C'est à Jo Farb-Hernandez que je dois cette magnifique découverte !
Isabelle Pulby, traductrice attitrée des Grigris, a traduit le texte écrit par Jo Farb-Fernandez pour Spaces :
SUR SPACES
LOCALISATION
FRANCISCO SUBIRA I BERTRAN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
LE BEAU TEXTE DE LA TISSEUSE PAR CHEMINS
(cliquer)
Isabelle Pulby, traductrice attitrée des Grigris, a traduit le texte écrit par Jo Farb-Fernandez pour Spaces :
Né dans le petit village de Pardines dans les Pyrénées,
en Catalogne, Francisco et sa famille partirent pour Vilarnadal alors
qu'il avait 8 ans. Ce petit village, situé au nord de Figueras et à une
vingtaine de km seulement de la Méditerranée, n'était pas aussi isolé
que Pardines ; cependant il était aussi très primitif dans ses
équipements : pas d'eau courante ni d'électricité nulle part dans la
ville. Sa sœur mourut de la tuberculose quand Francisco avait 14 ans,
sa mère et son frère y succombèrent aussi quelques années plus tard. Les
gens commencèrent à éviter le contact avec Francisco et son père, de
peur de contracter eux aussi la maladie ; ce fut également la fin de sa
scolarité. Bien qu'il se maria plus tard, lui et sa femme ne purent pas
avoir d'enfants.
Francisco,
connu sous le diminutif de Paquito, travailla comme berger pendant plus
de 40 ans. A sa retraite, il vendit leurs bêtes, mais il ne pouvait pas
rester en place et avait besoin de faire quelque chose de son temps
libre. Un jour, en regardant l'os de la mâchoire après avoir mangé une
joue de porc, il se rappela avoir vu de belles sculptures dans un livre
qu'un ami lui avait prêté des années auparavant. Il décida alors de
s'essayer à la sculpture. A partir de fer forgé, il formait des figures
d'animaux, oiseaux et flore de sa région, mais aussi de danseurs,
sirènes et créatures de mythes et légendes. Autour d'une infrastructure
de tiges de fer, il disposait un grillage métallique puis l'entourait de
film plastique et couvrait ensuite l'ensemble de béton. Il ajoutait
parfois sur la dernière couche de blanc, des touches de couleur avec des
pigments secs, pour mettre en valeur certains détails. Il installa un
petit atelier non loin de sa maison, là où il avait élevé certains de
ses lapins, poulets et moutons. Il partageait son temps entre son
potager et ses sculptures, accordant plus de temps à ces dernières en
hiver, quand le jardin exigeait moins de travail. Il avait plus de goût
pour finir ses pièces plutôt que d'en parfaire la réalisation. Si
quelque chose ne fonctionnait pas du tout il le jetait, mais il
acceptait d'autres travaux dans lesquels il avait mal calculé, et
passait alors à autre chose.
Dans son atelier
il créa plus de 80 pièces, certaines monumentales, bien plus grandes que
l'échelle humaine. Beaucoup d’œuvres sur pied sont tout juste
tridimensionnelles, n'ayant souvent pas plus de 10 à 15 cm d'épaisseur
alors qu'elles peuvent s'étirer jusqu'à plus d'1,80 m. Il travaillait
avec persistance, en se concentrant sur une pièce à la fois. Il installa
d'abord ses figures dans le petit jardin devant le lieu où il gardait
ses animaux, en face de sa maison. Mais plus tard, manquant de place, il
commença à les ajouter au corral en bas de la rue, devant son atelier.
Subirà
créa deux sortes d’œuvres très différentes. Beaucoup d’œuvres sont
simplement du béton recouvrant une structure de fer, parfois peint ou
avec des incrustations de pierres ou de coquillages. Et bien qu'il
continua à travailler dans cette veine plus simple jusqu'au bout, il
commença aussi à créer des œuvres avec une ornementation plus étendue :
de nombreuses figures (au départ notamment celles situées dans le
jardin d'en bas, devant son atelier) montre un usage novateur d'une
grande variété d'objets trouvés : parmi d'autres matériaux, ces travaux
d'assemblage comportent fil de fer, corde, filets, bouteilles de
plastique et de verre, racines, clous, manches à balai, pailles,
brosses, coquillages, boites de conserve, épingles et pièces de monnaie.
A
l'automne 2005, comme ils devenaient âgés, ils vendirent leurs biens et
emménagèrent dans une maison de retraite au sud-ouest de Figueras. Les
gens qui acquirent la maison promirent de prendre soin des sculptures et
à ce jour c'est ce qu'ils ont fait. La plupart des œuvres extérieures
restent visibles depuis la rue.
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