lundi 31 décembre 2012
dimanche 30 décembre 2012
LE DEDANS DES CHOSES DE PATRICK AUTREAUX
"Ce livre vient d’un muséum intime et buissonnier, c’est-à-dire d’une boîte à trésors, d’où surgiront notamment un rat musqué, un cygne noir, un réalisateur tchèque un peu sadique, des yeux de verre, des modèles d’invertébrés, un bateau-lumière, des poulpes brandis sur des harpons, des girelles et bogues scintillantes, une invasion de mouches, la charogne d’une baleine, un grand artiste allemand, une meute de poètes, des bouleaux et des brumes, un paléontologue mystique, un carabin pris de vertige métaphysique, un neurobiologiste athée, l’ombre d’un entomologiste méridional, des parents terribles, une panthère en cage, des scarabées et quelques orthoptères, un fœtus, une momie de cigale, un pyromane imaginaire, et d’autres bijoux minuscules."
publication le 2 février 2012 aux Éditions Gallimard.
" Il faisait sombre et humide, les vitaux étaient sales très bleus . J'étais venu chercher le froid -une tombe peut être où me protéger . Parce que, si les portes claquent, que les cris retentissent et qu'on a besoin de trouver un lieu d'ordre, alors que tout semble s'effondrer ou se déchirer, on a parfois l'instinct de se blottir au creux des morts.
Il n'y a qu'eux pour prendre soin de vous. "
LE SITE DE L'ARTISTE
samedi 29 décembre 2012
MARIE MOREL: EXIGENCE ET LIBERTÉ
Un texte que j'aime sur cette artiste que j'aime tant !
Un texte que j'aurais aimé écrire ...
" Elle était de ces enfants qu’on installe devant un livre, une toile ou un piano et à qui on dit doucement : « Joue qui tu veux, joue ce que tu veux, je te montre quelques mots, quelques teintes, quelques gammes… mais après… tu te débrouilles grenouille… ».Est-ce pour cette raison que Marie , fille d'un Éditeur apprécié et d'une mère Peintre n'a jamais été inscrite aux BEAUX ARTS et n'a pas beaucoup aimé s'ennuyer sur les bancs d'école...Il y avait beaucoup mieux à la maison... Un ballet perpétuel d'artistes , d'écrivains a gravité autour d'elle, bien congruente dans un décor de mots et de couleurs d'une incroyable liberté. Marie Morel a eu une enfance très heureuse... Sa gravité future viendra au fur et à mesure, avec l'expérience de l'amour et de la maternité (par trois fois!). Un père , pour elle est celui qui ne se contente pas de caresser une peau féminine comme un propriétaire terrien fier d'y avoir apposé sa graine.C'est celui qui se lève la nuit pour consoler l'enfant et qui n'oublie pas d'apporter sa contribution matérielle au "poireau-pomme-de-terre" du quotidien. Marie adore l'Amour et faire l'Amour... Mais elle se passe volontiers des hommes ventouses...Elle les aime drôles, créatifs,audacieux ou graves, simplifiés et tendres...Parmi ses amis écrivains figurent sans jamais se confondre, Pascal Quignard ou Charles Juliet... Marie Morel , comme son père ne craint pas les contrastes. Et parmi les peintres , elle choisit d'emblée les plus singuliers et si possible les moins ovationnés. Le mélange de ses REGARDS est détonant, étonnant, détersif...Quant à sa peinture, d'aucuns la trouveront naïve ou de facture enfantine, c'est la regarder mal... Je vous défie de parvenir à "lire" de façon correcte et exhaustive une grande toile de Marie exposée à la Halle St Pierre de Paris ou d'ailleurs. Marie n'a pas froid aux yeux , elle va à l'érotique comme d'autres vont au golf, avec pugnacité et concentration.Marie Morel est une intellectuelle aux mains savantes. Elle est une auberge de bon sens et de passion pour l'art. Si on la rencontre à proximité de son Atelier ( sans en épuiser le mystère) Marie Morel ne s'oublie plus et ne vous oublie plus.C'est une amie exceptionnelle d'exigence et de liberté."
(Les photos présentées aujourd'hui sont de Pierre Morel)
LE SITE DE MARIE
LE SITE DE PIERRE
(cliquer sur les liens)
Un texte que j'aurais aimé écrire ...
" Elle était de ces enfants qu’on installe devant un livre, une toile ou un piano et à qui on dit doucement : « Joue qui tu veux, joue ce que tu veux, je te montre quelques mots, quelques teintes, quelques gammes… mais après… tu te débrouilles grenouille… ».Est-ce pour cette raison que Marie , fille d'un Éditeur apprécié et d'une mère Peintre n'a jamais été inscrite aux BEAUX ARTS et n'a pas beaucoup aimé s'ennuyer sur les bancs d'école...Il y avait beaucoup mieux à la maison... Un ballet perpétuel d'artistes , d'écrivains a gravité autour d'elle, bien congruente dans un décor de mots et de couleurs d'une incroyable liberté. Marie Morel a eu une enfance très heureuse... Sa gravité future viendra au fur et à mesure, avec l'expérience de l'amour et de la maternité (par trois fois!). Un père , pour elle est celui qui ne se contente pas de caresser une peau féminine comme un propriétaire terrien fier d'y avoir apposé sa graine.C'est celui qui se lève la nuit pour consoler l'enfant et qui n'oublie pas d'apporter sa contribution matérielle au "poireau-pomme-de-terre" du quotidien. Marie adore l'Amour et faire l'Amour... Mais elle se passe volontiers des hommes ventouses...Elle les aime drôles, créatifs,audacieux ou graves, simplifiés et tendres...Parmi ses amis écrivains figurent sans jamais se confondre, Pascal Quignard ou Charles Juliet... Marie Morel , comme son père ne craint pas les contrastes. Et parmi les peintres , elle choisit d'emblée les plus singuliers et si possible les moins ovationnés. Le mélange de ses REGARDS est détonant, étonnant, détersif...Quant à sa peinture, d'aucuns la trouveront naïve ou de facture enfantine, c'est la regarder mal... Je vous défie de parvenir à "lire" de façon correcte et exhaustive une grande toile de Marie exposée à la Halle St Pierre de Paris ou d'ailleurs. Marie n'a pas froid aux yeux , elle va à l'érotique comme d'autres vont au golf, avec pugnacité et concentration.Marie Morel est une intellectuelle aux mains savantes. Elle est une auberge de bon sens et de passion pour l'art. Si on la rencontre à proximité de son Atelier ( sans en épuiser le mystère) Marie Morel ne s'oublie plus et ne vous oublie plus.C'est une amie exceptionnelle d'exigence et de liberté."
