mardi 8 janvier 2013

FREDERIC VOISIN ET MICHEL BENARD


Voici deux textes écrits par MICHEL BENARD ...


A l’ami artiste peintre et graveur, Frédéric Voisin.


Ce sont les saignées de la noria,
Les incisions d’initiales sur un tronc
Qui labourent les voies pétrifiées,
Décryptent les pigments de l’origine.
La terre arbore la trace du sang,
Les stigmates millénaires,
Les stratifications séculaires,
L’incantatoire danse macabre.
Mais secrètement nous irons
Jusqu’aux sources lumineuses,
Jusqu’aux fleuves colorés,
Nous découvrirons le temple
Au nombre d’or où se révèle l’âme,
Les beautés vertigineuses situées
Entre le bleu d’une croix et sa noire intensité,
Signe de l’apocalyptique prophétie.
Par un magique ensorcellement,
Les rêves de pierres blanches
Dialoguent avec le ciel,
Les harmonies se font liantes d’amour
Où nous pourrons cueillir
La lumière du destin
A l’éclat d’une chute d’étoile.




L’enfer et  le néant


L’autre face du miroir.

Le miroir s’est inversé, le ciel s’obscurcit,
La bête ouvre sa gueule fétide
Sur les cercles du néant.
A peine le temps d’un sabbat
Sur l’élan d’un tourbillon ensorcelant,
Nous voilà aux portes du royaume d’Hadès.
Le jugement est implacable, terrifiant,
La camarde est là,
Depuis l’origine du temps.
Drapée en son étole élimée,
La mort sous son masque décharné
S’invite au banquet des damnés.
L’interrogation demeure en équation,
Il n’y avait pourtant qu’un pas
Du néant à la résurrection.
Entre de longues traines de souffre, de fumeroles,
De spectres livides, d’ectoplasmes en disgrâce,
Ce n’est qu’un fulgurant embrasement,
Rougeoyant, jaunâtre et carminé
Où le bleu s’estompe lentement.
Au cœur du dantesque labyrinthe,
L’horreur atteint tel paroxysme
Qu’harpies, furies et vouivres fuient
Dans une fantastique chevauchée aux cris stridents.
Corbeaux, rapaces, charognards sont mortifiés,
Face à ce long cortège d’effarés des abysses,
D’écorchés des ténèbres, d’anges d’échus et d’âmes perdues,
S’enlisant dans les tourments d’une éternelle expiation.
L’enfer c’est l’autre face du miroir,
Celle que nous voudrions occulter,
Là où règne le noir pour seule lueur d’espoir !

Michel Bénard.

Ce deuxième texte apparaît dans le catalogue de l'exposition ...









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