Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
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dimanche 27 mars 2016

IZABELLA ORTIZ ET CENDRINE LECAPLAIN

Elles se sont rencontrées en 2014, de cette rencontre sont nés un texte " De l'ombre au soleil"  et un poème " Végétales".
Voici aujourd'hui IZABELLA ORTIZ VUE PAR CENDRINE LECAPLAIN :


 


Végétales

Ondes
            féroces
Caressées embrassées par la nuit
 Gémissements
                            sourds
hahannés par les roches sombres
qui sommeillent en deçà
Le vent convoque les épousailles
au sabbat sacré des éléments

La sorcière tisse
les chants du monde
au fil des lucioles dont les constellations hagardes
engendrent l'éveil au cœur de minuit

Sœur
              Sœur
Chevauchée inlassée
de nos espoirs aux paupières lourdes
Allons semer des rêves
au cœur des hommes
que leurs portes et leurs femmes ne protègent pas
de nos rires évanouis dans le miroir des ondes
de l'appel des forêts







  De l'ombre au soleil

Je n'attendais rien, en entrant dans la petite église de René - pire, j'attendais peu, comme si un village de Sarthe, en automne, n'avait rien eu à m'offrir qu'une potentielle désillusion.

Je me suis arrêtée au seuil du bleu percé d'or d'un triptyque dont je ne me souviens plus des détails, mais dont je me souviens que j'ai pensé à Van Gogh, à la nuit étoilée et aux tournesols qui s'élancent comme des galaxies esseulées, réinventant l'espace à fleur de vase.

Le travail du peintre me touche quand, quels que soient les moyens qu'il s'est choisi, il ouvre une porte vers une dimension que j'ai toujours pressentie mais que, sans lui, je n'aurais jamais abordée d'une façon si frontale. Il ne s'agit donc pas de contempler, mais d'entrer.

En cette église, d'un coup j'ai senti la nuit du chamane, la parole des morts, des esprits, de ce qui bruit dans l'ombre en attendant d'être décapsulé pour entrer dans la sphère des rêves et par là, des vivants.

J'ai pensé au Mexique, aux couleurs comme tatouées sur les choses pour en crever la peau et révéler comme le monde nous regarde, nous qui croyons le regarder.

Les tableaux d'Izabella Ortiz ressemblent à des incantations proférées au carrefour du rêve et - me semble-t-il - souvent, de l'eau : créatures déliées, jamais solides, toujours prêtes à s'enlacer les unes aux autres, à s'infiltrer, à s'enrouler et se déployer - telles des algues dont le léger mouvement est pourtant ici imprimé par l'espace d'une danse, d'une pulsation à la fois intensément vivante et menaçante comme la nuit,
pour ceux qui la craignent.

Cette fête païenne m'a semblé admirablement à sa place dans cette église, comme si le grondement d'un tambour, le chevauchement des loas trouvaient à s'inviter dans la lumière tranquille des prières des statues, qui ont l'air sage mais n'en portent pas moins la foudre - car où est l'esprit, est le feu.

Ainsi suis-je restée à rêver dans le chant doux et âpre de ces tableaux qui me parvient encore aujourd'hui comme une embrasée fugace mais éveillante, belle et dérangeante, spirituelle sans confession rapportée.

L'art au détour d'une arche, si près.








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Izabella est aussi photographe ...






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