(Les photos présentées aujourd'hui sont de Pierre Morel)
LE SITE DE MARIE
LE SITE DE PIERRE
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vendredi 28 décembre 2012
OU MANGER A PORTO ?
Je vous conseille deux adresses très différentes :
La première pour un repas raffiné à la CASA DA MUSICA (av. da Boavista) dans un bâtiment plus qu'original réalisé par Rem Koolhaas.
Un premier menu à 19,5 euros et le menu gastronomique à 22 euros à prendre sans hésiter .
En entrée velouté au foie gras, œuf poché et vinaigre de truffe (sublime!), filets de rougets, riz à la marinade d'algues et carottes croquantes et un dessert à mourir de plaisir un parfait au chocolat, sauce à la menthe accompagné d'un fruit de la passion givré !
La deuxième très sympathique recommandée par mon amie Françoise/
Chez ANTUNES ( 525 rua de Bomjardin - métro Trindade) pour une cuisine traditionnelle et copieuse.
Nous avons ce jour là mangé un savoureux petit salé mais les plats changent en fonction des jours de la semaine (il y a des tripes de Porto , des spécialités portugaises ...).
Le service est souriant .
jeudi 27 décembre 2012
LES CERFS DE MARIANNE DEWELLE
Un travail dont on ne se lasse pas... un cerf, des cerfs et différentes expositions !
MARIANNE ET LES GRIGRIS
LE SITE DE MARIANNE
mercredi 26 décembre 2012
PARIS VU PAR HOLLYWOOD .... POUR MEMOIRE ...
J'ai eu la chance de voir le samedi 15 décembre une exposition (gratuite) à l'Hôtel de ville de Paris : " PARIS VU PAR HOLLYWOOD" .
Elle se terminait ce jour là...
Ces photos (extraites du catalogue) donc pour mémoire et pour le plaisir ...
Et dans mes yeux des costumes, des extraits de films, des affiches, des croquis préparatoires ....
De cette exposition il restera Marlène Dietrich élégantissie, parisianissime, lubitschissime, un chapeau en velours et plume d'autruche, des longs gants de velours noir brodés de paillettes et de perles, la Tour Eiffel encore et toujours, des anecdotes (Lubitsch connu pour ses étranges manies qui aimait s'entourer de rayures et marchait de long en large sur les plateaux et faisait jusque 2000 km par film), les froufrous, les diamants,l'atelier du peintre (lieu mythique par excellence de la Bohème parisienne), Colette et Audrey Hepburn préparant Gigi, le french kiss à l'honneur, des films drôles, des films tristes, des films muets, des films récents ("Team America", "GI Joe, le réveil du cobra"), les statues monumentales de Dante Ferret pour Hugo Cabret et surtout l'envie, comme lors de la visite au LAM de " La Ville Magique" de voir et revoir tous les films des années 40 et 50 (" Sabrina", "La huitième femme de Barbe Bleue", "Ninotchka", "Un américain à Paris", "Moulin rouge" , "Drôle de frimousse", "Irma la douce" ...)
" Présentée du 18 septembre au 15 décembre 2012 à l’Hôtel de Ville de Paris, l’exposition « Paris vu par Hollywood » évoque la manière dont le cinéma américain, sur plus d’un siècle, a représenté la capitale française, lui offrant une place de choix dans l’histoire du cinéma.
Paris est, de loin, la ville étrangère à l’Amérique, la plus représentée dans le cinéma hollywoodien. On peut estimer le nombre de films américains situés à Paris à près de huit cents. Plusieurs films par an assurément, parfois jusqu’à dix ou quinze dans la saison.
Cette sensation du spectateur américain moyen de connaître Paris est évidemment une illusion : ce qu’il reconnaît, ce sont quelques clichés de la ville fabriqués par Hollywood, que l’on retrouve dans les plans d’ouverture d’Un Américain à Paris (1951), la place de la Concorde, l’Opéra, le pont Alexandre III avec en fond d’écran la tour Eiffel, la place Vendôme devant le Ritz, le jardin des Tuileries, l’extrêmité verdoyante de l’Île de la Cité laissant apparaître Notre-Dame.
Mais pourquoi Hollywood a-t-il investi tant de moyens pour enregistrer, ou plutôt fabriquer, du Paris par centaines de films ? Aux yeux du public américain, Paris est l’expression du désir, du plaisir et de la sophistication. En retrouvant la capitale française sur grand écran, il a l’illusion de boire une coupe de champagne, d’assister à un défilé de mode, de discuter avec une jolie femme ou de flâner de devantures en devantures de librairies – sans subir ni mal de crâne ni l’humiliation qu’on vous écarte au dernier moment du podium, ni l’éventualité d’un échec ni celle de marcher dans une crotte de chien.
Que faire de ces clichés de Paris que nous renvoie le cinéma hollywoodien ? Certains s’en sont offusqués, au nom de la France, de sa fierté de vieux pays civilisé menacé par l’américanisation de sa culture. Cette exposition trouve plus stimulant de considérer que cette image de Paris renvoie moins à la ville elle-même qu’à une pulsion projetée par sa fabrication. Autrement dit : Paris, dans ces films, parle autant de la capitale française que du désir américain
Ernst Lubitsch, qui fut un des grands spécialistes de la question, puisqu’il situa une dizaine de ses films à Paris sans jamais y avoir tourné le moindre plan, reconnaissait : « Il y a le Paris de Paramount et le Paris de la MGM. Et puis bien sûr le vrai Paris ».
