samedi 20 juin 2020

TREIZE BIS ...MOI J'AIME


Voici aujourd'hui sur les Grigris une réjouissante découverte facebookienne ...

















ET ( UN EXTRAIT) D'UNE TRÈS COMPLÈTE INTERVIEW DE CLAIRE COURDAVAULT

Peux-tu nous parler de la démarche – des « actes poétiques » et des « interventions nocturnes » ?
A chaque fois qu'on partait dans la rue, c'étaient des « actes poétiques ». C'est d’ailleurs ce qu'on expliquait à la police.
On sortait tout un tas d'arguments artistiques et littéraires… les policiers finissaient par nous laisser terminer nos collages ! Parfois ils nous disaient même « dépêchez-vous, la colle va sécher ». Rires

Quelle était la réaction des habitants du quartier face à vos collages ?
En 2009 dans notre quartier (ndlr : le 19ème), il n'y avait pas autant de collages qu'aujourd'hui. On collait beaucoup la nuit. On faisait des rencontres, ça suscitait chez le passant une curiosité, et du coup on se parlait, on échangeait, et une fois il y a même quelqu'un qui a suivi le mouvement. Certains collages étaient arrachés ou même emportés par les gens. Sur le moment, ça a été une déception pour nous, car c'était un cadeau pour les gens et pour la rue ! Et puis rapidement, on a compris que cela faisait partie du jeu.
La rue est un espace de véritable partage où l’on rencontre les gens, où l’on communique.
Maintenant que j'interprète le Treize bis en solo, je n’ai plus la même façon d'opérer et je colle aussi parfois en journée.

Comment « Le Treize Bis (13bis) » a-t-il évolué ?
Pour Treize Bis nous avons été deux entre 2009 et 2012. Pendant cette période on a eu le temps de faire beaucoup de choses.
Puis ma voisine a dû se concentrer sur ses projets personnels, et j’ai eu cette envie de continuer et de poursuivre l'aventure seul.
Beaucoup de personnes m'ont encouragé.
Et puis toujours ces rencontres... Le rebondissement a été immédiat, presque prémonitoire.
C’est à ce moment-là que j'ai retrouvé, dans la rue une connaissance de fête qui m'a alors proposé un projet collectif dans sa boutique "By Mutation" (20ème). Nous avons alors créé ensemble le VVX (on a conceptualisé deux éditions).
Et, une chose en entraînant une autre, mon ami François Goupil graphiste-illustrateur, que j'avais rencontré lors d'une performance Treize Bis (« La Fosse des Mariannes », présenté par l'agence Réécrire, au Barbershop). Il m'a beaucoup aidé, m'a formé, m'a rendu autonome pour toute la partie informatique et infographie. Un nouvel outil pour moi !
Puis Tryphon Latoune habitant le quartier qui, après avoir vu mes collages m'a contacté. Passionnée de street-art elle est photographe.
Le collage des yeux sur galets est un projet réalisé avec cette personne, du "land-art" en réalité. Je l'appelle secrètement « Les yeux de la mer »…
On a collé 300 yeux sur des galets… on aurait aimé en faire plus, la plage était immense…! C'était une très belle expérience.

Quels médiums utilises-tu ?
Quand on n’a pas les moyens, on va chercher des solutions, des matériaux différents, on va « tricher » en arts plastiques quand on peut ne pas coller en grand, quand on n’a pas d’échafaudages, d’autorisations etc. Les idées arrivent…J’aurais envie de revenir à ces projets, faire des mises en scènes, sortir des murs… J’ai une multitude de nouvelles idées que j’ai envie d’exploiter.

Quelle impression, réflexion souhaites-tu créer chez les passants et tous ceux qui verront tes oeuvres ?
Pour qu’une œuvre soit bonne, il faut qu’elle suscite des questionnements. Il faut que les gens s’approprient les choses, que ça fasse appel à leurs souvenirs, leur mémoire, leurs sentiments.
Il est important pour moi de rester dans le sensible, pas trop dans le discours, avec le ressenti avant tout. Surtout dans le street-art, il est important de ressentir une œuvre, d’être dans le sentiment brut « j’aime-j’aime pas ». Pas besoin d’avoir lu des livres pour comprendre l’art. J’essaie de rester dans un sentiment pur.
Je ne revendique rien. Même si être street-artiste c’est un peu être rebelle, dans une critique détournée de la société.
Dans la rue, c’est un acte pur de création, un espace d’expression qui ramène à la rencontre et au partage. Il s’agit d’apporter de la poésie aux gens pour les faire sortir de leur quotidien car je pense que tout le monde en a besoin.
Laisser une trace répond aussi au besoin d’existence, dans notre rapport à la vie, au temps qui passe, à la mort.
Mot de la fin ? Envies, projets à venir ?
J’aimerais expérimenter des projets de créations pour des lieux, compagnies de danse/théâtre me plairaient beaucoup. Et pas qu’en collage d’ailleurs !
J’ai déjà travaillé sur du théâtre d’ombres, sur les voilages, la lumière…
Par ailleurs, j’aime beaucoup l’idée de sculpture de papier.
J’ai des envies de travail sur les déchirures…
Je rêve de créer sur des formats encore plus grands, avec une nacelle, un échafaudage !!
Peut-être par la suite aurai-je envie de partir dans le collage abstrait, le pixel, le démesurément grand, les lignes noires et blanches… J’ai des milliers d’idées et d’envies.
Plus largement, je veux surtout rester dans le plaisir de créer et la rue est plaisir car il y a une vraie notion de partage et de liberté !

LE LIEN VERS L'ENTRETIEN DE CLAIRE COURDAVAULT SUR ARTIST UP

LE SITE DE L'ARTISTE

L'ARTISTE SUR FACEBOOK

DES VIDÉOS

(cliquer)





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire