Mon fils Antoine a été mes yeux à Chartres pour une nouvelle visite de LA MAISON PICASSIETTE.
Une incontournable visite !
Photo prise sur le site
"Dès les premiers pas, entrez dans un lieu où l’imaginaire a tous les droits… Ici, le talent de Raymond Isidore dit Picassiette s’est exprimé dans chaque recoin. Labellisée patrimoine du XXe siècle, la Maison Picassiette à Chartres
se trouve être une œuvre à la croisée des chemins entre architecture
naïve et art brut. Recouverte de mosaïques du sol au plafond, jusque
dans le jardin, ce lieu est fascinant et nous fait entrer dans
l’intimité de la vie d’un homme spirituel et passionné."








"Raymond Isidore est à l'origine de l'une des réalisations d'architecture spontanée parmi les plus marquantes et enchanteresses.
Pendant
plusieurs décennies, le « Picassiette », surnommé ainsi par dérision,
va progressivement recouvrir entièrement sa maison, ses meubles et même
ses objets de faïences, de débris de verre et de vaisselle. Il peint et
recouvre de mosaïques multicolores tous les espaces, des sols au
plafond, ainsi que son jardin.
Homme simple et de condition très
modeste, sans instruction, solitaire, Raymond Isidore est un personnage
hors du commun, à la fois, architecte, bâtisseur, peintre et mosaïste.
Il est né à Chartres le 8 septembre 1900 au sein d'une famille plus que
modeste, septième d'une fratrie de huit enfants. Il connaît peu son
père parti travailler loin de son foyer et sa mère ne lui apporte pas la
tendresse dont tout enfant a besoin. Il reçoit une formation scolaire
rudimentaire et exerce plusieurs métiers (mouleur de fonderie, employé
aux chemins de fer, accessoiriste au théâtre municipal…).
Il
change souvent d’emploi, instable et révolté par toute injustice. En
1935, il est embauché comme cantonnier par la Ville de Chartres ; il
sera affecté comme balayeur au cimetière Saint-Chéron à partir de 1949
et y restera jusqu’à sa démission en 1958.
Une vie de famille tranquille
En
1924, il épouse Adrienne Rolland née Dousset, son ainée de onze ans,
alors veuve et mère de trois enfants. Il devient propriétaire en 1929
d'un terrain rue du Repos sur lequel il va avec l'aide de ses deux
beaux-fils Michel et Bernard Rolland, construire une maison.
Trois
pièces seulement constituent cette demeure : une cuisine/salle à
manger, un petit salon exigu et une chambre. Raymond Isidore ne pense
alors aucunement à la décorer de quelque manière que ce soit.
Il commence son œuvre en 1938, par l'intérieur de la maison et, d'une certaine manière, par hasard, comme il le dit lui-même :
«
J'ai d'abord construit ma maison pour nous abriter. La maison achevée,
je me promenais dans les champs quand je vis par hasard, des petits
bouts de verre, débris de porcelaine, vaisselle cassée. Je les ramassais
sans intention précise, pour leurs couleurs et leur scintillement. J'ai
trié le bon, jeté le mauvais. Je les ai amoncelés dans un coin de mon
jardin. Alors l'idée me vint d'en faire une mosaïque, pour décorer ma
maison. Au début je n'envisageais qu'une décoration partielle, se
limitant aux murs. »
Chaque jour, il parcourt des kilomètres à la recherche de débris, il
devient le pique-assiette (Picassiette). Son personnage devient fameux,
parfois raillé. Pour créer ses décors, il s’inspire de ses rêves. Il
travaille à ses créations le jour et quand vient la nuit, à la lumière
d’une lampe torche.
D’abord dédaigné par ceux qui le
connaissaient, parfois littéralement pris pour un fou, Raymond Isidore a
cependant de son vivant la satisfaction de voir son travail reconnu. Il
fait d’abord visiter sa maison avec plaisir.
Pendant la seconde Guerre mondiale, il travaille dans un entrepôt de
charbon. Cette triste période le conduit plusieurs mois à l’hôpital
psychiatrique à la suite d’une crise de démence. Absorbé par son monde
intérieur, il devient indifférent au succès naissant et aux visiteurs de
plus en plus nombreux. Il s’attache à décorer les murs extérieurs, puis
les cours.
En 1956, il entreprend de nouvelles constructions
derrière sa maison : une chapelle, une maison d’été ; il achète une
parcelle de terrain limitrophe et décore son jardin.
En 1962, il construit le tombeau de l’esprit, son ultime réalisation
Après
24 ans d’un travail de titan et de créativité, son œuvre est enfin
achevée. En 1964, il connaît de nouveau l’hôpital psychiatrique. Le 6
septembre de la même année, trouvé hagard au bord d’une route, il
succombe au matin, âgé de 64 ans.
La Ville de Chartres fait
l'acquisition de la Maison Picassiette en 1981, et enrichit ainsi son
patrimoine d’un chef d’œuvre d’art brut. La procédure d'acquisition
aboutit au classement de la maison parmi les monuments historiques en
novembre 1983.
Depuis 2017, le site est labellisé « Architecture contemporaine remarquable » par le ministère de la Culture.
Maison Picassiette
22 rue du Repos - 28000 Chartres
Tél : 02 37 34 10 78
LE SITE DE LA MAISON PICASSIETTE
PICASSIETTE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
SUR LA VILLE DE CHARTRES
LES HORAIRES
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Pour en savoir plus : Picassiette, « Le Jardin d'Assiettes », de Paul Fucks, Éditions Ides et Calendes.