Rythmée par de nombreux extraits de films et réunissant des photographies, des maquettes de décor, des costumes, des affiches, l’exposition se divise en quatre ensembles, quatre moments de cinéma :
Après une certaine période de désintérêt durant les années 70, la ville revient en force comme espace du film policier, du film d’action, du film de complot, dans des gros budgets hollywoodiens souvent spectaculaires.
Mais ce Paris est double : il fige les clichés traditionnels en stéréotypes répétitifs, tout en changeant : il est plus inquiétant, plus mêlé, plus violent, tout en conservant cet inégalable pétillement qui fait son aura autour du monde.
L’exposition rassemble de nombreux extraits de films, photographies, maquettes de décors, costumes, scénarios, affiches... près de 400 documents, provenant d’archives françaises et américaines telles que la Cinémathèque française, la Bibliothèque des Oscars (Margareth Herrick Library), Warner archive et de collectionneurs privés.
Vous découvrirez aussi des dessins, des décors d’« Un Américain à Paris » de Vincente Minelli, de « Moulin Rouge » de John Huston, de « Minuit à Paris » de Woody Allen… Des robes dessinées par Hubert de Givenchy pour Audrey Hepburn, les statues monumentales créées par le décorateur Dante Ferreti pour Hugo Cabret de Martin Scorsese.
Une vingtaine d’écrans permettront de découvrir près de 70 extraits de films, des premiers films d’Edison à ceux de Woody Allen, ainsi que des reportages sur les tournages de « Drôle de Frimousse » de Stanley Donen, « L’Étau » d’Alfred Hitchcock, etc.
Un écran monumental de 20 mètres de long, proposant un montage mêlant extraits de films, photographies et affiches, résumera un siècle de correspondance ininterrompue entre Hollywood et Paris."
LE SITE
Elle se terminait ce jour là...
Ces photos (extraites du catalogue) donc pour mémoire et pour le plaisir ...
Et dans mes yeux des costumes, des extraits de films, des affiches, des croquis préparatoires ....
De cette exposition il restera Marlène Dietrich élégantissie, parisianissime, lubitschissime, un chapeau en velours et plume d'autruche, des longs gants de velours noir brodés de paillettes et de perles, la Tour Eiffel encore et toujours, des anecdotes (Lubitsch connu pour ses étranges manies qui aimait s'entourer de rayures et marchait de long en large sur les plateaux et faisait jusque 2000 km par film), les froufrous, les diamants,l'atelier du peintre (lieu mythique par excellence de la Bohème parisienne), Colette et Audrey Hepburn préparant Gigi, le french kiss à l'honneur, des films drôles, des films tristes, des films muets, des films récents ("Team America", "GI Joe, le réveil du cobra"), les statues monumentales de Dante Ferret pour Hugo Cabret et surtout l'envie, comme lors de la visite au LAM de " La Ville Magique" de voir et revoir tous les films des années 40 et 50 (" Sabrina", "La huitième femme de Barbe Bleue", "Ninotchka", "Un américain à Paris", "Moulin rouge" , "Drôle de frimousse", "Irma la douce" ...)
" Présentée du 18 septembre au 15 décembre 2012 à l’Hôtel de Ville de Paris, l’exposition « Paris vu par Hollywood » évoque la manière dont le cinéma américain, sur plus d’un siècle, a représenté la capitale française, lui offrant une place de choix dans l’histoire du cinéma.
Paris est, de loin, la ville étrangère à l’Amérique, la plus représentée dans le cinéma hollywoodien. On peut estimer le nombre de films américains situés à Paris à près de huit cents. Plusieurs films par an assurément, parfois jusqu’à dix ou quinze dans la saison.
Cette sensation du spectateur américain moyen de connaître Paris est évidemment une illusion : ce qu’il reconnaît, ce sont quelques clichés de la ville fabriqués par Hollywood, que l’on retrouve dans les plans d’ouverture d’Un Américain à Paris (1951), la place de la Concorde, l’Opéra, le pont Alexandre III avec en fond d’écran la tour Eiffel, la place Vendôme devant le Ritz, le jardin des Tuileries, l’extrêmité verdoyante de l’Île de la Cité laissant apparaître Notre-Dame.
Mais pourquoi Hollywood a-t-il investi tant de moyens pour enregistrer, ou plutôt fabriquer, du Paris par centaines de films ? Aux yeux du public américain, Paris est l’expression du désir, du plaisir et de la sophistication. En retrouvant la capitale française sur grand écran, il a l’illusion de boire une coupe de champagne, d’assister à un défilé de mode, de discuter avec une jolie femme ou de flâner de devantures en devantures de librairies – sans subir ni mal de crâne ni l’humiliation qu’on vous écarte au dernier moment du podium, ni l’éventualité d’un échec ni celle de marcher dans une crotte de chien.
Que faire de ces clichés de Paris que nous renvoie le cinéma hollywoodien ? Certains s’en sont offusqués, au nom de la France, de sa fierté de vieux pays civilisé menacé par l’américanisation de sa culture. Cette exposition trouve plus stimulant de considérer que cette image de Paris renvoie moins à la ville elle-même qu’à une pulsion projetée par sa fabrication. Autrement dit : Paris, dans ces films, parle autant de la capitale française que du désir américain
Ernst Lubitsch, qui fut un des grands spécialistes de la question, puisqu’il situa une dizaine de ses films à Paris sans jamais y avoir tourné le moindre plan, reconnaissait : « Il y a le Paris de Paramount et le Paris de la MGM. Et puis bien sûr le vrai Paris ».
