samedi 23 juin 2018

DANS L'ATELIER DE JEPHAN DE VILLIERS

Il y a des rencontres dont on rêve sans même les croire possibles...

Penser que l'artiste JEPHAN DE VILLIERS, connu dans le monde entier, puisse nous recevoir, nous consacrer du temps, nous expliquer avec une si grande gentillesse, une si sincère modestie, son travail fut pour nous source d'émerveillement.
Cet été là nous eûmes la chance de visiter l'exposition de Saint-Palais-sur-mer ( ICI) et de pénétrer dans l'atelier et l'Espace-musée de Mirambeau ...
De cette journée nous garderons l'impression d'un partage vrai ...

MERCI Jephan et Françoise pour votre accueil et votre confiance.

 « J’étais un enfant qui avait des difficultés à sortir pour me confronter au monde extérieur. La seule chose que j’avais à faire, c’était de rester chez moi et de ramasser des brindilles, des cailloux dans le jardin. Je ne savais pas, alors, que ça allait me conduire vers la sculpture »

"Vers l’âge de quatorze ans  Jephan de Villiers réalise ses premières peintures et sculptures.  Il  construit d’immenses villages de terre et d’écorces. Il aime le cirque, le théâtre et le mime.
Dans les années soixante, il découvre l’atelier de Constantin Brancusi.  Naissance des « Structures Aquatiales » à Paris en 1966.  Un an plus tard, il s’installe à Londres et expose régulièrement son travail.
En 1976, il rencontre la forêt de Soignes près de Bruxelles.  Le « Voyage en Arbonie » commence. Il nous invite à quitter notre quotidien pour nous plonger dans une civilisation imaginaire qui semble être d’un passé où l’homme et la nature ne faisaient qu’un.
De très nombreuses expositions lui sont consacrées.  Ses sculptures sont présentes dans des lieux publics ouverts, dans des musées et dans de nombreuses collections privées.  Des « Fragments de mémoire » ont été déposés à travers le monde. Il travaille aujourd’hui près de l’estuaire de la Gironde en Charente-Maritime."






























(Photos Sophie et Apolline Lepetit)



Voix, fable
et artefacts de Jephan de Villiers

Jephan de Villiers parle au cœur, il s’adresse aux hommes et aux femmes, avec une langue à lui et qu’il a inventée. Un très grand public a montré qu’il le comprenait, que cette langue était aussi la sienne.  Jephan de Villiers ne souhaite pas qu’un surplus de mots crée un bruit inutile, parasite l’arche de cette entente.
Que dois-je faire alors ? Moi, l’historien, le critique ? Respecter le silence qu’il souhaite, mais aussi témoigner de sa chaleur quand il parle, de l’émotion que suscite son “travail”, et – qu’il me pardonne – mettre des mots là  où il souhaite que seuls les chants du regard ouvrent le chemin.

Avant tout, il y a Jephan de Villiers qui affirme ne pas savoir si ce qu’il fait est de l’art, qui ignore la nature de ce qui l’occupe passionnément. Il refuse que les schémas critiques oblitèrent la démarche, il ne veut d’aucun“isme”. Pour lui, les mots lapident toujours ce qu’appréhende le regard, les catégories mettent en conflit le savoir et l’émotion, seule la poésie, tandis qu’elle s’évade des choses, les rencontre vraiment, et c’est alors que le vocabulaire serait une promesse faite au sens. C’est, à propos de son œuvre, sans doute la seule manière de parler que veut bien admettre Jephan de Villiers, sans qu’il ne se sente trahi, conduit sur un autre lieu que celui qu’il explore. C’est dire que cette exigence me met dans l’embarras, comme elle détourne de lui une grande part de la critique d’art. Pour appréhender ce qu’il fait, il faut tout simplement décrire attitudes et objets, manières de faire et de recevoir.

Remarquons que Jephan de Villiers n’est pas le seul “créateur” qui, ne se revendiquant d’aucune “position artistique”, exerce son métier dans le champ même de l’art. Nous n’y verrons aucune contradiction, le champ de l’art étant le seul territoire de l’activité intellectuelle et sensible qui peut accueillir les pensées nomades, celles qui, errantes, se conçoivent hors des limites de nos sociétés. C’est probablement le seul lieu où la liberté soit possible.

Au tamis des accommodements pseudo-scientifiques de l’histoire de l’art – ses règles, ses règlements et ses officialités –, il oppose de facto une attitude : celle d’un homme face à la nature, s’interrogeant sur sa destinée.
D’emblée, il nous invite à rentrer – ou à ne pas le faire – dans un univers. Celui-ci se compose de divers objets, boîtes et volumes, installations et mises en scène, pages de graphies souvent réunies en albums, le tout constituant un ensemble cohérent.

Mais avant qu’il soit question de ces objets et de leur présentation, Jephan de Villiers nous fait remarquer avec une sereine distance le besoin quasi quotidien qu’il éprouve à se livrer à l’une ou l’autre des activités qui constituent son vécu :

Flâner seul dans les bois – le plus souvent la forêt de Soignes –, parcourir les landes, les plages, toutes les étendues de la nature... Ramasser branches, brindilles, feuilles, cailloux et coquilles...
Collectionner le vaste ensemble de ces riens glanés (comme sous le ressac de toutes ses promenades, mille riens que ni vous ni moi n’aurions remarqués sous nos pas, s’amoncellent dans son atelier...).
Reconstruire à partir d’eux, des sujets, personnages ou saynètes, textes à l’écriture cryptée...

Alin Avila, Paris juin 2004


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JEPHAN DE VILLIERS  ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

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ÉTÉ 2017 ....


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