lundi 28 mars 2016

LES MOSAIQUES D'EVELYNE DANTEL



Certaines personnes arrivent à sublimer les moments difficiles de leur vie.

C’est le cas d’Evelyne Dantel qui, par deux fois, a été mise à l’épreuve et a su trouver dans la mosaïque bonheur et réconfort. 

Tout a commencé en 2011. Une idée s’est imposée à elle « Il faut que je fasse quelque chose sur cette maison ». Une envie, un besoin, une pulsion. Elle a commencé avec des coquillages et des chutes de carrelage. Elle avoue qu’elle ne connaissait pas Gaudi et qu’elle ne connaissait rien à la technique de la mosaïque. 

Les thèmes sont figuratifs (arbre, chien, bouquetin) mais pas toujours (arabesques, spirales).  Elle dit qu’elle n’a pas de message, pas d’idées à défendre
Evelyne ne fait pas de croquis et ne sait pas lorsqu’elle commence vers quoi elle va, elle veut que cela reste spontané «  je casse les morceaux au marteau et je me lance ».

« Je suis impatiente, je ne peux plus m’arrêter, je n’en reviens pas, cela ne me fatigue jamais, je ne suis jamais en difficulté, ce n’est jamais compliqué » sont des mots qu’elle utilise lorsqu’elle parle de son travail. 

Contrairement à Robert Vasseur qui, parti d’un évier, a peu à peu envahi tout l’espace intérieur puis son jardin, Evelyne est partie du dehors mais songe très sérieusement au dedans (elle vient de mosaïquer un meuble d’angle !)

Au tout début Evelyne tenait ses créations secrètes, maintenant elle a envie de partager, de faire visiter son jardin, de rencontres.
En juin, lors des journées des jardins, elle ouvrira sa maison aux gens de son village et aux visiteurs.
« Dans 5 ans ce sera encore mieux » ! 
Le jardin d’Evelyne Dantel est un lieu en devenir.
 Qu’on se le dise !



















 

 

 

 


 

Et pour accompagner ces photos un texte écrit par EVELYNE pour les Grigris  pour expliquer sa démarche :



Les petits jardins d’Eve

La mosaïque ou l'art de recoller les morceaux ....



J'ai toujours aimé créer à partir de matériaux de récupération. Enfant, je fabriquais des animaux, de petits personnages, des maisons de poupées avec des papiers, du carton, des emballages, de la laine, des chutes de tissu, de bois ou de métal.

Comme j'aimais également dessiner, à l'âge adulte, j'ai pris des cours, et notamment avec l'artiste Giuseppe Collara.

J'ai réalisé quelques expositions où mes tableaux, peints aux pastels à l'huile, représentaient essentiellement des chevaux.

La rencontre avec la mosaïque est plutôt étrange et inattendue. Devant la tristesse et l'uniformité des murs gris de ma maison, j'ai ressenti un fort besoin d'y ajouter de la couleur et de la diversité. L'idée de la mosaïque  s'est imposée à moi, je ne l'ai pas cherchée !! Spontanément et intuitivement, j'ai eu envie  de coller des coquillages, des galets, des chutes de carrelage, de la vaisselle cassée, des émaux... Les amis, les collègues, les voisins m'apportent leurs « déchets », tout ce qu'ils avaient prévu de jeter à la déchetterie...

Et la grande aventure commence...

 J'ai commencé par créer un soleil en forme de visage et depuis ce jour je n'ai jamais pu m'arrêter ! Coller et coller...Après avoir mosaïqué  les murs et les sols extérieurs, j'ai commencé à investir l'espace autour de la maison, avec l'idée de créer de « petits jardins » comportant un thème pour chacun. Des sculptures et divers objets mosaïqués y prennent place.

 Coller, toujours coller...mais aussi  recoller  les morceaux... Les morceaux de quoi ? De ma vie, de mes chagrins, de mes amours déçus, de mes manques, de mes pertes, de mes vides, de mes angoisses, de mes espoirs, de mon désir de vivre...

Recoller les morceaux pour survivre, pour transcender les ténèbres en lumière !

Une fois collé, c'est bien collé ! Ça ne partira pas ! Ça restera ! Pas question de revenir en arrière, c’est fait et ce n'est pas à refaire ni à défaire... Un seul chemin : avancer et toujours avancer plus, au gré des nouvelles idées...



Quel chemin parcouru en presque cinq années... Que de doutes et d'hésitations dépassées, de regards critiques...



Quel espace de liberté et de vie ! Quel souffle et quel mouvement! Espace d'intimité et en même temps oeuvre collective puisque tout est réalisé avec des morceaux de vie de chacun : des huîtres ou des moules récupérées après un repas de Noël d'une amie, du carrelage d'un voisin qui débarrasse sa maison, des galets ramassés au bord de mer lors de vacances familiales, des émaux récoltés sur un site avec l'aide d'un ami fidèle, etc etc !

Jamais je ne m'ennuie ni me lasse quand je mosaïque, c’est un espace intime hors du temps, en suspends, comme un silence ou une méditation, une respiration, un espace sans limite qui me permet de me recentrer sur l'essentiel.

Quand je débute une mosaïque, je ne sais jamais ce que je vais faire à l'avance, je laisse aller, les gestes émergent d’eux mêmes, je me laisse guider, c’est comme une danse.





Quand j'ai commencé cette aventure, je n'avais aucune « culture » artistique, je ne connaissais même pas les œuvres de Gaudi ! Ce sont mes amis qui ont ouvert mon esprit et mon regard !

Aucune technique particulière, je n'ai pas appris, je ne me suis pas documentée, je ne me suis inspirée de personne. J'ai fait, tout simplement, sans me poser de questions !

Un jour, on m'a dit «  tu fais de l'art brut ! ». Ah bon !!! Alors j'ai commencé à me renseigner... Picassiette, le  palais du facteur Cheval, la cathédrale de Linard  etc ! Quel bonheur !

Je n'ai pas de message particulier à faire passer au travers de mes créations ( quelle prétention ce serait pour moi !), juste un partage, une émotion, un regard, un sourire...

Aujourd'hui , je me  sens libre de créer et de partager mes créations !

Alors bienvenue dans mes Petits Jardins !



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Pas très loin de La Charité sur Loire dans la Nièvre....

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