samedi 3 août 2013

LA GUERISSEUSE DE GERALDINE JAUJOU


Anna revient voir sa grand-mère à Reims après une longue absence. Mais il est déjà trop tard pour rattraper le passé. La Vieille est morte et avec elle des tas de secrets qu'Anna est bien obligée d'accepter en héritage....


 

 ... " Elle revoyait la figure du Turc. Son visage fripé, ses bouclettes sous sa casquette . Ses yeux noirs, vifs et rieurs . Ce qu'il lui avait raconté de l'histoire de la fleur de la passion .
Il lui en avait montré une esquisse . Passilora caerulea, une fleur qu'Yvonne connaissait peu . Contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, cette passion n'était pas de chair et de luxure . C'était la Passion du Christ . Du moins, c'est ce qu'y avaient vu les jésuites espagnols . Elle leur avait servi de livre de catéchèse dans les jungles d'Amazonie. Les fleurs avaient participé elles aussi à la Conquista, aussi sûrement que des armes de combat contre un peuple qui les vénérait .
Si l'on observait la fleur attentivement, on identifiait ce que les religieux appellent les instruments de la Passion . Les coronules et les filaments figuraient une couronne d'épines, les cinq étamines les plaies du Christ, le pistil formait une croix, jusqu'aux stigmates, au nombre de trois, comme les clous de la crucifixion.
L'architecture extraordinaire de cette fleur, qui pouvait avoir des effets sédatifs, ce qui n'était pas sans rappeler la phrase de Marx : "la religion est l'opium du peuple",était-elle un hommage de Dieu à son fils dans la création ou une simple coïncidence de l'ordre des mathématiques ? 
Toujours est-il qu'elle était fascinante, car elle soulevait bien des mystères sans en révéler
 aucun ." 



 Grâce à Olivier et pour Hélène ... 



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