Rythmée par de nombreux extraits de films et réunissant des photographies, des maquettes de décor, des costumes, des affiches, l’exposition se divise en quatre ensembles, quatre moments de cinéma :
Le Paris historique du muet
Pour Hollywood capitale du cinéma muet, Paris est d’abord une ville
d’histoire, la cité médiévale de Notre-Dame de Paris, roman de Victor
Hugo extraordinairement populaire aux États-Unis, la ville de la
civilisation du plaisir de la fin l’Ancien Régime, contrastant avec
celle de la peur et de la violence révolutionnaires.
Le Paris sophistiqué de la comédie sentimentale
Des années 30 aux années 40, la représentation de Paris joue
essentiellement sur le registre de la sophistication et de l’érotisme.
Paris est la capitale du raffinement, de la haute société mondaine à
laquelle Lubitsch apporte sa « touch ».
L’apogée du Cancan aux films fous, virevoltants et coûteux
L’âge d’or, éclatant, coloré, musical, du Paris Belle Époque dans la
représentation hollywoodienne de la ville, prend place au cours des
années 50. Voici une décennie de films Cancan, véritable musée
impressionniste et bohème d’un Paris qui se multiplie à l’infini,
toujours plus spectaculaire, reconstitué dans les studios californiens
tel un tableau animé en musique et en chansons.
Hollywood joue enfin dans Paris
À partir des années 50, les cinéastes américains viennent enfin
tourner à Paris, qui devient un terrain de jeu pour certains d’entre eux
(Blake Edwards, Stanley Donen, Alfred Hitchcock…) et une ville moins
décorative, même si elle reste empreinte de clichés. Funny Face puis
Charade de Stanley Donen représentent l’archétype de ces films rapides
et élégants qui arpentent la capitale via ses passages obligés. Les
films hollywoodiens donnent une forme concrète à leur rêve parisien, ne
serait-ce qu’en employant bon nombre d’acteurs et de techniciens
français.Après une certaine période de désintérêt durant les années 70, la ville revient en force comme espace du film policier, du film d’action, du film de complot, dans des gros budgets hollywoodiens souvent spectaculaires.
Mais ce Paris est double : il fige les clichés traditionnels en stéréotypes répétitifs, tout en changeant : il est plus inquiétant, plus mêlé, plus violent, tout en conservant cet inégalable pétillement qui fait son aura autour du monde.
L’exposition rassemble de nombreux extraits de films, photographies, maquettes de décors, costumes, scénarios, affiches... près de 400 documents, provenant d’archives françaises et américaines telles que la Cinémathèque française, la Bibliothèque des Oscars (Margareth Herrick Library), Warner archive et de collectionneurs privés.
Vous découvrirez aussi des dessins, des décors d’« Un Américain à Paris » de Vincente Minelli, de « Moulin Rouge » de John Huston, de « Minuit à Paris » de Woody Allen… Des robes dessinées par Hubert de Givenchy pour Audrey Hepburn, les statues monumentales créées par le décorateur Dante Ferreti pour Hugo Cabret de Martin Scorsese.
Une vingtaine d’écrans permettront de découvrir près de 70 extraits de films, des premiers films d’Edison à ceux de Woody Allen, ainsi que des reportages sur les tournages de « Drôle de Frimousse » de Stanley Donen, « L’Étau » d’Alfred Hitchcock, etc.
Un écran monumental de 20 mètres de long, proposant un montage mêlant extraits de films, photographies et affiches, résumera un siècle de correspondance ininterrompue entre Hollywood et Paris."
LE SITE
mardi 25 décembre 2012
POURQUOI J'AIME CHAGALL !
JOYEUX NOËL 2012 !!!!!
Ne manquez pas l'exposition " L'épaisseur des rêves" à la Piscine de Roubaix !
Vous avez jusqu'au 13 janvier pour profiter des 220 œuvres présentées !
Un pur bonheur !!!!
LE SITE DU MUSÉE
(cliquer sur le lien)
La Piscine
23 rue de l'Espérance à Roubaix
03 20 69 23 60
ouvert du mardi au jeudi de 11 h à 18 h,
le vendredi de 11 h à 20 h,
les samedi et dimanche de 13 h à 18 h
fermeture le lundi, le 1er janvier et le 25 décembre.
CHAGALL ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer sur le lien)
lundi 24 décembre 2012
DES NOUVELLES DE ROBERT COUDRAY: " J'DEMANDE PAS LA LUNE JUSTE QUELQUES ÉTOILES "
" Voilà 27 ans que je suis sur la piste d'envol à assembler mes sortes de machines ailées pour aller quérir étoiles et lune.
Mais à l'évidence, je dois bien me rendre compte, que par manque d'intelligence, de technique, de pouvoir ou d'argent, je ne décollerai jamais.
Bref ...avec douleur , je renonce.
Fini de rêver l’inaccessible étoile...
Le bidouilleur ferrailleur prendrait il sa retraite ?
Mais ... une nuit où je pleurais, je compris enfin
J'espérai la pleine lune et le bal des étoiles.
Je remplis alors une grande bassine d'eau pure .
J'attendis que la surface de l'eau dans la bassine devienne miroir.
Et là, avec mes grandes mains d'enfant et de poète,
je cueillis, ébahi,
le reflet de la lune et des étoiles . "
Voici le texte écrit en 2009 par ROBERT COUDRAY et que nous avions pu lire lors de notre venue
à Lizio !
Les rêves sont devenus réalité .
Le tournage du film " J'DEMANDE PAS LA LUNE JUSTE QUELQUES ÉTOILES " s'est terminé en juillet 2012 et la sortie du film est prévue en mars 2013 .
Le 30 juillet dans Ouest France Christophe Violette a écrit:
J'attendis que la surface de l'eau dans la bassine devienne miroir.
Et là, avec mes grandes mains d'enfant et de poète,
je cueillis, ébahi,
le reflet de la lune et des étoiles . "
Voici le texte écrit en 2009 par ROBERT COUDRAY et que nous avions pu lire lors de notre venue
à Lizio !
Les rêves sont devenus réalité .
Le tournage du film " J'DEMANDE PAS LA LUNE JUSTE QUELQUES ÉTOILES " s'est terminé en juillet 2012 et la sortie du film est prévue en mars 2013 .
