Jean-Jacques Petton est un artiste complètement atypique. Il est né en 1934 et a eu plusieurs vie en une, colonel, architecte à l’armée puis dans le civil. C’est à la retraite qu’il a enfin réalisé son rêve d’enfant : être artiste. Il utilise des matériaux bruts, récupérés sur la plage et les fonds des abers. Il appelle ça « aller au Pinsé », c'est-à-dire aller ramasser des débris marins après la tempête. Jean-Jacques Petton utilise ces reliques pour produire des œuvres qui sont en quelque sorte une mémoire de la mer et des hommes. Des formes façonnées puis abandonnées par les éléments, il fait naître des tableaux, des scènes, des sculptures, un univers de personnages grotesques, ludiques, amusants au premier abord. Fantaisie, dérision, humour (souvent noir), critique sociale, anticléricalisme, provocation politique ou sexuelle définissent un univers foisonnant.
Dans son hangar-atelier de Porspaul, à Lampaul-Plouarzel (Finistère), Jean-Jacques Petton crée des sculptures à partir de bois flottés ramassés sur les plages des abers.
Ancien militaire dans l’arme du Génie, puis architecte dans le civil, en France et à l’étranger, c’est en 2000 que Jean-Jacques Petton est revenu dans le berceau de sa famille (Plouarzel et Lampaul-Plouarzel) pour y vivre ce qu’il appelle « une retraite débridée ».
En effet, c’est dans un hangar-atelier donnant sur le port de Porspaul que Jean-Jacques a réalisé son rêve d’enfant : « Être un pinseyeur épicurien dans une caverne d’Ali Baba architecturée au délire. » Il donne la définition du pinsé et du pinseyeur : « Le pinsé vient de pensë, mot breton qui, en français, signifie naufrage et épave. Il s’agit de tout ce que l’on ramasse sur l’estran : bois flotté, cordages, filets, bouées, débris en plastique… tandis que le pinseyeur est celui qui crée à partir de récupérations marines. »
Une démarche créative en perpétuelle évolution
Après une prédominance de tableaux-assemblages réalisés en pinsé, ce sont maintenant des sculptures qui envahissent l’atelier de l’artiste. Réalisées, pour la plupart, à partir de bois flottés ramassés dans les abers, ces sculptures sont, en majorité, de grandes dimensions et ont pour thème principal ce que Jean-Jacques a nommé « les grotesques ». « C e sont des sortes de caricatures à taille humaine qui sont au confluent du végétal, de l’animal et de l’humain », confie-t-il.
« Priorité au ludique »
À 87 ans, Jean-Jacques s’amuse : « Mes thèmes de travail ont longtemps oscillé entre le grave, voire le tragique, et le ludique. Avec l’âge qui avance, j’ai choisi de donner la priorité au ludique et, si possible, à l’humoristique. Cela donne lieu à des créations de plus en plus débridées, ce qui n’interdit pas de me livrer à une réflexion philosophique (sans me prendre au sérieux), sur la vie, l’amour, la mort et même la survie. »
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Atelier de Jean-Jacques Petton
Uniquement sur rendez-vous au 06 63 29 38 42
Aout 2020
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