Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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lundi 8 décembre 2025

LES GRAVURES RUPESTRES DE HEGRA EN ARABIE SAOUDITE VUES PAR GILLES ET SOPHIE


Mes grands voyageurs Sophie et Gilles sont maintenant en Arabie Saoudite et ont partagé sur Facebook un nouvel exceptionnel album. 

Ils ont eu la gentillesse de m'envoyer des photos supplémentaires d'un lieu près d’Alula. Certaines photos ont été prises sur le site d’Hegra.














 






















A la découverte d'AlUla, ce trésor méconnu d'Arabie Saoudite

Cette oasis au nord-ouest de l'Arabie saoudite fut longtemps une étape clé sur l'ancienne route de l'encens et le chemin de la Mecque. Désormais, elle symbolise à elle seule les grandes ambitions de ce pays du Golfe qui s'ouvre au tourisme, déployant ses sites spectaculaires pour redorer une image entachée et séduire les voyageurs.

C'est la promesse inédite d'un voyage dans le temps. Sur un territoire de 30.000 km2 au coeur d'un royaume et d'un héritage jusque-là inconnus du grand public, AlUla s'annonce sans doute comme le désert le plus fantasmé de ces dix prochaines années. Et pour cause. Ce paisible sanctuaire bédouin, dans la région du Hijaz, est devenu un vaste chantier de fouilles archéologiques unique au monde.

A l'inverse des déserts dunaires et parfois monotones de l'Afrique centrale, celui d'AlUla, à près de 200 km de la mer Rouge, illustre de façon spectaculaire la géographie de canyons qui caractérise cette partie de la péninsule arabique. D'emblée, notre échelle de paysage se trouve balayée par les formations rocheuses monumentales semblant surgir du sable. Ces sculptures à l'esthétique taillée par les vents alternent en quelques kilomètres seulement avec les visions de surfaces lunaires, de far west rougeoyant et de plateaux de basalte gigantesques.

Un nouveau destin

Parmi ces oeuvres « naturelles », Elephant Rock, un monolithe de grès de plus de 50 mètres de haut auquel l'érosion a donné la silhouette d'un pachyderme, semble veiller sur le désert. Dans cette immensité minérale, de vastes palmeraies dessinent une oasis dont la luxuriance et la fraîcheur expliquent que, de tout temps, les civilisations aient fait d'AlUla un point d'échanges stratégique sur l'itinéraire nord-sud, emprunté pour le commerce des épices, de la myrrhe et de l'encens.

Ce terrain de jeu quasi exclusif des archéologues depuis le début des années 2000 est aujourd'hui promis à un nouveau destin. Un avenir scellé par une coopération franco-saoudienne créée en 2018 et baptisée Afalula (Agence française pour le développement d'AlUla), sous le patronage d'Emmanuel Macron et de la Commission royale pour AlUla (RCU). Présidée par Gérard Mestrallet, l'ancien président d'Engie, l'agence - dans le cadre d'Arabie Vision 2030 - a pour mission d'accompagner la transformation de l'image et l'économie du pays et de faire de cette région la nouvelle capitale touristique du royaume.

En déployant un collège d'experts en matière d'archéologie, d'architecture, de culture, d'agriculture, de botanique, d'hôtellerie ou encore de formation, elle mise sur un tourisme haut de gamme et patrimonial. Un tourisme de loisirs et non plus seulement religieux. Une manière, pour le premier exportateur mondial d'or noir, de se préparer à l'après-pétrole. Une manière également de faire évoluer les moeurs et l'image d'un royaume largement contesté pour ses atteintes aux droits humains.

Hégra, classée au patrimoine mondial

Souvent comparée à Pétra, sa « grande soeur » jordanienne, la cité nabatéenne d'Hégra, située à une dizaine de kilomètres de la ville d'AlUla, cristallise en grande partie la fascination pour ce territoire qui a conservé toutes les traces des nombreuses civilisations qui l'ont traversée. Cette « réserve » est d'ailleurs le premier site d'Arabie saoudite classé au patrimoine mondial de l'Unesco, et concentre une centaine de tombeaux aux façades sculptées, ornées d'inscriptions funéraires. Un site longtemps considéré comme sacré et peu fréquenté par les populations locales, qui a ainsi pu bénéficier d'une conservation « naturelle » avant que l'archéologue française Laïla Nehmé y entreprenne des fouilles à partir de 2002.