Le 30 juillet dans Ouest France Christophe Violette a écrit:
"Robert Coudray vient d'achever le tournage de son
long-métrage : « J'demande pas la lune » sortira en mars. Grâce au
soutien de 600 amis bénévoles. Tout son pays de Lizio (Morbihan) est derrière lui.
Il
y a de l'ascèse, chez cet homme infatigable. Les grands yeux bleus du
poète ferrailleur sont restés ceux d'un enfant. D'ailleurs, on retrouve
un peu partout le Petit prince aux commandes de ses machines qui
s'envolent joyeusement, échappant à la lourde pesanteur des choses. Il y
a aussi du Jean Tinguely, du Niki de Saint Phalle sans prétention, dans
la jubilation de ses oeuvres animées.
Ses « machines rient »,
comme il les appelle. Faits à l'inspiration, d'objets de récup'
détournés, ses automates sont désormais 70 à peupler l'univers onirique
de son musée, à Lizio (Morbihan). Des grappes d'enfants en ressortent,
rigolards, les yeux émerveillés. Les adultes, eux, essuient une furtive
larme à l'oeil.
Dans
son long chemin initiatique, entamé voilà 25 ans, Robert Coudray, 57
ans, s'est lancé un nouveau défi. L'homme aux 100 métiers - tailleur de
pierre, photographe, crêpier, apiculteur, etc. - avait « toujours dans les tripes » un vieux rêve, enfoui comme un regret. Cinéaste, l'ancien élève de l'IDA, à Paris, a bien réalisé quelques courts métrages, « mais pas ce long-métrage que j'ai dans la tête. »
Alors,
comme il y a souvent une grande femme derrière un grand homme, son
épouse Isabelle le pousse à se jeter à l'eau, voilà quatre ans. Ils
vendent la cidrerie et réunissent un budget total de 40 000 €. Énorme
pour leurs moyens, ridicule pour un long-métrage...
Il
y a eu aussi, la commande de ce mécène, un gros chef d'entreprise, qui
lui a confié la réalisation de trois grandes oeuvres pour son parc
gratuit, en Corée du Sud. Et l'amitié a fait le reste : 600 personnes -
presque tout le pays - se mobilisent derrière lui et son rêve. Dont 500
figurants, 20 acteurs et 25 techniciens, « bénévoles, chacun a apporté sa pierre ».
Une dynamique magnifique qui lui a, aussi, donné un sacré trac : « J'étais drôlement poussé, pas le droit de me louper... »,
raconte Robert, les yeux rouges comme un lapin russe. C'est que le
tournage, entamé voilà un an et demi, vient de s'achever : depuis, nuit
et jour, il reste collé au banc de montage numérique, en train
d'assembler les 105 mn de sa belle histoire.
« J'demande pas la lune, juste quelques étoiles »,
qui sortira fin mars 2013, est une parabole. Encore un chemin
initiatique, celui de Fred, un ingénieur qui s'ennuie dans sa vie. Il la
joue à pile ou face, tombe à la rue, dérive avec des artistes, retourne
à la maison de ses pères, tailleurs de pierre. La maison n'est que
ruines, il la relève, se relève avec elle, fait sa route avec un petit
cirque ambulant.
L'un des
plans, énorme, a réclamé plus de 200 figurants et nécessité la
construction d'une jolie maison. Maison très éphémère : Robert, en
véritable Abel Gance mégalo, n'hésite pas à la détruire joyeusement d'un
coup de bulldozer !
Avec ses
amis, Robert cherche maintenant un distributeur national pour son film.
Localement et régionalement, la diffusion en est déjà assurée. Et puis,
après, il prendra la route. « On va monter un cinéma ambulant, avec des caravanes »,
pour aller projeter le film de village en village. Ça lui ressemble
bien. Et ça rappellera à beaucoup la joyeuse allégresse de Jour de fête !
Continue longtemps à nous faire partager tes beaux rêves, Robert..."
(photo du site)
RENDEZ-VOUS DONC EN MARS 2013 !
LE SITE DU FILM
(cliquer sur les liens)
dimanche 23 décembre 2012
PHILIPPE LEMAIRE ET SES COLLAGES
Connaissez-vous les collages de PHILIPPE LEMAIRE ?
Encore une merveille de Bakou et Marie et un livre-cadeau à découvrir absolument !
... Et à s'offrir pour Noël !
Quelques mots sur mes collages,
LES COLLAGES DE PHILIPPE LEMAIRE
(cliquer sur le lien)
Encore une merveille de Bakou et Marie et un livre-cadeau à découvrir absolument !
... Et à s'offrir pour Noël !
"Si
j'ai choisi Colleur de rêves comme titre
de ce livre, c'est que les collages - presque tous les
collages - ont le pouvoir de faire rêver leurs créateurs
comme ceux qui les regardent. Image… Magie…
Imagination… Les collages étonnent et suscitent
des interprétations. Ils entraînent le regardeur
sur la pente de sa propre rêverie."
(Philippe
Lemaire)
Né au Havre en 1951, Philippe Lemaire est
l’auteur de centaines de collages surréalistes et fantastiques qui
paraissent en revue ou illustrent les livres d’écrivains et de poètes .
Animateur de La Nouvelle Revue Moderne qu’il a créée en 2002, il est attentifs aux connections entre création, collage, littérature et univers du livre.
Quelques mots sur mes collages,
par Philippe Lemaire
"J’ai commencé à réaliser des
collages en 1977, une époque où j’avais beaucoup de temps pour
« bricoler » (lire, écrire, etc…) car j’étais pion. Je connaissais
évidemment un peu ce qu’avaient fait des gens comme Ernst ou Prévert, mais on
trouvait aussi à l’époque des collages ou des montages dans une revue comme
« Lui ». Le résultat me plaisait bien, avec plein de filles dans des décors
plus ou moins fantastiques. L’envie de réaliser moi-même des collages m’est
venue après une visite chez une amie (Muriel). Dans sa maison de Motteville, quelques
collages étaient affichés sur les murs. On voyait des visages où des séries
d’yeux, découpés dans les magazines, étaient montés à l’envers. Le
résultat était plutôt laid, mais assez frappant. Je me suis dit que je pourrais
facilement faire mieux.
