Le journaliste-photographe professionnel LAHCENE ABIB est entré en contact avec moi car lui aussi est passionné d'Art Brut .
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LE LIEN VERS LE PARISIEN MAGAZINE
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Quelques visuels des parutions ...
LE MUSÉE PICASSIETTE ICI
LE MUSÉE ROBERT TATIN ICI
LA FABULOSERIE ICI
Il a réussi à intéresser le magazine Le Parisien Magazine par une série d’été.
Ainsi depuis le 8 juillet et pour 7 semaines a lieu chaque vendredi une publication de 4 pages sur un lieu emblématique de l’Art Brut et de
l’Art du Bord des Routes .
Les lecteurs ont pu découvrir le « Musée Robert TATIN » à Laval, Danielle Jacqui « Celle qui peint », GORODKA de Pierre Shasmoukine, Le Palais du Facteur Cheval à Hauterives.... et un lieu que je ne connais pas le Musée des Meubles Modestes à BASSAN (Béziers).
Le voici aujourd'hui sur les Grigris avec pour accompagner les PHOTOS de LAHCÈNE ABIB un TEXTE D’ANNE-CLAIRE GENTHIALON
Les meubles qui parlent
A Bassan dans l’Hérault, à quelques kilomètres de Béziers, Alain Fornells a créé un « Musée des meubles modestes ».
"Il
y a Henri, le buffet oscillant. Antonio, un bahut tout rouge. Gaston,
un chevet surmonté d’un phare d’automobile. Dans cette maison, le
mobilier est doté de parole. Et chacun raconte son histoire. Des récits
dans lesquels on croise des créatures imaginaires, des réfugiés
espagnols, des ruelles étroites ou des amourettes entre un garagiste et
une vendeuse de fruit. A travers leurs grincements, leurs formes
étranges, leurs couleurs, ils dévoilent leurs secrets. Et seul Alain
Fornells comprend leur curieux langage.
A
Bassan, dans l’Hérault, il a aménagé voilà bientôt seize ans un « Musée
des meubles modestes » dans la maison qu’il a retapé et qu’il occupe
avec sa femme et ses filles. Ce retraité de 63 ans propose, grâce à ses
créations à mi-chemin entre les jouets en bois et le meuble rustique,
une déambulation poétique.« Le meuble est un objet qui porte l’empreinte
des devoirs quotidiens. C’est un contenant qui fonctionne comme la
mémoire. Une part de son contenu est vite accessible, une autre fraction
est plus cachée, un peu oubliée…», explique-t-il. Les meubles qu’il
construit sont volontairement « inutiles ». Ils sont bâtis à partir de
«délaissés » comme il les appelle: cagettes, vieux bidons d’huile,
caisses en bois, roulement à billes….Récupérés à Emmaus, dans les
décharges ou dans les brocantes. « Je respecte ma règle du jeu: je
n’utilise que des matériaux simples et des techniques pauvres. » Car
Alain Fornells, n’est ni ébéniste, ni menuisier. Pendant des années, il a
été infirmier libéral.« Mes meubles sont inspirés du bricolage des
anonymes confrontés à la pauvreté. En les fabricant, je retrouve une
manière de faire d’autrefois. Comme lorsque, enfant, je voyais dans les
grangettes de vignes des petits meubles faits de planches clouées par
des saisonniers. »
Sous
les poutres de sa maison du 17 ème siècle, avec sa voix douce, teintée
d’accent du Languedoc, Alain Fornells convie ses visiteurs dans un pays
imaginaire où résonnent ses propres souvenirs d’enfance. Où chaque
meuble est dédié à un personnage, un lieu ou un évènement et constitue
un maillon d’un conte moitié fantastique, moitié authentique à travers
lequel il se dévoile. Devant un grand sablier en bois, il révèle.« Je
dis bien des choses grâce aux meubles, seul moyen dont je dispose, seul
espace où les exprimer. Mes meubles sont mes supports matériels de
mémoire. Ils me rappellent des personnes que j’ai connues et m’aident à
vous en parler» Les saynètes s’enchainent. Le voilà qui grimpe sur un
buffet qui bascule pour raconter l’histoire d’un bateau pris en pleine
tempête. Dans d’autres meubles, Alain Fornells a caché des mécanismes
pour jouer avec les sonorités. Des billes stockées dans la corniche en
haut d’un meuble figurent une « cascade de souvenirs cristallisés ».
Il
s’amuse, avec les logos, les noms de marques trouvées sur ses cagettes.
Dans un chiffonnier, Alain Fornells a aménagé une chambre de malade
miniature. Avec, en guise de tapisserie, des publicités anciennes pour
des médicaments récupérées dans de vieux journaux. Théâtral, ce timide
boit une petite fiole. « Céphalose, une dose et tu oses! ».
Il
raconte également la ruralité, les anecdotes des vignes racontées par
ses grand-parents, a ressuscité la camionnette de l’épicerie ambulante
d’antan. Souvent, des paroles en Occitan, des expressions locales
s’invitent dans son récit. Comme pour ses matériaux, Alain Fornells
glane ces mots. « Il a fallu que je constitue un nuage de paroles.
J’écoute des phrases dans les rues des villages », explique t-il. « Mais
je puise aussi dans mes souvenirs: il y a beaucoup de gens qui sont
partis, qu’on entend plus. » Comme sa grand-mère qui lui répétait ,
petit, qu’il était « chocolat Meunier : tu crains la chaleur et
l’humidité». Avec ses meubles, il concrétise ces petites phrases qui
s’effacent petit à petit, ce patrimoine oral voué à s’évaporer. « C’est
perdu mais ce qui me console c’est que cela laisse place à
l’imaginaire. »
Le
ton se fait parfois plus grave. Comme devant un coffre en planches de
palettes bleues,un mémorial pour les 118 marins marins russes du Koursk.
Ou devant Policakarpov, une commode sur laquelle se balance, au bout
d’un gros ressort, un avion en zinc. « C’est un avion russe qui, s’il
était venu en aide, aurait pu changer la donne pour les républicains
espagnols pendant la guerre civile de 1936. » Son père, Salvador, a fait
parti des réfugiés. Des tiroirs, Alain Fornells extrait des masques en
papier mâché. « Lola, anarchiste, Ramon, emprisonné sur dénonciation
mensongère… » Et rend hommage à ces disparus qu’il n’a jamais connu.
A
mi-chemin entre l’art de rue et l’ébenisterie, il se plait à ne pas
être catalogable. Ses meubles, déjà exposés en dehors de sa maison, lui
ont permis de se créer un espace de douce songerie dans une société où
il n’est plus possible de rêver « On n’expose pas, on ne crée pas parce
que c’est beau, on crée pour trouver un autre langage on crée ce qui
manque à notre vie. » Et retire beaucoup de fierté à offrir à ses
visiteurs avec de simples meubles « une parenthèse de merveilleux dans
le quotidien ». "
UNE VIDÉO
LE LIEN VERS LE PARISIEN MAGAZINE
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L’imaginaire emménage à Bassan
2, rue des Remparts, Bassan (Hérault).
Tél. : 04 67 36 11 91.
Horaires : sur rendez-vous uniquement.
Entrée : Visite simple : 2 €. Visite contée : 5 €.
2, rue des Remparts, Bassan (Hérault).
Tél. : 04 67 36 11 91.
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Entrée : Visite simple : 2 €. Visite contée : 5 €.
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