lundi 9 avril 2018

CATHERINE URSIN A LA GALERIE D'UN LIVRE L'AUTRE : UN LIVRE D'ARTISTE


"Le travail de Catherine Ursin est très remarquable, en particulier son approche des violences faites aux femmes et son empathie pour les corps blessés. Toutefois, cette exposition se focalisera sur autre aspect de son talent : les liens entre texte et écriture graphique. Nous présenterons ses œuvres mêlant une écriture picturale inspirée par les poèmes de Kenny Ozier-Lafontaine, alias Paul Poule, les originaux de ses livres d’artistes ainsi que des livres uniques, en particulier ceux réalisés en collaboration avec sa sœur Pascale Ursin, relieuse."















« L’Arétin : Les sonnets luxurieux », 2012, traduits et présentés par Paul Larivaille & Didier Ottinger, Deyrolle éditeur,reliure : Pascale Ursin, dessins : Catherine Ursin 15 x 20,5 cm, 120 pages



Et pour accompagner les photos d'Apolline Lepetit un texte de Kenny Ozier-Lafontaine LA BLAGUE DU GROS MONSIEUR :

« On le reconnaissait à ses gestes de branches (amples et saccadés, secoués bégayés), à son gros ventre, ventre confortablement assis contre ses chevilles (plus ou moins dans ou entre ses chaussettes et sa peau, déplié, le ventre, déplié), les uns cramponnés (poumons, foie ...) les autres accroupis (boyaux, rate ...). Il regardait mijoter dans la grosse marmite en métal solide et rectangulaire un bouillon de foudre carotte et larmes sauce tomate, c'était la faim, ça avait toujours été la faim qui avait su creuser en lui le désir, le besoin, de rejoindre les autres. On pouvait entendre bondir dans son ventre, ventre d'huile et de gras, et piaffer d'énormes chevaux, des poignards noirs, peut être toute une écurie de trouillards mis en rage. Du menton gras, en tout cas doublé (perlé de croutes roses, grosses sueurs), du goitre (donc) il semblait émerger comme une voix, trop douce, peut être la sienne, lui (le gros Monsieur) ne semblait jamais s'adresser à personne d'autre que lui-même « La foudre, pour sûr, c'est la braguette de dieu, (bin oui) et qui descend zzzrrrrriiippppp ! striant le ciel déjà déchiré d'étincelles blanches et jaunes et beiges, mais la pluie c'est pas quand il pisse, Hi ! Hi ! Hi ! c'est aut' chose, qu'il faut être un dieu pour connaître ou expliquer. » 
 Il ponctuait tout ça d'un large rot et d'un petit rire de cochon gras z'yeux truffés de bulles de champagnes électriques et dorées, et ça, avant d'entamer sa crème brûlée son éclair au chocolat sa poignée de raisins secs. Il y avait chez lui quelque chose qui tenait du rêve, du rêve qui s'entraînait à rejoindre la vie ».


Catherine Ursin, texte de Kenny Ozier-Lafontaine (alias Paul Poule),
Les blagues. Les crocs électriques, 2018



CATHERINE URSIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE


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Galerie D’un livre l’autre
2 rue Borda 75003, Paris


Ouvert du Mardi au Vendredi de 12h à 19h,
les autres jours sur rendez-vous.
Téléphone: 01 57 40 79 01 ou 06 43 61 69 80

Lecture-performance avec Kenny Ozier-Lafontaine le 12 Avril


JUSQU'AU 19 AVRIL

Merci  Emile et Agnés Brami pour cette superbe exposition

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