jeudi 23 octobre 2014

FRANCOIS CHAUVET EXPOSE AU HANG-ART A SAFFRE ... QUELQUES OEUVRES


Pour accompagner les photos de mes coups de cœur aujourd'hui et pour présenter les œuvres de FRANÇOIS CHAUVET voici quelques textes de ses amis ou de lui même  .....

"  Septembre et son charme : Le temps des bilans, des récoltes... des rencontres. Me voici au  Moulin Roty, à la porte du Hang-Art, invité par son créateur et animateur, François Chauvet. Il m'offre le privilège d'un face à face intime avec - une fois n'est pas coutume - non pas l'aventure des autres, mais la sienne propre.

      Sitôt franchi le seuil du Hang-Art, transformé en atelier pour l’été, me voici happé, submergé par l'univers qui s'offre à mes yeux : une marée infinie de sculptures, de toiles me saute au visage : éparpillés à nos pieds, largués en  éventails sur les tables, épinglés aux cimaises, empilés sur les étagères, adossés par grappes contre les murs, des milliers de visages et de petits corps me dépouillent instantanément de toute politesse apprise... Me voilà brutalement dénudé, dé-civilisé au sens le plus immédiat du terme. Moi qui n'ai rien d'un spécialiste de la création parallèle, et en dépit de mes précédents passages au Hang-Art, je ressens pour la première fois de manière quasiment épidermique la portée d'un langage plastique capable de suggérer l'inexprimable, d'affranchir l'étranger que je suis du poids de son mental ordinaire pour lui montrer le chemin de ses univers enfouis.

     Abandonné bien vite et à bon escient par mon guide dans le ventre fécond de ce chaudron magique, je songe un instant à implorer la gratitude du petit peuple qui me dévisage et que je viens de déranger dans son apesanteur coutumière; je me dis aussi que c'est ainsi qu'il faudrait toujours faire l'approche des œuvres, dans un mutisme et une capacité totale d'émerveillement, la raison en apnée, le cœur en émoi...

     Les amis de François, autrefois, m'avaient dit l'homme modeste, exigeant, diablement efficace... Et je le savais effectivement  fécond; je le découvre prolifique,  aux commandes d'une création protéiforme, faisant son miel du moindre matériau offert par la nature ou l'environnement quotidien pour opérer un détournement perpétuel du sensible. Précisons qu'une gestuelle à la fois rustique et toujours renouvelée sous-tend un pareil langage : travail de petite main, d'artisan, de laboureur. Ici, point de mécanismes savants, point de discours ni de messages subliminaux à démêler, mais des cohortes de petits êtres anonymes, des essaims de visages pâles tout ébahis de leur propre candeur, comme collés à la vitre du Réel afin de questionner nos humanités de passage;  tous nés d'une longue patience, de gestes infiniment recommencés, diversifiés, confrontés, superposés. D'une longue tâche évoquant presque l'exigence et l'intensité d'une mission."

   
Guy Bugeau, septembre 2014






" Quarante années de création foisonnante. Aujourd’hui, son Hang-art est presque trop petit pour contenir toutes ses œuvres, surtout peintures, surtout couleur, des toiles mais aussi des matériaux bruts, du bois ou tout ce qui lui tombe sous la main. Quand il se promène son œil est toujours en éveil.
Couleurs éclatantes pour ces personnages à longs bras de ses premières années de création, couleurs parfois plus ombragées après.
Une multitude de visages, une foultitude enserre le visiteur qui pénètre dans l’atelier. Où poser les yeux parmi tous ces yeux, ces visages qui nous dévisagent ? Des tribus, des fratries, des solitaires aussi. Quelques visages se touchent. Quelques grandes œuvres abstraites peintes la nuit sont éblouissantes. Rares sont les œuvres torturées. Il y en a quelques-unes. Même les gens un peu tristes sont touchants.
Recevoir simplement l’immense tendresse pour l’humain qui émane de son œuvre. La pudeur de François Chauvet transparaît dans toute son œuvre. Mais l’empathie pour l’autre, le différent, le un peu cabossé parfois domine.
Son œuvre nous touche par son immense générosité mais l’artiste lui-même restera toujours très secret. Entièrement disponible à celui qui passe et entièrement tourné vers son intérieur à lui." 