Cette spécialiste de la civilisation nabatéenne, directrice de recherche au CNRS et codirectrice de la Mission archéologique franco-saoudienne de Madâ'in Sâlih a été rejointe par un collège d'archéologues français qui, depuis, participent à révéler ce joyau aux yeux du monde. Ce musée à ciel ouvert, auquel sera bientôt adjoint un musée qui retracera toute l'histoire du site, puis un hôtel dans les vestiges de la gare d'Hégra, offre aujourd'hui l'impression d'arriver tels des « pionniers » sur une destination à la beauté stupéfiante qui reste à défricher.

Si les Nabatéens ont largement marqué l'histoire d'AlUla au Ier siècle avant J.-C.en élargissant leur territoire depuis la capitale de Pétra, cette zone riche de 200.000 ans d'histoire se distingue par la succession de civilisations qui l'ont occupée, dont les premières remonteraient au paléolithique. Et si l'on peut observer de nombreuses inscriptions en langues araméenne, grecque, latine et arabe un peu partout sur les falaises et vestiges de murs et fortifications, c'est le site de Jabal Ikmah qui est aujourd'hui considéré comme une véritable bibliothèque en plein air. En réalité, il s'agit d'un site religieux. « C'est une voie sacrée qui menait à un haut lieu, ce qui explique pourquoi se concentrent ici des centaines de pétroglyphes, de demandes, de prières et descriptions des pèlerinages datant de l'époque de Dadan », précise Ingrid Perissé, directrice de l'archéologie et du patrimoine d'Afalula.

Trésors enfouis

Toute proche, Dadan, l'ancienne capitale du royaume, témoigne, elle, de son importance entre le VIe et IIe siècle avant J.-C. Si on admire les tombes aux lions taillées sur la roche monumentale, on devine que les fouilles entreprises en 2019 sont indispensables pour comprendre comment s'organisait cette société. Déjà, elles ont mis à jour des informations capitales sur la gestion de l'eau et les pratiques agricoles de la ville antique.

Un chantier d'ampleur, avec la perspective que « Dadan deviendra le prochain site le plus important d'Arabie saoudite après Hégra, prophétise Ingrid Perissé. Hégra n'était qu'une ville secondaire de frontière. Dadan était une capitale, celle de toute l'Arabie du Nord-Ouest du Ier millénaire avant J.-C. Un site très important dans l'histoire du royaume. A ce jour, les informations que l'on a collectées sont de l'ordre de celles dont on disposait sur Hégra il y a vingt ans. Nous n'en sommes qu'au début… il nous reste à découvrir toute une ville au-dessous de ces gigantesques parois. »

Une cité fantôme au pied de la palmeraie

Quant à celle qui fut le centre névralgique de cette oasis à partir du XIIIe siècle, la vieille ville d'AlUla, elle semble aujourd'hui s'être figée au pied d'une palmeraie luxuriante. C'est sans doute l'une des cartes postales les plus insolites du voyage. Une cité fantôme, dont les derniers habitants sont partis au début des années 1980 vers des logements plus salubres construits à l'extérieur de la ville. Il faut se hisser sur les dernières marches du rocher qui la domine pour se laisser aller à imaginer, dans cette vision désolée, la vie autrefois grouillante au milieu de ce dédale de ruelles et des 900 unités d'habitations en terre crue.

C'est encore un collège d'archéologues-chercheurs et d'experts français du CRAterre (Centre international de la construction en terre) qui pointe la pertinence du maintien de ce matériau naturel, parfaitement adapté au climat local, et créateur d'emplois grâce à la remise en route des meilleurs gisements d'argile de la région. Un argument clé visant à ressusciter cette cité perdue « dans une logique de pérennité » et dans le but de cultiver le patrimoine « vivant ».

