« Sous l’écorce habite une âme »
"CHANTAL BIDEL travaille sur la mémoire. Mémoire de l’histoire récente, pour l’histoire à venir. Souvent son travail est une création spontanée, viscérale, et durant le temps si long que prend la transformation de la matière, les pensées affluent, agressives, douces, nostalgiques : contradictoires.
Si la gravité est sous-jacente, c’est qu’il s’agit d’une morale d’élégance. Une morale de la mémoire. Souvent oubliées en chemin, ces pensées restent inscrites dans la sculpture qu’elles ont nourrie.
Lorsque les gestes réaniment la vie, dans la construction réapparaissent les trames, les événements, la mémoire, que l’oubli avait effacés."
"Le cairn est un amas de pierres pour signaler un passage ou un lieu; En
Europe, nous avons l'habitude de marquer les chemins et les sommets avec
ces cônes de pierres, dans d'autres pays du monde, les cairns ont des
significations religieuse ou sépulcrale. C'est une pierre que l'on dépose
là où on a à se souvenir, pour faire œuvre de mémoire. Là ou il s'est
passé quelque chose de fondamental. Le cairn est mystérieux : il ne dévoile
rien des raisons de sa présence, il ne révèle rien de celui qui l'a
généré. C'est une sculpture de méditation, c'est une œuvre de
mémoire. C'est un point de vue sur le paysage, il est une virgule dans le
rythme de la marche. Dans mon travail, les galets de pierres sont
remplacés par des galets de bois. Ils sont construits couche après
couche, anneau après anneau, comme la colonne vertébrale d'un arbre qui
se trouve de nouvelles racines, et la qualité "épidermique" des galets
sont autant d'appels à la caresse. Les cairns sont pour moi les points de
repère de mes voyages émotionnels dans la peinture ou la sculpture. A
travers l'eau, le ciel, la terre, le bois, je célèbre la nature et
exprime le besoin d'être physiquement et spirituellement en communion
avec elle."
« Silhouettes
de bois, orantes éphémères, frêles, détachées de la terre, guerrières
pacifiques en un combat perdu, se dressent, magnifiques, immenses et ténues,
dans un équilibre instable ».
extrait de CAIRNS de René Chauvin
Merci Michel et Agnès Pozzetto pour cette belle découverte ...
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