mardi 7 août 2012

" MES DEUX SEINS" DE MANDY MARIE






Je reprends pour présenter ce film terrible mais indispensable un article d' Isabelle Roberts et  Raphaël Garrigos paru dans Libération en octobre 2010.
Ce film est pour moi l'histoire d'une rencontre, d'une rencontre avec une réalisatrice mais aussi avec une femme, c'est l'histoire de larmes qui ont coulé sans pouvoir s'arrêter, c'est l'histoire d'une guérison ...




« Mes deux seins », Marie Mandy décortique son crabe



C’est un film qu’on n’a pas envie de voir. Même si le titre révèle tout de suite qu’il finit bien, on n’a pas envie de voir un docu sur le cancer du sein, de voir ce sein pressé pour une échographie, ce sein trucidé pour en extraire des « carottes » qui seront analysées, ce sein enfin coupé, gisant à côté de la table d’opération.

Mais c’est un film qu’on se résout à voir, comme Marie Mandy, qui ne veut pas se faire opérer et finit par accepter la chirurgie. Marie Mandy, c’est la réalisatrice du film en même temps que son objet. C’est son propre cancer du sein qu’elle filme et commente : « Je suis malade, c’est vrai, mais je suis avant tout cinéaste. »

Mais comment filme-t-on le mal à l’intérieur de soi ? C’est d’abord cette échographie qui révèle le cancer : « C’est important que vous le voyez pour le combattre, dit le médecin à Marie Mandy. Vous voyez cette image, on dirait l’impact d’une grenade qui explose dans votre sein. » Ce sont aussi les propres photographies de la cinéaste, les résultats de sa biopsie projetés sur son corps, qui entrecoupent joliment ce beau documentaire et qu’elle a exposées (Libération du 6 mars 2009).

Puis c’est la tournée des chirurgiens, à la recherche du bon, de la bonne plutôt, puisque c’est sur une femme que Marie Mandy jette son dévolu, pour ne plus se sentir « comme un morceau de chair » parmi les 52 000 femmes opérées d’un cancer du sein chaque année. « Aucun des médecins ne m’a demandé comment j’allais, j’ai l’impression d’être un numéro de plus pour l’industrie de la médecine », enrage-t-elle.

Enragée, Marie Mandy, morte de peur aussi — ses regards terrorisés aux médecins —, égocentrique ça va de soi, et agaçante souvent quand elle oppose aux scalpels et chimios des mandarins ses huiles essentielles et autres homéopathies.

Agaçante encore et touchante quand, affolée par l’incompréhensible maladie, elle lui cherche un sens à tout prix, ressort un vieux journal intime, évoque un « suicide déguisé ». Avant d’être sévèrement recadrée par sa chirurgienne, en guerre contre la culpabilisation qu’elle s’impose.

À chaque étape du cancer, son mot, celui que redoute Marie Mandy et qu’elle se prend invariablement en pleine gueule : le carcinome, la chimio, l’ablation, la reconstruction. Elle se bat contre tous, finit par céder à tous, sauf la reconstruction, se préférant amazone : « Suis-je à ce point détruite qu’on me propose une reconstruction ? "











Pour Marianne, Marie-Claude, Héléne,  Frédérique ...


*** L'article

**** Les photos ont été trouvées sur Google


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