samedi 13 octobre 2012

EMANCIPATIONS AU MUSEE SINGER POLIGNAC

J'avais, le 10 septembre, annoncé cette exposition   (cliquer sur le lien) qui se touve dans le petit musée du Centre Hospitalier  Sainte Anne, le musée Singer Polignac à Paris .
Je peux aujourd'hui vous présenter le lieu et quelques oeuvres .
La salle est bien belle ( murs de pierre et salle voûtée) et il y a des merveilles !

Coup de coeur pour les totems de Gustave Cahoreau (disposés sur des socles  du Musée Rodin ce qui est un magnifique clin d'oeil- petite information donnée par Michel Leroux  !), les André Labelle, les dessins de  Jean-Pierre Nadeau, de Michel Nedjar, de Gelli Giodano et de Raymundo Camillo un artiste brésilien déjà présenté chez Christian Berst et qui réalise des billets de petit format (20X10) au feutre et au stylo bille dans les tons de bleu et de mauve .



(Les totems de Gustave Cahoreau- collection particulière Art Obscur)

     
                                             (André Labelle - photo Michel Leroux)

                                          (Yvonne Robert -photo Michel Leroux)


(Les deux oeuvres présentées ici ne sont pas, je pense, assez représentatives du travail
d' Yvonne Robert et j'espère avoir l'occasion de mettre en ligne sur Les Grigris de
nouveaux tableaux et dessins ! )



( Michel Nedjar -prêt de l'artiste)

(Alfredo Passaqui)


(Raymundo Camillo- collection particulière)



Et pour accompagner mes photos aujourd'hui un texte de Michel Leroux (d'octobre 2012)
sur Yvonne Robert, une artiste qu'il aime tout particulièrement ...



Couleurs éclatantes, couleurs éclatées …
Que s’est-il passé dans la tête d’Yvonne Robert en ce jour incertain de 1974 ? Le ciel du marais vendéen était-il trop bas ? Etait-il trop gris ? Voilà qu’elle décide d’aller acheter des couleurs et du papier aux Nouvelles Galeries de Luçon. Quand le vendeur lui demanda : « C’est pour un enfant de quel âge ? », Yvonne lui répondit : « Pour un enfant de dix ans environ ». Elle venait de dépasser la cinquantaine … « Je ne voulais pas dire que c’était pour moi. J’avais peur qu’on se moque … » Aussitôt rentrée chez elle, Yvonne se mit à peindre, en cachette de son mari et de ses enfants « Quand j’avais cinq minutes, je peignais en vitesse et quand quelqu’un arrivait je rangeais tout. Les premiers temps de ma peinture où il fallait que je me cache ont sûrement été les plus beaux de ma vie … A cette époque, j’aurais peint jour et nuit, c’était comme une vraie maladie » Aujourd’hui, soit près de quarante ans plus tard, cette nécessité de peindre ne l’a pas quittée.
Ses premiers travaux, à l’aquarelle, sont de facture naïve. Yvonne se représente au milieu de prairies fleuries, gardant ses vaches tout en tricotant des chaussettes. Puis, prenant de l’assurance et se moquant du qu’en dira-t-on, Yvonne Robert achète une première toile et des tubes de peinture à l’huile. C’est le début d’une formidable aventure et d’une bouleversante production ! Sur des centaines de toiles, Yvonne va mettre des couleurs à son enfance, une enfance malmenée entre un père alcoolique et une mère dépressive. Elle va mettre des couleurs à son adolescence, une adolescence violentée, violée … Yvonne met de la couleur à ses malheurs, à ses souvenirs, à ses espoirs aussi ! « Je suis née trop sensible » Devant une toile d’Yvonne Robert, le spectateur est emporté par ce feu d’artifice de bleu, de jaune, de vert, d’orange. Artifice ! Car souvent, dans un petit coin de la toile ou bien en son centre, une saynète remet le spectateur face à la difficile réalité de la vie. Chez elle, ne cherchez pas son atelier ! Deux chaises à la fenêtre d’une petite chambre : une sur laquelle elle pose sa toile, et l’autre pour s’asseoir. J’ai eu la chance de voir Yvonne à l’ouvrage, à l’œuvre : Elle est ailleurs …
La nature, les animaux et plus particulièrement les oiseaux, sont très présents dans son œuvre : des hirondelles qui s’en vont, des cigognes qui reviennent. Au cours de ses longues promenades solitaires à vélo, Yvonne s’est inventée une famille en écoutant piailler les oiseaux du marais !
Depuis une dizaine d’années, les créations d’Yvonne Robert sont plus apaisées : « La peinture m’a sauvé la vie » A la peinture à l’huile, elle privilégie maintenant la gouache. Cette technique lui permet de développer de façon plus spontanée de très nombreuses saynètes se rapportant à la vie rurale du marais. Entre un concours de belote et « Questions pour un champion », Yvonne éprouve toujours le besoin de peindre « J’essaye de vieillir le plus lentement possible … Je regarde tout ce qui est heureux … Le temps ne me dure pas »
Michel Leroux (Octobre 2012)

L’œuvre d’Yvonne Robert est présente dans de nombreuses collections privées, ainsi que dans plusieurs collections publiques dont :
- La collection de l’Art Brut à Lausanne.
- La collection de la Création Franche à Bègles.
La collection L’Aracine à Villeneuve d’Ascq (Lille).

 Jusqu'au 27 novembre

1 rue Cabanis
75014 PARIS

Cette exposition est organisée par Anne-Marie Dubois,
sur des propositions et sélections d’Antoine Gentil
et de Jean-Christophe-Philippi .... 



1 commentaire:

  1. belle expo,pas trop loin de chez moi...mais en ce moment..pas une minute de libre..biz elf

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