samedi 8 février 2014

LES DERNIERS TEXTES DE MICHEL BENARD



Lorsque le paysage devient irréel
Les portes de l’imaginaire s’ouvrent
Sur le mystère des beautés célestes.
Immobiles et silencieux
Nous devenons veilleurs
D’espaces aux brumes lactées,
Sentinelles des constellations
Gravitant dans les ondes hypnotiques
De la musique des sphères.
Lorsque le paysage devient intemporel
Les portes du ciel se referment
Sur l’éternel mystère des rêves.


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Par l’inexplicable destinée
Voici revenu le temps de l’éblouissement,
De l’étonnement d’une chute de feuille.
Géniteur de bulles de savon,
Mon rêve s’oriente vers l’apparence
D’un monde dédoublé, inversé,
Sous le masque des illusions
Voilé par les brumes feutrées
D’un automne naissant.


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C’est le passage du silence,
L’heure des hautes solitudes,
Où d’énigmatiques signes nocturnes
Calligraphient d’inexplicables paysages,
Sur les replis diaprés
De rêves transparents.
C’est le passage du silence,
L’heure des longues solitudes,
Où doucement s’efface
La silhouette de la lune.

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Dédié au sculpteur-céramiste Vincent Lallier.



Les corps momifiés se drapent de pérennes fiertés,
Parures stratifiées de la mémoire,
Sous les langues d’argile,
Patinées, brunies à la flamme de paille
Octroyant renaissance à la femme.
Alors elle devient veilleuse, sentinelle, vigie,
Scrutant dans les eaux sablonneuses
Les fragments d’une terre promise,
Que seule l’éternelle première
Peut porter au secret de son sein
Et préserver dans les fibres
Intimes de son ventre.

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Surprenante beauté
D’une fresque en rosace
Patinée, corrodée, érodée,
Sous l’arche gothique,
Dans le feu des vitraux
Fragmentant de lumière
Le voile de Véronique.
Fascinante beauté
D’une fresque entrevue
Juste le temps d’un orage
Au dessus du tourment profond
De l’arbre aux corbeaux


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Pour l’homme, sur ce fil tendu
Au dessus des abîmes du monde
L’équilibre est instable.
C’est l’absence du temps,
Face à l’espace incertain.
C’est le dialogue avec les étoiles,
C’est l’archipel de la mémoire,
Seul passage possible
Vers l’ile aux morts.
Au seuil de ce temple sidéral,
Avancer vers la connaissance,
Redécouvrir le signe,
Recomposer la lettre.
Au cœur de ce cénotaphe
L’homme a-t-il encore sa place ?
Le monde s’échoue profané
Aux pieds du poète consterné
Qui consulte les lames de l’oracle.
Il se perd dans ses livres
Et en oublie la signification de la parole.
Mais il se donne encore le temps
De respirer le parfum des fleurs,
Et de préserver une main
Pour esquisser le galbe d’un sein
Et la courbe d’une hanche.


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Les enluminures énigmatiques
Enjolivent le chant des signes,
La note colorée s’infiltre
Par l’interstice du silence,
Et soudain le bleu
Devient plus profond.





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