Mes premiers collages ont été réalisés sur un cahier (du genre
cahier de texte) dans lequel je notais mes lectures et où j’accumulais images et
articles découpés dans les journaux. Un livre-grenier, en quelque sorte, réalisé à
mon seul usage. Après avoir réalisé un de mes premiers collages de cette façon,
j’ai eu envie de le montrer un peu et je l’ai donc sorti du cahier. Par la
suite, tous mes collages ont été réalisés à part, et au début, collés sur feuille
de papier Canson. La couleur de la feuille cartonnée servait à mettre en valeur celles
du collage lui-même. J’aimais aussi coller sur les images des morceaux de texte
découpés dans les journaux, cela donnait des petits poèmes : « Un sourire,
une mitrailleuse pour séduire » ; « Un homme découvert sous
l’empreinte des montées et des descentes des femmes du désespoir »… Tout
cela était tout à fait artisanal et bricolé : la colle forte utilisée gondolait
le papier et laissait des traces.
Exposer mes collages n’a jamais été une préoccupation, ces
images étaient réalisées avant tout pour moi-même. J’aimais (et j’aime
toujours) réaliser pour mon propre émerveillement des images que personne n’a
encore jamais vues. Cette activité était un de mes jardins secrets, impliqué que
j’étais dans des activités beaucoup plus sérieuses consistant à changer le monde.
D’ailleurs, mes amies féministes révolutionnaires se montraient parfois choquées
des collages qu’elles voyaient exposés au mur de l’appartement. Tout cela
n’était pas très politiquement correct. L’image de l’homme public et
celles de l’homme privé ne coïncidaient pas. Je suppose que cela était mis au
compte du fait que « l’homme nouveau » n’était pas encore
totalement libéré de la vieille culture machiste… Je me rattrapais en faisant la
promotion des « Cahiers du féminisme ».
La première exposition de mes collages a eu lieu en 1988 dans un
restaurant situé près de la Porte de Gand à Lille , « Les années
déclic ». L’établissement était tenu par des amis qui venaient de créer
leur entreprise, le lieu était sympa… Au vernissage, un invité m’a fait
remarquer qu’on voyait que j’aimais bien les femmes. J’ai remarqué, de mon
côté, que les femmes appréciaient en général mieux mes collages que les hommes, qui
n’y voient que l’érotisme le plus évident. Quelqu’un m’a même dit
un jour (pour me taquiner) : « Faire un collage, c’est facile. Tu mets une
femme nue et puis c’est tout… ». Après cette expo, une galiériste
m’avait mis un petit mot en m’invitant à la contacter pour exposer. Je ne lui
ai jamais répondu. Je n’avais aucune envie, ni de jouer à l’artiste, ni de
vendre aucun des mes collages.
Une autre exposition a eu lieu en 1992 dans un autre endroit sympa de
Lille, le magasin de disques « La boucherie moderne ». A l’époque,
j’animais à la fois le fanzine et l’émission « Staccato » sur RCV.
Les collages apparaissaient dans le fanzine et j’avais conçu l’expo comme une
des facettes de la « Fiesta RCV », une série d’initiatives pour
promouvoir la radio rock de Lille. Un jour, j’ai eu l’occasion d’y amener
une de mes idoles, le poète mauvaise tête de l’underground new-yorkais qui hurlait
« I belong to the blank generation » en 1977 (« j’appartiens à la
génération vide »). Richard Hell était à Lille pour un mini-concert de promotion
de son album « Dim Stars ». Il avait remisé sa poésie dans son sac à dos et
faisait la gueule à l’attaché de presse de New Rose. Il a fait le tour de
l’expo en moins d’une minute et a eu le seul mot sympa de l’heure et demie
que nous avons passés ensemble : « J’aime bien ». Kill your
idols ! Pour le reste, mes collages sont apparus dans quelques endroits, quelques
revues (le tout, rares). Je suis particulièrement fier qu’ils apparaissent dans
« L’igloo dans la dune », pour le plaisir des 31 abonnés de la revue.
Par sa simplicité d’accès, la technique du collage m’est toujours apparue
comme la meilleure façon possible de donner raison au propos de Lautréamont :
« La poésie doit être faite par tous. Non par un ». Le collage est pour moi
la façon la plus immédiate, la plus évidente, d’accéder à la poésie :
jouer avec les images, éparpiller les pièces du monde et les remonter à ma façon. On
peut jouer avec les papiers découpés ou déchirés comme on joue avec les mots. Le
plaisir est de jouer avec les images en les découpant, en les déchirant, en les
combinant dans un ordre différent de l’ordre logique et qui sera pour une part le
fruit du hasard, et pour une autre, celui de la recherche semi-consciente d’une image
encore jamais vue dont la première qualité sera de m’étonner, d’ouvrir la
porte d’un continent intérieur encore inexploré. On peut faire ce qu’on
veut avec les images comme avec les mots : ajouter, remplacer, retirer, se laisser
surprendre par le rapprochement de deux images, y revenir, modifier encore. Gommer le
défaut ou l’utiliser, exactement comme les peintres de Lascaux jouaient avec les
aspérités des parois de la caverne pour dessiner leurs scènes fantastiques et créer de
la magie.
En général, je travaille sans idée préconçue. Je cherche à
éviter d’utiliser la technique du collage pré-construit, monté sur rail, qui va se
développer de manière prévisible sur la base d’une idée pré-existante.
(« A quoi sert-il de faire quelque chose si on connaît le résultat à
l’avance ? » : O.K. Picasso). Le collage-détournement à la mode
situationniste ne m’intéresse pas davantage, sauf à titre de pur amusement. La
négation dadaïste a ses limites, depuis longtemps explorées. L’inversion des
valeurs et de tous les termes habituellement utilisés me semble un jeu trop facile.
