On connaît tous
YAYOI KUSAMA : LA PRINCESSE AUX PETITS POIS.
Nous sommes des milliers à avoir aimé ses installations, fascinés par ses miroirs démultipliant les
pois à l’infini, par ses petites ampoules de couleurs qui
s’allument ensemble ou alternativement créant un univers féérique.
Cette femme est une légende à la folie magnifique !
"Yayoi Kusama est née en 1929 au Japon. Elle a reçu une formation
classique à l’École d’art de Kyoto. Son adolescence est marquée par
Hiroshima.
Yayoi
Kusama présente ses pois comme une hallucination. « J’ai vu les premiers
à l’âge de dix ans et je continue à en voir encore », dira-t-elle.
L’histoire est devenue une légende. Les pois seraient apparus alors
qu’elle regardait le motif à fleurs d’une nappe. L’empreinte serait
restée sur sa rétine alors qu’elle regardait le plafond.
La légende présente aussi sa « folie » comme un ressort fort de sa
création. Elle vit d'ailleurs depuis la fin des années 1970 dans un
asile psychiatrique au Japon, tout en continuant à travailler.
« Kusama occupe une
place singulière dans l’histoire de l’art contemporain, à l’instar
d’autres grandes artistes femmes comme Eva Hesse ou Louise Bourgeois ».
Son art ne se réduit
pas aux pois. La récurrence du motif ne doit pas cacher une œuvre d’une
grande diversité : petites peintures
oniriques des jeunes années fortement influencées par les surréalistes.
Des œuvres qui se caractérisent par une recherche de couleurs subtiles.
Et quand Kusama arrive aux Etats-Unis en 1957, elle peint de grands
tableaux monochromes, baptisés « Infinity Nets ». Blancs d’abord, puis
jaunes, rouges, noirs.
A New York, elle participe à l’explosion contestataire des années
1960 en organisant des happenings : des jeunes garçons et filles, nus,
de gros pois ronds de couleur peints sur le corps, forment une mêlée
joyeuse ou se promènent dans les rues de la métropole. Ces évènements
sont immortalisés par des vidéos.
Des pois à l'infini, dans les miroirs
A cette époque, Kusama développe un autre motif obsessionnel : le
phallus. Elle fabrique des quantités délirantes de formes phalliques
avec ses draps, qu’elle découpe, coud et rembourre. Puis elle les colle
sur des fauteuils ou des escabeaux, en remplit des chaussures. Et elle
se met en scène au milieu des ces « accumulations ».
Le retour au
Japon, en 1973, est douloureux. Après une tentative de suicide en 1976,
elle s’installe à l’hôpital psychiatrique mais continue à créer
abondamment, dans son atelier proche. Les phallus se muent en reptiles,
s'enroulant sur des poteaux ou jaillissant du sol.
L’utilisation du pois devient systématique dans de nouveaux «
environnements ». Dans un espace clos, des miroirs démultiplient les
pois à l’infini autour du visiteur. De petites ampoules de couleurs qui
s’allument ensemble ou alternativement créent un univers féérique.
Ces dernières années, Yayoi Kusama a peint des tableaux aux couleurs
vives qui font penser à de l’art brut, emplis d’yeux et de visages de
profil."
A Copenhague ... Eté 2018
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Pour Marianne Voisin