Joëlle Flahault, septembre 2014





« François Chauvet vous pouvez le rencontrer sur le chemin, l’œil brillant, courbé comme un glaneur, s’arrêtant à chaque pas, s’émerveillant de toute chose, ramassant brindilles tordues et racines séchées, cailloux divers, morceaux de briques ou de tuiles dans le but d’alimenter le stock de ses créations futures…
Si vous insistez lors d’une visite dans sa demeure atelier, il vous montrera ses bonhommes d’écorces peintes figés dans l’attente, ou ces figurines filiformes à la Giacometti, faites de brindilles de graminées et de chiffons ficelés. Il déploiera cette moisson fertile en bouquets délirants nés d’un vent de folie. Vous verrez peut-être sortir de multiples caisses ou de sacs poubelle bourrés, des blocs d’anthracite réceptacles à rêves lumineux, puis des fleurs artificielles par monceaux dont les morts se seront lassées ; elles auront été recueillies tout au long des solitudes des cimetières de France.
Tous ces riens, ces objets sans valeur, promis à l’oubli, à la désagrégation poussiéreuse ou à la pourriture sans cette rencontre inespérée, deviendront par transfiguration une chair nouvelle et l’ossature d’un peuple hiératique au verbe de silence capable de reconstruire un monde à la destinée moins vaine ». 
 Rémy Le Guillerm pour le catalogue de l’exposition Les Margin’Art, en 1996








"En 1974, j’ai déménagé dans une longère, à la campagne, sur la commune de Saffré-44-. Je me suis installé un atelier dans l’ancienne écurie. En plus de mon travail d’enseignant, j’ai fait du jardin et beaucoup peint. Aussi dans les années 80, voyagé pendant deux ans et construit des STATIDOLES ( statue+idole) en différents matériaux : grillage à poule, polystyrène brûlé , tissu plâtré, bois… La plupart, trop encombrants ont été détruits. "






" L’artiste nous entraîne dans un univers à la fois grave et léger remodelé par son imaginaire.  Le bleu délavé teinte la matière brute, le rose se dilue sur les visages. Le jaune, le rouge, le brun, le blanc et le noir font ressortir les silhouettes. On ligature, on médite, on conciliabule, on interroge, on tient conseil dans une ambiance feutrée toute de patience et de poésie. On devine la tendresse dans ces regards mi-candides, mi-moqueurs qui nous observent et dans ces lèvres qui chuchotent sur la toile.

Thérèse André Abdelaziz, 2007



"D’une apparence brute par les assemblages de matériaux, surgit quelque ombre éclaircie dans une délicatesse avertie, comme parfois semblent l’être les ailes des libellules ou l’évanescence d’un papillon. 
Geneviève Roubaud, 2007

















" Dans ce maelström infernal tournoient des gueux de la sainte famille, des têtes brûlées, des élucubrateurs fourbes, des pétrisseurs de cerveaux, des mains courantes d'usine et de claviers. Tous semblent crier: sauvez-vous! Sauvez nous! Courage, fuyez !
Délivrez-vous de ces tentations du soir: mélancolie, tristesses obscures, peines crépusculaires, minauderies absurdes!
Que tombe enfin le rideau des vanités! Tombe le masque! Tombe l'arpège des anges!
François, François, tes paupières cillent, elles tracent parfois sur nos rêves des lettres dorées ou encrassées mais déposent toujours sur nos lèvres le goût sucré de la liberté..."
Extraits d’un texte de Jean-François BARRAT délivré en septembre 2014




DU 25 OCTOBRE AU 16 DÉCEMBRE 2014

DÉCOUVREZ LES TEXTES DANS LEUR TOTALITÉ SUR LE SITE DE FRANÇOIS CHAUVET OU DANS LE PETIT CATALOGUE ÉDITÉ POUR L'OCCASION 


LE SITE DU HANG-ART

(cliquer sur le lien)



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