Certaines personnes arrivent à sublimer les moments
difficiles de leur vie.
C’est le cas d’Evelyne Dantel qui, par deux fois, a été
mise à l’épreuve et a su trouver dans la mosaïque bonheur et réconfort.
Tout a commencé en 2011. Une idée s’est imposée à elle « Il faut que je fasse quelque chose sur cette maison ». Une envie, un besoin, une pulsion. Elle a commencé avec des coquillages et des chutes de carrelage. Elle avoue qu’elle ne connaissait pas Gaudi et qu’elle ne connaissait rien à la technique de la mosaïque.
Les thèmes sont figuratifs (arbre, chien, bouquetin)
mais pas toujours (arabesques, spirales). Elle dit
qu’elle n’a pas de message, pas d’idées à défendre
Evelyne ne fait pas de croquis et ne sait pas
lorsqu’elle commence vers quoi elle va, elle veut que cela reste spontané
« je casse les morceaux au marteau et je me lance ».
« Je suis impatiente, je ne peux plus m’arrêter,
je n’en reviens pas, cela ne me fatigue jamais, je ne suis jamais en
difficulté, ce n’est jamais compliqué » sont des mots qu’elle utilise
lorsqu’elle parle de son travail.
Contrairement à Robert Vasseur qui, parti d’un évier, a
peu à peu envahi tout l’espace intérieur puis son jardin, Evelyne est partie du
dehors mais songe très sérieusement au dedans (elle vient de mosaïquer un
meuble d’angle !)
Au tout début Evelyne tenait ses créations secrètes,
maintenant elle a envie de partager, de faire visiter son jardin, de rencontres.
En juin, lors des journées des jardins, elle ouvrira sa
maison aux gens de son village et aux visiteurs.
« Dans 5 ans ce sera encore mieux » !
Le jardin d’Evelyne Dantel est un lieu en devenir.
Qu’on se le
dise !
Et pour accompagner ces photos un texte écrit par EVELYNE pour les Grigris pour expliquer sa démarche :
Les petits jardins d’Eve
La mosaïque ou l'art de recoller les morceaux ....
J'ai toujours aimé créer à partir de matériaux de
récupération. Enfant, je fabriquais des animaux, de petits personnages, des
maisons de poupées avec des papiers, du carton, des emballages, de la laine,
des chutes de tissu, de bois ou de métal.
Comme j'aimais également dessiner, à l'âge adulte, j'ai pris
des cours, et notamment avec l'artiste Giuseppe Collara.
J'ai réalisé quelques expositions où mes tableaux, peints
aux pastels à l'huile, représentaient essentiellement des chevaux.
La rencontre avec la mosaïque est plutôt étrange et inattendue.
Devant la tristesse et l'uniformité des murs gris de ma maison, j'ai ressenti
un fort besoin d'y ajouter de la couleur et de la diversité. L'idée de la
mosaïque s'est imposée à moi, je ne l'ai
pas cherchée !! Spontanément et intuitivement, j'ai eu envie de coller des coquillages, des galets, des
chutes de carrelage, de la vaisselle cassée, des émaux... Les amis, les collègues,
les voisins m'apportent leurs « déchets », tout ce qu'ils avaient
prévu de jeter à la déchetterie...
Et la grande aventure commence...
J'ai commencé par créer
un soleil en forme de visage et depuis ce jour je n'ai jamais pu
m'arrêter ! Coller et coller...Après avoir mosaïqué les murs et les sols extérieurs, j'ai commencé
à investir l'espace autour de la maison, avec l'idée de créer de « petits
jardins » comportant un thème pour chacun. Des sculptures et divers objets
mosaïqués y prennent place.
Coller, toujours
coller...mais aussi recoller les morceaux... Les morceaux de quoi ? De
ma vie, de mes chagrins, de mes amours déçus, de mes manques, de mes pertes, de
mes vides, de mes angoisses, de mes espoirs, de mon désir de vivre...
Recoller les morceaux pour survivre, pour transcender les
ténèbres en lumière !
Une fois collé, c'est bien collé ! Ça ne partira
pas ! Ça restera ! Pas question de revenir en arrière, c’est fait et
ce n'est pas à refaire ni à défaire... Un seul chemin : avancer et toujours
avancer plus, au gré des nouvelles idées...
Quel chemin parcouru en presque cinq années... Que de doutes
et d'hésitations dépassées, de regards critiques...
Quel espace de liberté et de vie ! Quel souffle et quel
mouvement! Espace d'intimité et en même temps oeuvre collective puisque tout
est réalisé avec des morceaux de vie de chacun : des huîtres ou des moules
récupérées après un repas de Noël d'une amie, du carrelage d'un voisin qui
débarrasse sa maison, des galets ramassés au bord de mer lors de vacances
familiales, des émaux récoltés sur un site avec l'aide d'un ami fidèle, etc
etc !
Jamais je ne m'ennuie ni me lasse quand je mosaïque, c’est
un espace intime hors du temps, en suspends, comme un silence ou une
méditation, une respiration, un espace sans limite qui me permet de me
recentrer sur l'essentiel.
Quand je débute une mosaïque, je ne sais jamais ce que je
vais faire à l'avance, je laisse aller, les gestes émergent d’eux mêmes, je me
laisse guider, c’est comme une danse.
Quand j'ai commencé cette aventure, je n'avais aucune
« culture » artistique, je ne connaissais même pas les œuvres de Gaudi !
Ce sont mes amis qui ont ouvert mon esprit et mon regard !
Aucune technique particulière, je n'ai pas appris, je ne me
suis pas documentée, je ne me suis inspirée de personne. J'ai fait, tout
simplement, sans me poser de questions !
Un jour, on m'a dit « tu fais de l'art
brut ! ». Ah bon !!! Alors j'ai commencé à me renseigner...
Picassiette, le palais du facteur
Cheval, la cathédrale de Linard etc ! Quel bonheur !
Je n'ai pas de message particulier à faire passer au travers
de mes créations ( quelle prétention ce serait pour moi !), juste un
partage, une émotion, un regard, un sourire...
Aujourd'hui , je me
sens libre de créer et de partager mes créations !
Alors bienvenue dans mes Petits Jardins !
RETROUVEZ EVELYNE SUR FACEBOOK ICI
Pas très loin de La Charité sur Loire dans la Nièvre....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire