Cet été nous nous sommes arrêtés au Bar du Mont Salut afin de découvrir les souches transformées et magnifiées d' ANDRE MORVAN .
Nous n'avons pu hélas rencontrer l'artiste mais nous avons eu la possibilité de prendre des photos .
En voici quelques unes !
Depuis j'ai fait la connaissance de MICHEL LEROUX , nous avons parlé des souches d'ANDRE MORVAN et il a eu la gentillesse d'écrire un article pour accompagner ces photographies ...
« De l’Enfer, j’en ai fait un paradis »
Chaque année les milliers d’estivants, venant d’Auray et se rendant en villégiature à Quiberon, ont un petit moment d’étonnement lorsqu’ils traversent le lieu dit « Mont Salut ». En effet, de chaque côté de la route, des animaux et des personnages en bois mort les saluent. Certains touristes s’arrêtent pour prendre quelques photos puis repartent bien vite vers l’océan … au grand désespoir de la fille de l’auteur de ces ‘sculptures’ qui, dans son « Bar du Mont Salut », reste chocolat !
Il faut dire que l’accueil n’y est pas chaleureux … Et puis, qu’apprendraient ces passants curieux sur le créateur inspiré de ce lieu ? Rien ! En effet, André Morvan n’est pas un bavard ! Pas de blabla, il est à l’ouvrage ! Mais Alors, que sait-on de lui ? Dans les revues spécialisées sur les environnements d’Art Populaire, on y lit qu’il s’appelle « Morvandré » … et que ses créations se situent sur la commune de Ploërmel …
André Morvan s’appelle bien André Morvan et ses réalisations se situent sur la commune de Ploemel en direction de Plouharnel, et non à Ploërmel (situé à plus de soixante dix kilomètres). Vous me suivez ?
André Morvan est aujourd’hui âgé de soixante dix huit ans. Il a toujours vécu dans ce lieu où ses parents tenaient déjà un petit café et possédaient quelques vaches. A quatorze ans il suit une formation d’apprenti menuisier, puis il deviendra menuisier charpentier. C’est un peu avant sa retraite qu’il commence à assembler des bois mort et à les installer autour de sa maison. Ses premières réalisations sont d’abord des animaux. Les personnages viendront plus tard.
Un très intéressant interview d’André Morvan, effectué par Marc Décimo à la fin des années quatre vingt dix (1), nous en apprend beaucoup sur ses débuts en création et sa technique : « J’ai toujours eu l’habitude de travailler le bois … J’ai même réalisé certaines parties du bar … Un jour, je me promenais en forêt et je suis tombé sur un tronc d’arbre qui m’a fait penser à un canard. Je l’ai ramassé et, à l’aide d’un marteau et d’une scie, je l’ai travaillé pour lui donner une forme plus évocatrice encore… » .
Le parallèle avec la pierre d’achoppement du Facteur Cheval est assez saisissant … Comme ce dernier, André Morvan ne va plus s’arrêter de créer ! « … Je recherche les souches de chêne et celles de châtaignier. Après la tempête de 1986, j’en ai ramassé beaucoup. Cela m’occupe !... Je récupère des morceaux de bois et je les fixe avec des clous pour former des animaux et des personnes. Pour conserver sous le soleil les bois qui finiraient par craquer, je les enduis d’huile brûlée…. ». Ses sources d’inspiration sont issues de son environnement quotidien : « Ce qui me guide, ce sont souvent des images aperçues dans les journaux…»
Accompagnant ce texte, les photos de Sophie Lepetit nous montrent ces assemblages de bois mort représentant des animaux fantastiques, et bien sûr le merveilleux ensemble de musiciens entourés de danseuses. Certaines ‘sculptures’ peuvent atteindre plus de trois mètres de haut.
Le meilleur moment pour profiter pleinement de ce superbe environnement d’Art Populaire est le soir (2), quand le soleil breton vient illuminer, tel un projecteur, ces musiciens et danseuses. Prendre une bière sur la terrasse adjacente au bar et écouter cet orchestre du vent devient un moment rare !
