lundi 3 mars 2014

ROLAND DUTEL : L'INTERIEUR DE LA DEMEURE AUX FIGURES

Jean-Pierre Spilmont a écrit, en  1998,  un très beau texte où il évoque ROLAND DUTEL ...


Un homme a rejoint sa demeure
    Je ne saurais définir l’art. À dire vrai, cela m’importe peu. Parler de l’art c’est comme parler d’amour. On cherche ses mots. On jette alentour quelques phrases qui ne seront jamais qu’une approximation. Une image. Un fragment d’étoile dans le trou noir de la pensée, de la mémoire, du rêve ou de la vie.
    Parler d’amour, c’est dire : j’aime. Ou je t’aime. Ou je vous aime. Évidemment, cela ne suffit pas. Alors on se met en quête du plus grand nombre possible de parce que. On les distribue autour de soi comme autant de justifications. Il n’y a rien là de nouveau. Ni d’original. Aimer n’est pas original. C’est simplement essentiel. Ça permet de tenir sa partie en face de la mort qui montre son mufle.
    L’Art, c’est peut-être ça, parfois. Un énorme éclat de rire devant le mufle hideux de la mort. « C’est qui la mort ? …. C’est quand on aime plus rien ? » Voilà ce qu’a écrit un jour, un petit garçon de dix ans. Il avait même eu la pudeur de poser cela comme question.
    «  Nous nous abreuverons au jus bleu par-dessus bord et alors nous déciderons de combattre le monstre. » C’est Roland Dutel qui dit cela avec la même pudeur que l’enfant. Il l’inscrit. Il le sculpte en lettres et en mots à l’intérieur d’une toile. Il y a des mots-lumières. Comme les années. Il faut avoir beaucoup de patience et beaucoup d’amour pour les prononcer. Peut-être en faut-il pour les entendre.
    J’aime l’art de Roland Dutel. Pour moi, son univers ressemble à une maison. Une maison très ancienne. Une maison où l’on n’achetait ni les briques, ni les pierres, ni les chevrons. Une maison que l’on inventait au fur et à mesure des saisons.
    La demeure De Roland Dutel est une demeure singulière. Une demeure d’errance. Une demeure de passage. Une demeure pour accueillir les jours. Qui sait combien de temps il a cherché sa demeure ?
    Qu’importe. Elle est là, sacrée comme une icône. Barbare comme un arbre frappé par la foudre. Vivante comme un regard.








"Et là, les moindres recoins sont peuplés d'une foule d'êtres insolites, de créatures bizarres qui s'exhibent en toute innocence, qui se côtoient sans aucune gêne... Ici, il y a de la place pour tous...

Tous les matériaux peuvent lui servir de support... Il amasse les objets qui l'attirent, les dépose chez lui et, un jour,  l'un d'eux lui fait signe , l'agrippe et il ne peut s'en délivrer qu'en le transformant en œuvre d'art...Il ne sait quand il prend l'objet en main ce qu'il va en faire, en quoi il va le transformer...S'il le savait, ça ne l'intéresserait pas...Où est l'aventure si l'on sait où l'on va !

Né à Andrézieux, il vit et travaille depuis de longues années à Dieulefit...
Ses œuvres sont empreintes d'humour et de sacré et sont faites de matériaux divers :céramiques, bronze, papiers, linos, métaux...
Quand il voit que nous nous intéressons vraiment à ses trouvailles, il se met à parler, à nous raconter...et l'on prend à regretter de n'avoir qu'un temps mesuré car il pourrait nous parler des heures tant il est habité par tout ce qui foisonne en lui et qui ne demande qu'à jaillir














LE HANG- ART ET ROLAND DUTEL 

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