme d’expression qu’est l’Art Outsider. Nous aurons notamment le privilège de présenter des œuvres du peintre Michel Macréau (1935-1995) ; Une occasion rare en Auvergne d'admirer les oeuvres de cet artiste majeur."


François BURLAND (Suisse) • CHRISTOPHE • Sylvain CORENTIN
Reinaldo ECKENBERGER (Brésil) • Noël FILLAUDEAU • Solange KNOPF (Belgique) Joseph KURHAJEC (US) • Marilena PELOSI (Brésil) • Michel MACRÉAU • Jean-Pierre NADAU • Jean-Christophe PHILIPPI • Antoine RIGAL • Ghyslaine et Sylvain STAËLENS
.... et des dessins de Jean-Michel Chesné

















L'exposition OUTSIDERS vue par Apolline











Le blog d'Apolline
(cliquer sur le lien)



Et une petite vidéo pour ceux qui n'ont plus de vacances ou qui habitent trop loin !







Ouvert
Samedi de 10h à 19h
et dimanche de 14h à 19h

 Chapelle Marmontel

12 Rue du Collège
15200 Mauriac


vendredi 24 août 2012

mercredi 22 août 2012

LES CREPUSCULAIRES DE TCHICAYA U' TAM'SI

LES CREPUSCULAIRES
(largo)

I
LE MAL

à P. Bablet



Ils ont craché sur moi, j’étais encore enfant,
Bras croisés, tête douce, inclinée, bonne, atone.
Pour mon ventre charnu, mon œil criait : aumône !
J’étais enfant dans mon cœur il y avait du sang.

Dans mes mains d’enfant public il y avait le temps,
La nuit, ma voix, au ciel, faisait les astres jaunes ;
J’enfermais mon chant cru dans le fût d’un cyclone,
Je peignais des signes bleus sur les talismans.

Ils ont craché sur moi pour bénir l’inceste ;
Ma terre a jailli d’or et gangrené le reste
Ils ont rampé plus bas, ils m’ont brisé les veines,

Et l’or sur mon sang faisait comme une éraillure
De fruit battu fange où tout volait en cassures …
J’étais enfant couché sur un lit de verveine .

lundi 20 août 2012

PAIN AU CHOCOLAT, ZESTES D’AGRUMES

Là encore les tartines de l’enfance. Quand on râpait le chocolat Menier
 sur les tartines beurrées







PAIN AU CHOCOLAT, ZESTES D’AGRUMES

Pour 10 tartines :

- 300 g de très bon pain blanc ou 1 brioche
- 250 de chocolat noir à cuire
- 40 g de beurre frais
- Le zeste d’1 orange non traitée
- Des fruits secs : pignons, amandes effilées, noisettes et pistaches broyées

Faites fondre le chocolat au bain-marie pour obtenir cette brillance du chocolat fondu. Ajoutez quelques lamelles de beurre. Coupez des tartines de pain ou de brioche, faites- les griller et étalez dessus au couteau le chocolat fondu. Décorez à votre fantaisie avec un mélange de pistaches ou noisettes broyées, quelques pignons ou des amandes effilées et grillées à sec. Ajoutez au final quelques zestes d’orange confits. Servez tiède.

Lu dans « Mathias le gourmand » chez Aubanel ….



dimanche 19 août 2012

OU DORMIR DANS LE COMTE DE CLARE EN IRLANDE ?


Sans aucune hésitation chez Tony et chez Dee à Broadford !
Vous y trouverez un accueil chaleureux, un calme absolu et tous les matins des oeufs frais !
Vous pourrez participer à une soirée irlandaise et vous repaître du spectacle des moutons sous vos fenêtres.

Possibilité de visiter Dublin, Dingle, le Burren, les Cliffs of Moher, le Shannon, Limerick, Galway et le sud de Connemara !!!!







D'autres photos et des renseignements en cliquant sur le lien:
http://www.imagineireland.com/Clare-cottages/Broadford-Nr-Ennis-650.asp

ou par mail sur lesgrigrisdesophie@gmail.com

samedi 18 août 2012

LEOPOLD MARBOEUF EXPOSÉ A NOIRMOUTIER

Si vous êtes en vacances en Vendée , si vous voulez quitter la plage et vous promener un peu dans les rues de Noirmoutier, ne manquez pas, dans la Galerie d'Art place de l'Hôtel de Ville,  une étonnante exposition d'un artiste vendéen LEOPOLD MARBOEUF .
Le jeune homme  présent le jour de ma visite faisait preuve d'un vif intérêt pour l'artiste et d'une grande connaissance des oeuvres (peintures et sculptures).











 



" LEOPOLD ALIX ALBERT MARBOEUF est né à Nantes en 1916 et décédé à La Roche-sur-Yon en 2006 .
Né de parents vendéens, d'origine paysanne, LEOPOLD MARBOEUF poursuit ses études techniques à l'Institut des pères jésuites de Nantes, où il apprend le dessin industriel .
Conducteur de travaux en 1934, puis instituteur en 1935, il entre à l'école d'officiers de Saint-Maixent, dont il sort aspirant.
En 1938 LEOPOLD MARBOEUF épouse la fille du peintre André Astoul. Durant ses cinq années de captivité, il partage l'oflag avec le maître verrier Max Ingrand et le peintre Aristide Caillaud, qui l'initie à la peinture et devient son ami. Il consacrera tous ses moments de loisir à son art et à sa famille, composée de neuf enfants. Habité par une foi profonde, il illustre un missel et une bible . LEOPOLD MARBOEUF  participe à plusieurs expositions à  Paris en 1946 (arts décoratifs, art sacré, Salon des artistes libérés ). Comme tous les sociétaires, il expose régulièrement au Salon yonnais. Inventif et créateur permanent, il a aussi bien peint qu'illustré, gravé ou sculpté ."


A disposition des livres d'art avec cette photo du peintre dans son atelier et un texte de Gaston Chaissac publié en 1951 dans " Hippobosque au bocage" .

" En 46, je crois, les artistes vendéens se mirent martel en tête à exposer et leur premier salon, à La Roche-sur-Yon, nous révéla MARBOEUF, un démobilisé qui nous était revenu de l'Allemagne sachant peindre . Dans son envol son " Jonas Vomi" surtout fut remarqué . Nombre de visiteurs dont l'opinion est d'ailleurs sans crédit , sans importance , rirent avec dédain devant les MARBOEUF alors qu'ils avaient stationné avec sérieux devant la statuette des frères Martel . Mais quelques fins connaisseurs comprirent et mirent avec raison des espoirs en cet homme qui, au delà du Rhin , n'avait perdu ni courage, ni sa foi, ni son temps, ni son âme surtout.
Les tableaux me font penser à ces primeurs qu'on récolte parfois en arrière-saison et qu'on accueille souvent comme une bénédiction . "




vendredi 17 août 2012

LE MUSEE HUNT DE LIMERICK PRESENTE LES PHOTOGRAPHIES DE GERRY ANDREWS

Il y a à Limerik un superbe musée, dont je reparlerai ici, le Musée Hunt .
La collection permanente est remarquable et jusqu'au 16 septembre sont exposées les photographies de GERRY ANDREWS , des photographies très fortes, très puissantes, des visages bouleversants aux regards profonds, un choc lorsque l'on pénétre dans la salle d'exposition  .
Bref une exposition à découvrir si vous envisagez quelques jours sur le sol irlandais .













 * LE  SITE DU MUSEE

 * LE SITE DE GERRY ANDREWS

* D'autres photos .....

(cliquer sur les liens) 

The Hunt Museum

The Custom House
Rutland Street
Limerick
Tel:+353 (0)61 312 833