En moins de six mois, une rue entière est devenue de nouveau accessible. Baptisée « la route de l'Encens », elle a vu ses façades rénovées dans le respect des méthodes traditionnelles. Quelques boutiques artisanales et tables typiques y ont déjà ouvert. D'ici moins d'un an, un boutique-hôtel et d'autres commerces devraient les y rejoindre. « Non seulement ce programme de travaux est scrupuleusement accompagné par notre équipe d'archéologues, mais il permet de (re)mettre en valeur des techniques qui ont fait leurs preuves pendant des siècles », constate Ingrid Perissé.

Agrumes, palmiers dattiers et parfumerie

Les habitants de la vieille ville ayant déserté leurs logements, la palmeraie est devenue une simple promenade pour les familles en quête de fraîcheur. Elle est aussi au coeur des recherches de cette coopération franco-saoudienne, avec la volonté de faire revenir des fermes, de diversifier les cultures et de revitaliser celle des agrumes qui incarnent l'histoire de ce territoire - cédrats, oranges, limequats, citrons doux, etc.

La valorisation des palmiers dattiers d'AlUla, qui compte environ 80 variétés singulières, constitue un nouvel enjeu commercial. Au-delà de favoriser une agriculture prospère, bio, inscrite dans un développement durable, et de créer de l'emploi, il s'agit de faire revivre tout un paysage culturel, en misant notamment sur une interaction entre les communautés et les touristes, avec la possibilité de goûter et d'acheter sur place. Des itinéraires à mobilité douce vont être petit à petit mis en place pour vivre une expérience différente de l'oasis.

Même démarche autour des parfums, avec la volonté de restituer les odeurs de ce territoire multi-millénaire, en particulier celle de l'huile de moringa, issue des arbres du même nom. Outre sa capacité à exalter des parfums, cette huile très précieuse de la parfumerie antique était recherchée pour ses vertus hydratantes. « Et celle provenant de la région du Hijaz avait la réputation d'être la meilleure », confie Elisabeth Dodinet, responsable du développement de la botanique et des parfums pour Afalula, et chargée de créer une chaîne de valeur ajoutée autour de cette huile bio afin qu'elle soit fabriquée sur place et que sa commercialisation profite aux populations locales. Ce qui implique la création d'un laboratoire et une formation in situ.

Au-delà des paysages somptueux, de l'intérêt archéologique et patrimonial évident de cette destination en devenir, c'est la sensation unique d'être ici « parmi les premiers » qui saisit pour l'instant le voyageur. Privilégiés, les « pionniers », encore confrontés au manque de guides et d'infrastructures d'hébergement, mais qui y gagnent l'accueil chaleureux des locaux, leur plaisir à assister aux débuts d'un tourisme de loisirs. Le potentiel photogénique de ce désert est en outre immense. Pour preuve, les nombreux événements qui ne cessent d'y être organisés. En janvier dernier, AlUla a ainsi servi de décor à un défilé de Dolce & Gabbana. En début d'année également, le Paris-Dakar ou encore le Saudi Tour, une course cycliste internationale, ont choisi d'offrir ce cadre hors norme à leurs spectateurs. Et cela ne fait que commencer…


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dimanche 7 décembre 2025

OLGA CALDAS VIT EN NOIR ET BLANC


Je partage très régulièrement son magnifique travail sur Facebook mais je n'avais jamais publié ses photographies sur les Grigris ...

Les noirs et blancs d'Olga Caldas sont exceptionnels !

 

 























 

Voilà ce qu'a écrit Martine Lecoq, écrivaine et critique d’art, pour l'exposition " Le jardin aux sentiers qui bifurquent" qui a eu lieu à la Halle Saint Pierre de janvier à mars 2025 :

