samedi 10 novembre 2018

FRANCISCO SUBIRA I BERTRAN : ART BRUT EN ESPAGNE

C'est à Jo Farb-Hernandez que je dois cette magnifique découverte !









 









 










Isabelle Pulby, traductrice attitrée des Grigris, a traduit le texte écrit par Jo Farb-Fernandez pour Spaces :

Né dans le petit village de Pardines dans les Pyrénées, en Catalogne, Francisco et sa famille partirent pour Vilarnadal alors qu'il avait 8 ans. Ce petit village, situé au nord de Figueras et à une vingtaine de km seulement de la Méditerranée, n'était pas aussi isolé que Pardines ; cependant il était aussi très primitif dans ses équipements : pas d'eau courante ni d'électricité nulle part dans la ville. Sa sœur mourut de la tuberculose quand Francisco avait 14 ans, sa mère et son frère y succombèrent aussi quelques années plus tard. Les gens commencèrent à éviter le contact avec Francisco et son père, de peur de contracter eux aussi la maladie ; ce fut également la fin de sa scolarité. Bien qu'il se maria plus tard, lui et sa femme ne purent pas avoir d'enfants.

Francisco, connu sous le diminutif de Paquito, travailla comme berger pendant plus de 40 ans. A sa retraite, il vendit leurs bêtes, mais il ne pouvait pas rester en place et avait besoin de faire quelque chose de son temps libre. Un jour, en regardant l'os de la mâchoire après avoir mangé une joue de porc, il se rappela avoir vu de belles sculptures dans un livre qu'un ami lui avait prêté des années auparavant. Il décida alors de s'essayer à la sculpture. A partir de fer forgé, il formait des figures d'animaux, oiseaux et flore de sa région, mais aussi de danseurs, sirènes et créatures de mythes et légendes. Autour d'une infrastructure de tiges de fer, il disposait un grillage métallique puis l'entourait de film plastique et couvrait ensuite l'ensemble de béton. Il ajoutait parfois sur la dernière couche de blanc, des touches de couleur avec des pigments secs, pour mettre en valeur certains détails. Il installa un petit atelier non loin de sa maison, là où il avait élevé certains de ses lapins, poulets et moutons. Il partageait son temps entre son potager et ses sculptures, accordant plus de temps à ces dernières en hiver, quand le jardin exigeait moins de travail. Il avait plus de goût pour finir ses pièces plutôt que d'en parfaire la réalisation. Si quelque chose ne fonctionnait pas du tout il le jetait, mais il acceptait d'autres travaux dans lesquels il avait mal calculé, et passait alors à autre chose.

Dans son atelier il créa plus de 80 pièces, certaines monumentales, bien plus grandes que l'échelle humaine. Beaucoup d’œuvres sur pied sont tout juste tridimensionnelles, n'ayant souvent pas plus de 10 à 15 cm d'épaisseur alors qu'elles peuvent s'étirer jusqu'à plus d'1,80 m. Il travaillait avec persistance, en se concentrant sur une pièce à la fois. Il installa d'abord ses figures dans le petit jardin devant le lieu où il gardait ses animaux, en face de sa maison. Mais plus tard, manquant de place, il commença à les ajouter au corral en bas de la rue, devant son atelier. 

Subirà créa deux sortes d’œuvres très différentes. Beaucoup d’œuvres sont simplement du béton recouvrant une structure de fer, parfois peint ou avec des incrustations de pierres ou de coquillages. Et bien qu'il continua à travailler dans cette veine plus simple jusqu'au bout, il commença aussi à créer des œuvres avec une ornementation plus étendue : de nombreuses figures (au départ notamment celles situées dans le jardin d'en bas, devant son atelier) montre un usage novateur d'une grande variété d'objets trouvés : parmi d'autres matériaux, ces travaux d'assemblage comportent fil de fer, corde, filets, bouteilles de plastique et de verre, racines, clous, manches à balai, pailles, brosses, coquillages, boites de conserve, épingles et pièces de monnaie.

A l'automne 2005, comme ils devenaient âgés, ils vendirent leurs biens et emménagèrent dans une maison de retraite au sud-ouest de Figueras. Les gens qui acquirent la maison promirent de prendre soin des sculptures et à ce jour c'est ce qu'ils ont fait. La plupart des œuvres extérieures restent visibles depuis la rue.


SUR SPACES

LOCALISATION

FRANCISCO SUBIRA I BERTRAN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

LE BEAU TEXTE DE LA TISSEUSE PAR CHEMINS

(cliquer)

Vilarnadal

ESPAGNE 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire