mardi 27 juillet 2021

" SINGULIÈRES - PLURIELLES " : LES FEMMES DANS LA COLLECTION DE MICHEL LEROUX "ART OBSCUR" (4 )


Il y a un an, au début de la crise sanitaire, mon ami Michel Leroux avait  eu plaisir à partager plusieurs séries d’œuvres d’Art Brut et apparentés (dont une série sur « l’art posté » ou mail art) sur Facebook.
Depuis quelques semaines il continue ses partages et  propose une nouvelle série.
" SINGULIÈRES - PLURIELLES ".
Voici donc aujourd'hui sur les Grigris quelques  femmes de la collection "Art obscur" ...  

 

Marie ESPALIEU (1923 – 2007)

 
Marie Espalieu dans la cour de sa ferme, devant ses réalisations. Photo Robert Doisneau.

 


« Un jour, j’ai trouvé un morceau de bois qui ressemblait à une tête. Ça m’est venu comme ça…
Des fois, quand une sculpture ne me plaît pas, je la brûle dans le poêle.
Quand Robert Doisneau est passé, il m’en a acheté plusieurs.
On dit maintenant que je suis connue de loin. »


 

 Honorine BURLIN (1932 – 2010)

Sculptures d’Honorine Burlin installées devant chez elle. Photo Sophie Lepetit


« Elles ne sont pas très nombreuses les créatrices dans le domaine de l’Art Brut. Une dizaine pour cent, tout au plus, sont représentées dans la Collection de l’Art Brut à Lausanne. Elles sont encore moins nombreuses dans le domaine des environnements spontanés et insolites, et plus particulièrement dans celui de la création de sculptures en ciment. » (Jean-Louis Bigou)

 

  Ody SABAN

 




« Mon art est un art magique, je suis une voyante. Je suis en métamorphose continuelle. La plupart du temps, spontanément, je suis dans un univers d’imagination et d’hallucination. Par exemple : quand je me sens une fleur, je rentre dans sa peau et je regarde le monde à travers elle. Je peux rentrer dans la peau de quelqu’un d’autre … »

« J’ai la chance, bien que j’ai des rapports avec la folie, de n’avoir jamais été enfermée dans un asile psychiatrique, comme la plupart des autres (créatrices d’Art Brut). J’ai la chance de pouvoir m’exprimer librement. Et même les choses folles, j’ai la chance de pouvoir les comprendre et les maîtriser. »

 

 Marie-Rose LORTET


« Il n’y a pas de limite avec la laine, le fil c’est la grande liberté. Dans son rythme lent, les mailles s’échafaudent. Le tricot laisse à l’imagination et à la pensée le temps de cheminer, de fabriquer des images mentales, puis de les réaliser. »



 Simone LE CARRÉ - GALIMARD (1912 - 1996)

 



« Ma mère était mennonite. Cette secte interdisait toute joie, tout plaisir. Ajoutez à cela la mort de mon père lorsque j’avais sept ans : pas question pour moi d’avoir des jouets ! J’ai donc commencé à m’en fabriquer. Chaque soir depuis des dizaines d’années, avec mon mari, on ‘fait’ les poubelles. Je redonne vie à toutes ces poupées qui, à un Noël, ont donné du bonheur à une enfant et qui ont été abandonnées parce que le Noël suivant apportait un jouet encore plus beau. » 



Louise TOURNAY dite Loulou (1925 - 2010)

 





« Mes sculptures dépassent rarement les vingt centimètres car je ne suis qu’une pauvre petite chose, qui n’a pas beaucoup de force. Je fais toutes mes sculptures à l’aide d’une aiguille à tricoter fichée dans une planche percée de trous. La pièce terminée, je dois la vider pour qu’elle n’explose pas dans le four… »

« La terre glaise est pour moi une sorte de chair refroidie, chose que je connais parfaitement puisque j’ai pratiqué le métier de garde-malade… J’ai toujours aimé caresser, palper, sentir avec mes doigts, pour mieux comprendre. »   

Louise Tournay est devenue une ‘classique’ de l’Art Brut. Son travail est, en effet, dans la Collection de l’Art Brut à Lausanne, ainsi que dans la Collection L’ARACINE présentée au LaM (Lille Métropole). « Je ne sais rien faire d’autre. Simplement reproduire, tant bien que mal, les travers de l’humanité. Je n’en suis pas dépourvue non plus. Mea culpa. » Louise Tournay


 Madeleine LOMMEL (1923 - 2009)




Madeleine LOMMEL est la cofondatrice de la collection d’Art Brut « L’Aracine » (collection aujourd’hui présentée au Musée du LaM Lille Métropole). L’on sait moins, à son propos, qu’elle a dessiné, depuis les années 70, dans la plus grande discrétion. 


« Au début de la collection L’Aracine, j’ai exposé mon propre travail ; c’était une erreur ! On ne peut pas être juge et partie. Mais je peux affirmer que quiconque touche à la matière a une autre approche des œuvres ; et que ma propre interrogation quant à la création m’a ouvert des voies incommensurables, et apporté bien des éclaircissements. »

 


 (cliquer)
 

 

2 commentaires:

  1. Merci Sophie pour ton nouveau clin d'œil à mes collectes !

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  2. toujours une surprise un emerveillement une rencontre , merci chére sophie.
    je viens de m'acheter de nouveaux pigments
    baisers très chére à toi et à tous les painters men ans women.
    KIsKiss Kiss I love you gig sister in the art. frankie

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