Olga Caldas nous fait cheminer, dans cette exposition personnelle, à travers plusieurs expériences successives qui ont jalonné son travail photographique depuis une décennie. Refusant leur déroulement chronologique en ligne droite, elle choisit de les lier dans une sorte de ronde fraternelle sans commencement ni fin. Car il importe que « les sentiers bifurcants » qui en émanent puissent converger à certains moments et s’entre-regarder.
Les fragments de ces chapitres photographiques antérieurs sont très divers sans pour autant se gêner. On trouve des réminiscences d’enfance, comme cette danseuse anonyme, toute légère, qui prend son envol sur sa balançoire, mais aussi des marques plus récentes de blessures, ainsi (dans la série sur l’artiste Marie Morel), ces bras de femme devenus semblables aux cordes qui l’ont meurtrie. On trouve la placidité d’un bain rituel japonais que rien ne peut distraire de sa méditation ludique puis, un peu plus loin, en contrepoint de l’harmonie précédente, une créature indifférenciée qui se débat dans sa chrysalide, en peine de son corps et de son essor perdus.
Même s’ils se tiennent dans la même toile de fond, ces sujets ne se mélangent pas et réclament d’être vus séparément. Chacun, qu’il contienne une seule œuvre dans son opus, deux ou plus, est un « sentier qui bifurque » à part entière. Il n’empiète pas sur le chapitre suivant ou sur le précédent, et poursuit seul sa route.
Il serait faux cependant d’avancer que, dans cette exposition, Olga Caldas donne la même place à chacun des chainons qui en constituent l’ensemble. C’est surtout par ses inédits et récents portraits de fleurs qu’elle retient toute notre attention. Elle leur accorde une place prépondérante qui les fait littéralement exploser au regard.
Ce travail photographique en noir et blanc, maturation de plusieurs années parvenue à son aboutissement, l’emporte par le nombre des œuvres proposées ainsi que par leur dimension. Comme s’il avait valeur de présent et d’avenir au beau milieu des séries passées. Commencé à l’aube du covid, quand la nature, désertée par l’humain, réapparaissait dans sa gloire originelle, il s’est prolongé en réflexion sur le temps, et aux moments de grâce, de beauté inconditionnée, qu’on peut lui arracher dans la surprise d’un pur instant de vie.
Les fleurs d’Olga Caldas nous sont aujourd’hui plus offertes que simplement présentées, comme si elles voulaient sortir de leur support photographique pour venir trouver chacun de nous. Et c’est en soi-même que chacun les trouve.
Alors qu’aux thèmes de fleurs sont habituellement associées la fugacité, la nostalgie de l’éphémère, voire la vanité des apparences, c’est ici la perception contraire qui prévaut. L’immédiatéité de leur éclat introduit une sensation d’éternité qui tient de la nature sans doute mais aussi, et surtout, de la vision. Telles quelles, elles semblent entraîner l’artiste dans le sillage d’une nouvelle ère créatrice, en se déployant hors du périmètre intimiste qui circonscrivait son travail jusqu’ici. La subjectivité de l’imaginaire se met au service de l’universel.



"Olga Caldas, née au Portugal, vit et travaille à Paris où elle a fait des études en Histoire de l’Art, Communication et Photographie.
Elle a travaillé à la Halle Saint Pierre pendant une vingtaine d’années et a été ainsi en contact à des œuvres hors normes, inclassables, qui l’ont influencée, ouverte à de nouvelles perspectives de création. Elle est directrice et curatrice à l’Immix galerie, émanation du Centre Culturel Jemmapes de la Ville de Paris.
Depuis une dizaine d’années elle interroge à travers des mises en scène, des mises en fiction, le rapport au corps, le plus souvent en interaction avec la nature. Son jardin en région parisienne, est son lieu de création de prédilection, son studio à ciel ouvert pour des photographies essentiellement en noir et blanc, argentiques et numériques.
Elle a réalisé près d’une cinquantaine d’expositions en France et à l’étranger (USA, Suisse, Belgique, Portugal, Italie) et participé à plusieurs salons d’art (Art Fair au Carreau du Temple à Paris – Art Fair à Bruxelles – Marché de l’Art à San Francisco, USA – Fotofever au Carrousel du Louvre – Art Capital au Grand Palais, Festival Européen de la photo de nu à Arles (Chapelle Saint-Anne) – Frame Basel, Miami et Paris – Les Rencontres photographiques de Paris 10e – Salo à Paris…).
Elle expose régulièrement dans des galeries parisiennes, participe à des salons d’art et des résidences d’artistes (France, Italie, Portugal).
Son travail a donné lieu à plusieurs publications de livres et de nombreux articles de presse."