mardi 1 septembre 2015

FERNAND CHAPET ET LES AUTOMATES DE SAINT COULOMB


Il y a quelques jours nous avons emprunté " l'impasse des automates"  et découvert "le champ des attractions" de FERNAND CHAPET  à Saint Coulomb, pas très loin de Cancale .
L'accueil est chaleureux et les rébus et autres devinettes à l'honneur !
Fernand aime recevoir des visites et raconter sa démarche .
Il  a travaillé dans le milieu de l'électricité automobile et marine et réalise des automates depuis une vingtaine d'années, à l'instinct, et les expose dans son jardin.
Il suit de près tous les événements de l'actualité. À chaque manifestation, il crée des automates dans une partie de sa propriété. En hommage aux skippers de la Route du Rhum, il a créé de nouveaux automates. Il aime surprendre et amuser  .
Les voitures innombrables s'arrêtent le temps d'une photo ...



"Caché dans un petit lieu-dit de Saint-Coulomb, La Ville-es-Treux, le jardin de Fernand Chapet attire le regard des passants depuis une quinzaine d'années. Près de 50 créations, certaines surprenantes, la plupart animées, sont disposées dans le « champ des attractions ». « Je fais ça pour m'amuser, et pour amuser les gens », explique l'octogénaire.
En entrant dans la petite parcelle, un chien (robotisé) accueille les visiteurs. « Il s'appelle Ram, livre Fernand Chapet. Il faudra chercher, à travers la visite, pourquoi il s'appelle comme cela. Si les visiteurs trouvent, je leur offre une salade, ou un légume de la ferme ». Pour chaque grand événement de la région, le retraité fabrique un automate y faisant référence. Une petite locomotive ? « Je l'ai créée pour l'arrivée du TGV à Saint-Malo. Il siffle, il jette de la fumée, il avance et recule sur 2 m ». Une grand-voile ? « Ca, c'était pour la dernière Route du Rhum. Il s'appelle BVEBR. Bon vent et bonne route ! » Un marcheur ? « Le semi-marathon de Cancale ». Un radeau de fortune ? « La Route du Rhum 2006. Lui, c'est Rap : Reste au port ! »
À son ingéniosité se mêlent humour et malice. Beaucoup d'autres automates font référence au cyclisme, une des grandes passions de Fernand Chapet. « Quand on était jeune, avec les copains, on allait faire du vélo au lieu d'aller au bal. Et un vélo, c'est facile à bricoler », raconte-il. « J'achète, je bricole. Le corps des personnages, c'est de la rigolade. Avec de la mousse et des combinaisons de plongée, j'arrive à modeler tout ce que je veux. Le plus dur à trouver, ce sont les masques ». Fernand Chapet en récupère à droite à gauche. Ce grand débrouillard, qui a quitté l'école à 14 ans pour travailler dans le milieu de l'électricité automobile et marine, réalise tous ses automates à l'instinct. Pas de plan. « Je ne saurais ni les faire, ni les lire ! » Le Père Noël sera là aussi, disposé sur une des calèches que Fernand Chapet récupère un peu partout. En repartant, passage devant Ram oblige. Il aboie. Son nom ? « Reste avec moi »."


























ET CETTE RENCONTRE RACONTÉE PAR JEANINE RIVAIS :

"Le visiteur qui se promène entre Saint-Malo et Cancale à la recherche des malouinières de la région, parvient bientôt à celle du corsaire Jacques Treux, construite au début du XVIIe siècle. Et c'est après l'avoir quittée et avoir louvoyé au long des petites routes qu'il tombe soudain sur un bien étrange spectacle ! Il vient de faire une découverte de hasard : la "Ville es Treux".

Bien sûr, il lui "faut" s'arrêter ; enfiler le sentier au bout duquel l'accueille Fernand Chapet, l'auteur de toutes ces créations surprenantes, tout sourire de voir qu’il a des visiteurs dans son pré ! Accueillant, volubile, se mettant immédiatement à expliquer son aventure sculpturale : depuis des décennies, cet ancien électricien, faisant oeuvre de tous matériaux, peuple son champ de personnages, animaux, groupes "racontant" une histoire, véhicules, etc. Le tout, grandeur nature, voire plus grand que nature.  Une démarche protéiforme, sans obligation d’unité, avec cependant deux constantes : l’humour, avant tout, qui introduit ici la petite touche drôle, là la parodie jubilatoire, ailleurs, le clin d’œil, la complicité.  