« Mettre la révolution au service de la poésie » plutôt que « la
poésie au service de la révolution » par exemple, ne permet pas de sortir
d’un mode de pensée binaire, encore moins de constituer un projet acceptable. Entre
les deux termes de l’alternative, je préfère le troisième. Ce que j’aime,
c’est rapprocher les images et voir si elles commencent à me parler. Ensuite, on
s’arrange. Collage pulsionnel donc, où deux moments sont particulièrement
excitants : celui où l’idée prend forme, moment intense du « décollage
du collage ». Et celui où, le collage déjà construit, il reste le plaisir de le
fignoler, d’en faire une image parfaite à mes yeux. Grand moment de poésie qui
parfois, me donne aussi envie d’écrire les histoires qui n’existent pas que
racontent ces images. « Quand je fais des papiers déchirés, je suis
heureux » (Jean Arp, moi aussi).
Au fil du temps, mes petits tableaux, directement en prise sur
l’Eros, sont devenus plus complexes et mes exigences plus fortes.
L’inconvénient de la démarche purement pulsionnelle était que les collage
pleinement réussis à mes yeux étaient finalement peu nombreux. À force de
« peaufiner » une même image, je finis par passer trop de temps dessus et
finalement, l’intervention de la surprise et du hasard a tendance à se
raréfier ; je tombe dans une ornière que je voulais éviter. Le fait de montrer un
peu mes collages (peut-être trop peu ?) m’a fait prendre conscience du fait que
s’ils me parlaient à moi d’une certaine façon, ils parlaient différemment à
chacun et à chacune. J’ai été frappé de constater comme les goûts exprimés pour
mes collages étaient différents d’une personne à l’autre. « C’est
du spectateur et non de la vie que l’art est en fait le miroir » remarquait
Oscar Wilde. Début de dialogue direct avec l’inconscient, c’est intéressant.
J’adopte aujourd’hui une nouvelle approche, dans le prolongement de la
précédente, qui consiste à produire quoi qu’il arrive dans les moments que je peux
consacrer aux collages. Il m’arrive d’entamer plusieurs collages simultanément,
de tenter des rapprochements d’images dans des espaces et des directions
différentes, et c’est très productif. Chaque collage peut avancer de son côté,
les résultats sont inégaux, mais ont le mérite d’être là. Un phénomène curieux
se produit : un premier collage réalisé selon cette technique peut être assez
banal, le suivant est plus intéressant, et le dernier est souvent le meilleur. La
« mise en état poétique » apparaît alors comme un entraînement qui
génère lui-même son propre approfondissement, à la manière du « dérèglement
de tous les sens » dont parlait Rimbaud. Il faut « coller quand le feu est en
soi » (je paraphrase Thoreau à propos de l’écriture).
Face aux modes de penser et de voir habituellement convenus, le collage
est pour moi une ouverture directe sur le désordre et la complexité du monde.
J’arrache des petits bouts au réel – les images, les photos sur lesquels je
travaille – pour les reconstruire, constituer l’album merveilleux de ce que
j’ai envie de garder du monde. Les revues et les catalogues en couleur imprimés sur
papier glacé sont mes mines d’or et les pépites de papier que j’en extrais me
servent à construire des clés pour ouvrir les portes de l’imaginaire."
LES COLLAGES DE PHILIPPE LEMAIRE
(cliquer sur le lien)
samedi 22 décembre 2012
ALEXIS LIPPSTREU A PARIS ET A LIEGE !
J'ai visité samedi à Paris la Galerie Christian Berst où Alexis Lippstreu (déjà rencontré dans une belle exposition à Bégles en 2011 ) est à l'honneur jusqu'au 12 janvier.
Mais il y a beaucoup plus car en fait trois expositions (en France et en Belgique) vont saluer l'artiste ainsi qu'une publication ( ce premier catalogue monographique dresse un portrait exhaustif du travail de l’artiste et accompagne les expositions qui lui sont consacrées au MADmusée et à la galerie christian berst).
Alors pour vous tenter aujourd'hui quelques photos et le dossier de presse envoyé (avec beaucoup de patience !) par Brigitte Van den Bossche, responsable du Centre de documentation et de Communication du MAD, pour vous en dire un peu plus et vous mettre l'eau à la bouche ...
" Le
MADmusée, le BAL (tous deux à Liège) ainsi que la galerie
christian berst (Paris) mettent conjointement à l’honneur l’œuvre
d’Alexis Lippstreu.
Cet artiste outsider à la production prolifique et au graphisme minimaliste fréquente depuis une vingtaine d’années l’atelier artistique du Centre La Pommeraie, à Ellignies-Ste-Anne.
Cet artiste outsider à la production prolifique et au graphisme minimaliste fréquente depuis une vingtaine d’années l’atelier artistique du Centre La Pommeraie, à Ellignies-Ste-Anne.
Composée
essentiellement de dessins, son oeuvre prend appui sur des grands
maîtres de la peinture, elle est une répétition schématisée et
obsessionnelle des thèmes et sujets choisis parmi Manet, Gauguin ou
Seurat . Les images fortes que ces peintres ont fait naître
sont recréées par Alexis Lippstreu, comme filtrées et épurées.
La
collaboration entre les trois institutions prend des formes
différentes :
- Le MADmusée et la galerie christian berst présentent une sélection de dessins réalisés par Alexis Lippstreu depuis son intégration à La Pommeraie jusqu’à aujourd’hui.
- Le MADmusée et la galerie christian berst coéditent un catalogue exhaustif à cette occasion – première publication monographique relative à Alexis Lippstreu.
- Le BAL propose une exposition d’une nature plus singulière : des dessins récents (réalisés entre août et novembre 2012) déclinant Le Sorcier d'Hiva Oa, tableau de Gauguin présent dans les collections du BAL.
