dimanche 8 avril 2018

DES NOUVELLES DE GUY SOUHARD

Mes amies d'Art Brut Josiane et Virginie s'adonnent, elles aussi, à des périples et sont allées rendre visite à GUY SOUHARD à Saint Berthevin .
De grands changements ont eu lieu dans son étonnant art topiaire depuis ma visite en 2015  
ICI

Josiane a eu la gentillesse de m'envoyer ses photos et un texte relatant sa visite :

"Avec un plaisir manifeste, Guy Souhard emmène immédiatement le visiteur à la découverte des bas reliefs sculptés dans la haie de thuyas qui ceint le jardin côté avenue du Maréchal Leclerc et côté rue Madame de Sévigné.
Depuis 2016, il cerne de couleur vive chaque forme ainsi sculptée. De plus, il peint des personnages, des animaux, des oiseaux, des fleurs, des objets directement sur les thuyas ; le végétal devenant le support de peintures de scènes narratives, de déclinaisons humoristiques, poétiques.
La haie côté jardin révèle un agencement identique.
La visite scénarisée s'enrichit de rebondissements anecdotiques, d'informations sur le processus créatif à partir des remarques, des interrogations du visiteur .
Le jardin est aménagé de multiples créations élaborées à partir de matériaux de récupération
 ( madriers découpés à la tronçonneuse pour Charlot, Laurel et Hardy, planches, éléments de mobil home rivetés pour la girafe, le singe , le cerf,  bidons en plastique pour les oiseaux ), de  cailloux ramassés en montagne dont la forme est inspirante. Des objets divers offerts, ou chinés dans les brocantes et vide greniers sont déposés sur le sol ou accrochés sur le mur du pavillon, dans les arbres. Des sculptures végétales témoignent de l'habileté de cet autodidacte tel cet if taillé en palmier, cet autre en sculpture étagée «  comme au château de Versailles m'a-t-on dit , tient à préciser Guy Souhard, et ce cotoneaster , support d'une sculpture naissante d'un dinosaure dans les règles de l'art topiaire. Des petits ifs révèlent des essais de peinture. Une fresque murale recouvre un mur mitoyen.
La serre d'hiver est le réceptacle d'un amoncellement d'objets hétéroclites qui sont, soit déposés simplement, soit agencés de mécanismes ou bien peints de couleur vive (les renard, renardeau, agneau à deux têtes empaillés ; le squelette d'une tête de vache qui meugle , le chien «  électrique qui claque des dents », les casques et masque des première et seconde guerres mondiales peints, les
« grosses têtes » utilisées pour faire la fête, les dépouilles desséchées de moineaux, mulots , souris délaissées par les chats, la collection de coquilles d'escargot....)
Un premier atelier est occupé par de nombreux outils et machines soulignant la passion du bricolage qui a toujours animé Guy Souhard qui appréciait de réparer les meubles qu'on lui apportait, de construire des annexes à sa maison. Un long couloir menant au garage-atelier accueille quelques unes des premières sculptures articulées : dinosaure sur roulettes qui était sorti régulièrement pour les fêtes , une des représentations de Brigitte Bardot ( une autre créée à partir de planches de bois récupérées pose à l'entrée du pavillon), quelques planches en attente d'idées créatives). Le garage recèle quelques indications sur le processus créatif : des gabarits d'oiseaux, animaux, de personnages sont accrochés aux étagères sur lesquelles sont rangés divers outils et petits objets .
Les nombreux pots de peintures, pinceaux, brosses sur l'établi amènent Guy Souhard à préciser qu'il est actuellement dans un moment de création intense qui se déroule à l'intérieur de la maison : il repeint la cuisine , «  une cuisine théâtrale avec tous les personnages ».
L 'intérieur de sa maison, non visitable actuellement,est également un espace de présentation et de mise en scène de créations et collections diverses."




 





 Et à l'intérieur .....







Photos Josiane Burzholz


Guy Souhard est né en 1932 . Avec sa femme Christiane, ils habitent au 46 Avenue du Maréchal Leclerc à Saint Berthevin (53940). Menuisier- ébéniste, il a été machiniste pendant 5 ans au Théâtre à Laval et figurant.
Depuis sa retraite professionnelle, en autodidacte, il taille la haie de thuyas de son jardin en bas reliefs et la peint depuis 2016. («  Je n'étais pas de la partie, ça m'est venu d'un seul coup, je ne pouvais pas rester comme ça inactif ... avant 2016, les gens me demandaient souvent ce que cela représente alors j'ai dit ça y est ,on y va, je peins »
Guy Souhard se livre volontiers sur son processus créatif, l'évolution de sa technique créative et la la perception de son activité créatrice. Il précise que « cela vient instinctivement ...vient tout seul dans la tête ….et souvent le matin à son réveil, il a tout dans la tête, il se lève pour créer »
A partir « d'un rien » il « fait quelque chose » », « c'est simple, c'est ordinaire » à l'exemple des assemblages de cailloux avec une colle spéciale ou bien d'élément, d'un objet à l'origine de la conception d'une forme ( On lui donne des bois de cerfs et il crée en aluminium riveté un cerf sur lequel il assoit un singe conçu avec la même technique , ne sachant pas souder).
Il engrange des informations trouvées dans les livres puis tronçonne en volume les madriers, découpe des silhouettes d'oiseaux, d'animaux, de personnages à partir de gabarit , puis il les peint.
Il fait beaucoup appel à sa mémoire et donne pour exemple la fresque murale où le souvenir d'une exposition à Laval ( personnages avec chapeau haut de forme) se combine à des souvenirs de vacances au bord de mer. Il a pu également tenir compte pour l'élaboration de sa peinture, de remarques de visiteurs ( par exemple, il ajoute une bouteille de vin rouge et une de vin blanc, deux bouquets de fleurs suite aux commentaires de passants qui associent sur une scène de convivialité à partir de la table, le parasol, les deux chaises en bas relief sur la haie).
Sa formation de menuisier-ébéniste l'aide, mais il crée plus rapidement car «  maintenant il a les grandeurs, les hauteurs dans la tête »
Il s'étonne et s'en attriste de l'incompréhension, du mécontentement de quelques uns qui « n'apprécient pas la peinture sur les sapins » et les quelques actes de malveillance l'agacent «  on m'a volé un aigle royal … détérioré des décorations de Noël , alors je ne fais plus rien à cette période de fête»
Avec une fierté certaine, Guy Souhard souligne la reconnaissance qu'on lui manifeste :  « la mairie m'a dit : c'est chapeau ce que vous faites, je n'ai jamais eu de problème »
«  Beaucoup de gens viennent me parler quand je taille, quand j'ai commencé à peindre il y avait du monde »
« on m 'a demandé pour emmener la girafe, mais tant que je suis là , elle reste là »

Visite du site le 3 mars 2018 - Josiane Burzholz

QUELQUES LIENS :

ICI



(cliquer)

Pour Antoine, pour son anniversaire ....


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