La passion de créer qui l’a, apparemment, toujours tenaillé, l’a ainsi amené à embellir son environnement de compositions diverses nées de son imagination.
          A vrai dire, Fernand Chapet a baptisé ses œuvres des "automates" mais, mis à part le chien Ram qui, dans l'entrée fonce au bout de sa chaîne en aboyant furieusement, la plupart des autres sont des assemblages devenus sculptures plus ou moins maltraités par le temps ! 
 
Mais qu'importe la dénomination ! Le plaisir est dans la relation avec le "guide" ! 

Lequel a semé au long du parcours des énigmes auxquelles le visiteur doit répondre ! 
Exemples : Qu'est-ce que ce grand tube ? 
A quoi sert ce bois qui a la forme d'un araire à côté de la roue de charrette ; et qui est appuyé sur un socle de bois également ? Etc.

Chaque visiteur se voit promettre, lorsqu'il trouve la clef d'une énigme, une feuille de salade du jardin ! Mais disons tout de suite qu'août 2015 n'a pas été favorable aux perceurs de devinettes, car la canicule a eu raison de tous les légumes ! Adieu donc laitues, cornettes et batavias… ! 

Vivant dans son village depuis des décennies, Fernand Chapet en connaît tous les centres d'intérêt : Et avant tout, entre Bretagne intérieure et début de Normandie, il a mis en scène nombre de chevaux, de vaches et de veaux ! À 88 ans, il rythme chaque saison au gré de ses coups de cœur.
Mais Fernand Chapet est aussi concerné par les événements régionaux, nationaux voire internationaux !
Comme le Tour de France, par exemple.

 Et puis Noël ! Chaque année, le Père Noël sort et s'installe sous une petite véranda. Des illuminations animent alors la Ville-es-Treux. Les automates, porteurs  d’un mélange d’ampoules et de led, s’allument, à la nuit tombante, de 17 h à 20 h,  au passage des visiteurs. Les illuminations durent jusqu’au 15 janvier.
 Bien sûr, au mois d'août, les illuminations sont remisées dans la grange ! Mais les yeux de Fernand Chapet brillent lorsqu'il les évoque. De même pour les fêtes des environs où, apparemment, il emporte chaque fois quelques-unes de ses œuvres ! Bref, voilà une figure locale célèbre, connue de tous les autochtones.
          Et, pour le visiteur, cette découverte de hasard est un moment de plaisir infini ! Rencontrer un créateur heureux est un événement rare ! Sans souci de célébrité ou de problèmes financiers. Créateur, simplement ! C’est le cas de Fernand Chapet, fier de ses oeuvres et du plaisir qu’elles lui procurent ; heureux de celui qu’il donne aux gens qui les découvrent ! Avec le regret que, voyageant si vite, ils soient moins nombreux à s’arrêter que naguère ! 

 Ce vieux monsieur connaît-il le mot "Art brut" ? Il peut l'avoir entendu, au fil des interviews organisées par les journalistes locaux. Mais qu'il le connaisse ou non, il en reproduit tous les symptômes : A partir d'éléments banals jetés par d'autres, ou à lui confiés, il assemble les émotions et les sensations, travaillant plus avec elles qu’avec les règles et les modes. Son travail est spontané, s’appuyant uniquement sur son ressenti, profitant de l’espace de liberté que lui donne son champ,  pour exprimer ce qui est en lui d’émotions, d’envies, de rêves... Un long voyage personnel, en somme… 
                                                                          
La visite terminée, pas de feuilles de salades. Mais une "promenade" immobile dans la calèche attelée, pour la traditionnelle photo-souvenir ! "



FERNAND CHAPET
LA VILLE ES TREUX 
35350 SAINT COULOMB

Prenez contact sur son site et Fernand vous recevra avec plaisir !

LE SITE DE FERNAND 

LE LIEN VERS LE TÉLÉGRAMME

 LE SITE DE JEANINE RIVAIS 

UNE VIDÉO


 (photo Ouest France des illuminations de Noël)
 Ces automates, composés d'un mélange d'ampoules et de Led, s'allument au passage des véhicules, tous les soirs de fin décembre à mi janvier  à la nuit tombante.

UNE AUTRE VIDÉO 



Un grand merci à JOËLLE JOUNEAU qui a permis cette rencontre !

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