ALEXIS LIPPSTREU (né en 1972 à
Suresnes, ) vit à La Pommeraie et fréquente l’atelier artistique
animé par Bruno Gérard depuis le début des années ‘90. De
nature anxieuse, le moindre changement dans son quotidien le perturbe
et le pousse à des gestes incontrôlables. Dans son travail, il a
besoin d'un support visuel qu'il copie et réinvente à l'infini,
obsessionnellement. Ses références favorites sont « Le
Déjeuner sur l'herbe », « Le Balcon » et « L'Olympia » de
Manet, « Le Christ jaune » et « Tamatete » de Gauguin ;
il n’est toutefois pas indifférent à l'œuvre de van Eyck, de
Vinci, Seurat, Rubens, Van Gogh.
Alexis
Lippstreu réalise de petits formats aux crayons de couleurs ou à la
mine de plomb en appuyant fortement sur le papier. Son graphisme est
minimaliste ; il reproduit de manière stéréotypée les différentes
parties du corps humain telles que les yeux, les mains, le nez et la
bouche.
Les
œuvres d’Alexis Lippstreu sont présentes au Musée de la Création
Franche à Bègles, à la Collection de l'Art brut à Lausanne ainsi qu’au Museum Dr.
Guislain à Gent. Il a déjà fait l’objet d’une exposition
personnelle au Musée de la Création Franche.
L’artiste
a fait l’objet d’une reconnaissance considérable lors du projet
« Autour de la marge » (dans le cadre de « Bruges
2002, Capitale culturelle européenne »), projet au cours
duquel il a collaboré en parfaite harmonie avec Jacques Charlier.
* LA GALERIE CHRISTIAN BERST
La
galerie christian berst – anciennement Galerie Objet Trouvé –
est une galerie parisienne spécialisée dans le domaine de l’art
brut.
Elle met en exergue des créateurs développant leurs pratiques artistiques hors des sentiers battus, qu’ils soient des “classiques” déjà consacrés par les musées et les collections ou des découvertes contemporaines promises à la reconnaissance du monde de l’art.
La
galerie, située non loin du Centre Pompidou, se distingue aussi bien
par ses expositions, ses participations à des salons internationaux
ainsi que par ses publications ou ses conférences, projections et
autres événements culturels qui tendent à faire pénétrer un
public toujours plus large dans les arcanes de la création
hors-normes.
(ces quatre dernières photos appartiennent à la galerie christian berst)
Le
MADmusée
– anciennement Musée de l’Art Différencié – est une
institution muséale située à Liège (B). Emanant de l'association
Créahm (Créativité et Handicap mental), il s’inscrit dans le
champ de l’art outsider et d’autres formes d’expressions hors
normes.
Fondé
en 1998 et reconnu en tant que musée en 2008 par la Fédération
Wallonie-Bruxelles, le MADmusée a pour mission la conservation, la
valorisation et l’étude concernant les productions d'artistes
déficients mentaux, oeuvrant le plus souvent dans un contexte
d’ateliers.
Sculptures,
peintures, dessins, estampes et créations textiles constituent la
collection permanente du MADmusée. Ce patrimoine artistique
contemporain, de portée internationale, est riche aujourd'hui de
quelque 2000 œuvres issues d’horizons variés sur les plans
stylistique, thématique et technique.
(ces photos appartiennent à La Pommeraie)
(Copyright : MADmusée)
* LE BAL
Le BAL (Beaux
Arts Liégeois) est un musée
des Beaux-Arts rassemblant quatre collections anciennement dispersées
: celle du Musée d'Art Wallon, du Fonds ancien, du Cabinet des
Estampes et des Dessins, du Musée d'Art Moderne et d'Art
Contemporain. Logé dans un bâtiment des années ‘80, dû à
l'architecte Bonhomme et conçu comme une promenade sur quatre
niveaux, le musée accueille cette collection réunie qui recèle un
nombre élevé de trésors.
Le BAL abrite
une collection de 3000 peintures et sculptures d'artistes de la
région liégeoise, d'un fonds d'art ancien réhabilité, de 40 000
œuvres sur papier, et de neuf chef-d'œuvres acquis lors de la vente
de Lucerne en 1939."
30/11/2012
au 16/02/2013
Accès
libre
Horaires :
ouvert du lundi au vendredi de 10h à 17h ; samedi de 14h à
17h.
7/12/2012 au 12/01/2013
Accès
libre
Horaires :
ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h.
30/11/2012 au 16/02/2013
Accès
libre
Horaires :
ouvert du mardi au samedi de 13 à 18h ; dimanche de 11h à
18h ; fermé les lundis et jours fériés.
(cliquer sur les noms pour accéder aux sites)
****A découvrir aussi à la Galerie Christian Berst quelques oeuvres de GUO FENGYI
" Guo Fengyi, artiste brute découverte récemment, intéresse de façon
fulgurante les spécialistes de l'art. Née en 1942 à Xi’an (centre
Chine), elle obtient son baccalauréat en 1962 puis devient technicienne
dans une usine de caoutchouc. Néanmoins, souffrant de terribles crises
d’arthrite, elle est contrainte de cesser toute activité professionnelle
à trente-neuf ans. Pour soulager ses crises, Guo s’initie au Qi-Gong,
médecine qui lui ouvre de nouvelles portes, notamment spirituelles. A
partir de 1989, en prise à des visions, elle produit de nombreux
dessins, d’abord sur les versos de pages de calendriers, ensuite sur du
papier de riz. Ces productions, à l’encre de chine et au pinceau,
parfois longues de plus de 5 mètres, sont élaborées sans idée préalable,
Guo découvre sa création au fur et à mesure qu'elle la dessine. A
travers une multitude de traits délicats, se dessinent des formes
spectrales, dragons, phénix, visages parfois entremêlés, souriants et
sereins, ou au contraire, terriblement inquiétants et monstrueux.
Fascinante et originale, l'œuvre de Guo a cette force : elle nous emmène
sur des territoires où la sérénité, trop calme, en devient inquiétante
et où le monstrueux, étrangement, nous est familier."
Pour Michel L. ...