"La peinture, son travail enfermé, la sculpture son travail à l’air libre. Deux mondes différents, deux expressions, deux méthodes, et un seul artiste. Pour comprendre, on est forcé d’aborder son parcours. Une vie qui dérape avec à la clé une peine de treize ans d’enfermement. Entre les quatre murs de la prison, Moss trouve en la peinture son unique échappatoire. Il n’a de cesse de couvrir le blanc des toiles pour s’évader, pour exprimer ses souffrances, pour évacuer les humiliations, pour communiquer avec l’extérieur. Dans la cellule un artiste nait. Au bout de six ans de créations non-stop, Moss bénéficie d’une remise de peine. Il sort prématurément en tant qu’artiste… Le grand changement, c’est alors le volume ; à peine sorti, il se jette sur les bois flottés qu’il transforme puis il s’attaque aux traverses de chemin de fer à la tronçonneuse.
Hier, des
barreaux, de la violence, des couleurs. Aujourd’hui, de la
vie, de
l’humain, de l’humour… Moss poursuit son
parcours d’artiste
libre. Quelle belle réussite de
réintégration dans la
société
par l’art."
texte anonyme
paru dans Moss, artiste rebelle, édition bann’art
Né en 1952, vit et travaille à Bages
« Mon
enfance, c’est la mer
méditerranée ! Dessiner sur la
terrasse ensoleillée de la maison familiale en regardant
passer les
convois militaires et en observant les hommes graisser leurs armes.
On est en pleine guerre d’Algérie. Les
atrocités engendrées par
toutes les guerres sont notre quotidien. Mais l’enfant que je
suis
joue aux petits soldats et sur mes feuilles blanches, je
crée mes
premières BD. J’invente des plans de bataille,
sans trop
comprendre ce qui se passe dans la rue !
Innocence
de l’enfance ! Belle, cruelle et tendre
enfance…
Mais un
jour, il faut partir… Alors on nous entasse dans un
très grand
bateau et le voyage commence… rapatriement,
déportation ?...
Je ne suis plus jamais retourné à Alger, mais mes
totems, eux, y
sont allés, à l’ambassade.
Mon
adolescence est très rock en roll. Avec les potes, on forme
un
groupe : les steetmen. ..
Mai 68
nous fait rêver d’un monde plus juste et plus
humain. Et quand je
trouve un peu de temps, je retourne à mes pinceaux.
À 18
ans, marié et père d’un petit
garçon, je rejoins la cohorte des
3x8…, c’est le tempo de la chaîne et de
la pointeuse. Croupier
dans un casino…Chômeur, deviens braqueur de
banque….
les
billets craquent, les banques raquent. Et les voyous tombent en flag,
un beau matin, je suis attendu.
Treize
ans ! C’est lourd, mais il faut payer la dette
à la
société… »
extraits
d’un texte paru dans MOSS artiste rebelle, édition
bann’art
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voilà ...j'ai trouvé grâce à toi l'artiste du zèbre, photographié l'année passé.. bises
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