LES GRIGRIS DE SOPHIE: CATHERINE URSIN EXPOSE " MARQUAGE(S)" A LYON

La 5èmeBHN et la galerie La forge présentent l'installation photographique de

Catherine Ursin :

"Marquage(s)"

Mémorial de "mots" de femmes

Soixante-quatorze photographies de femmes "marquées" pour se réapproprier leur propre corps

Galerie La forge

50, rue Franklin 69002 Paris

(Métro A arrêt Ampère-Victor Hugo)

ouvert tous les jours de 10h à 19h

Vernissage brunch le dimanche 29 septembre à 12h

"Le projet “Marquage(s)” fait suite à l’exposition «Ma grand-mère est sortie de sa tombe ou le sacrifice des femmes» qui proposait une réflexion sur la violence actuelle, en particulier celle infligée aux femmes, à travers un ensemble de sculptures de fer, de boîtes à souffrances, de peintures recousues et d’ ex-voto. Cette installation fut présentée à la galerie La Rage à Lyon en 2010, puis à la galerie associative L’écume du jour en 2011 au cours de laquelle les réactions des visiteurs(euses) étaient recueillies sur le vif, inscrites au stylo bille sur leurs mains ou leurs avant-bras puis photographiées. La photographie s’est donc imposée à Catherine Ursin. Il devenait essentiel de se tourner vers l’autre, «en chair et en os» et d’instaurer une interaction et une réactivité (Voir les photos sur : http://lesacrificedesfemmes.uniterre.com).
«Marquage(s)»
Le titre fait référence à la pratique du «marquage» au fer rouge des bêtes, des esclaves, des voleurs et aux inscriptions laissées sur le corps des femmes violées. La marque est souvent considérée comme une preuve de propriété (prisons, tortures, gangs, fraternités), mais ici, comprise comme une réappropriation de son propre corps. Catherine Ursin demande aux femmes d’écrire sur leur corps au stylo bille, ce qu’elles ont envie de dire, de communiquer ou d’hurler. D’inscrire sur elle-même une marque, quelle qu’elle soit, de sa propre intériorité. Chacune choisit la partie du corps qu’elle désire marquer, laissant la possibilité de l’anonymat et du sens de lecture : vers l’autre, vers soi, à l’endroit, à l’envers... Réfléchir sur le « sens » du choix entre corps et écrit, déclencher un lien intrinsèque entre ceux-ci.
Créer un recueil d’ «écrits» de femmes Mémorial de «mots» de femmes
Les photographies sont réalisées de nuit ou dans une pièce sombre, éclairées à la lampe torche. Ce parti pris supprime tout contexte, accentue l’ambiance clandestine et le sentiment de « pris sur le vif ». Elles sont ensuite vieillies, salies, déchirées, recousues, scotchées, froissées, abîmées, lacérées, meurtries, dégradées supprimant la notion de temps, de lieu, de référence, les rendant atemporelles et uniques.
Marquage(s)
L’exposition est construite comme un parcours à travers ces écrits de femmes. De grands formats, déstabilisant le rapport au corps par leur dimension et leur déstructuration (parties de corps), forment un labyrinthe qui nous conduit dans un «sas» où la profusion d’images nous renvoie à l’idée d’un mémorial. Toutes les photographies sont suspendues (sans cadre) dans l’espace, les rendant mouvantes et fragiles. Une boucle sonore accompagne l’exposition : une voix d’homme débite tous les écrits des corps de façon monocorde, sans émotion ni ressenti. L’éclairage reste intime, feutré avec quelques points forts."