Rare comme le soir où je surpris André Morvan à l’œuvre. Il était en train de pointer une fine plaque de plastique blanc dans l’entrejambe d’une de ses danseuses, un plastique blanc faisant office de culotte … La scène était des plus cocasses, mais je savais que si je faisais le moindre mouvement pour prendre une photo, André Morvan se serait aperçu de ma présence et serait parti précipitamment, en laissant sa danseuse en tenue d’Eve… Et c’est seulement au moment où il voulu mettre une culotte à une deuxième danseuse qu’il constata ma présence. Un rapide salut de la main puis il rangea marteaux et pointes, et disparu … André Morvan est un taiseux, alors laissons lui le mot de la fin : « Auparavant cet endroit était dénommé « l’Enfer », j’en ai fait un paradis. Un paradis en bois, ça change des mégalithes ».
(1) Les différentes interventions d’André Morvan, qui enrichissent ce texte, sont extraites du livre de Marc Décimo : « Les jardins de l’Art Brut » Edition ‘Les presses du réel’ (2007).
(2) Avis aux amateurs de lieux insolites : Si le bar est fermé, ne tentez pas d’escalader le talus pour prendre votre photo. L’accueil peut alors être glacial ! (Certains amateurs en ont fait la méchante expérience…)
Et pour ceux qui parlent anglais : ICI
Nous n'avons pu hélas rencontrer l'artiste mais nous avons eu la possibilité de prendre des photos .
En voici quelques unes !
Depuis j'ai fait la connaissance de MICHEL LEROUX , nous avons parlé des souches d'ANDRE MORVAN et il a eu la gentillesse d'écrire un article pour accompagner ces photographies ...
« De l’Enfer, j’en ai fait un paradis »
Chaque année les milliers d’estivants, venant d’Auray et se rendant en villégiature à Quiberon, ont un petit moment d’étonnement lorsqu’ils traversent le lieu dit « Mont Salut ». En effet, de chaque côté de la route, des animaux et des personnages en bois mort les saluent. Certains touristes s’arrêtent pour prendre quelques photos puis repartent bien vite vers l’océan … au grand désespoir de la fille de l’auteur de ces ‘sculptures’ qui, dans son « Bar du Mont Salut », reste chocolat !
Il faut dire que l’accueil n’y est pas chaleureux … Et puis, qu’apprendraient ces passants curieux sur le créateur inspiré de ce lieu ? Rien ! En effet, André Morvan n’est pas un bavard ! Pas de blabla, il est à l’ouvrage ! Mais Alors, que sait-on de lui ? Dans les revues spécialisées sur les environnements d’Art Populaire, on y lit qu’il s’appelle « Morvandré » … et que ses créations se situent sur la commune de Ploërmel …
André Morvan s’appelle bien André Morvan et ses réalisations se situent sur la commune de Ploemel en direction de Plouharnel, et non à Ploërmel (situé à plus de soixante dix kilomètres). Vous me suivez ?
André Morvan est aujourd’hui âgé de soixante dix huit ans. Il a toujours vécu dans ce lieu où ses parents tenaient déjà un petit café et possédaient quelques vaches. A quatorze ans il suit une formation d’apprenti menuisier, puis il deviendra menuisier charpentier. C’est un peu avant sa retraite qu’il commence à assembler des bois mort et à les installer autour de sa maison. Ses premières réalisations sont d’abord des animaux. Les personnages viendront plus tard.
Un très intéressant interview d’André Morvan, effectué par Marc Décimo à la fin des années quatre vingt dix (1), nous en apprend beaucoup sur ses débuts en création et sa technique : « J’ai toujours eu l’habitude de travailler le bois … J’ai même réalisé certaines parties du bar … Un jour, je me promenais en forêt et je suis tombé sur un tronc d’arbre qui m’a fait penser à un canard. Je l’ai ramassé et, à l’aide d’un marteau et d’une scie, je l’ai travaillé pour lui donner une forme plus évocatrice encore… » .
Le parallèle avec la pierre d’achoppement du Facteur Cheval est assez saisissant … Comme ce dernier, André Morvan ne va plus s’arrêter de créer ! « … Je recherche les souches de chêne et celles de châtaignier. Après la tempête de 1986, j’en ai ramassé beaucoup. Cela m’occupe !... Je récupère des morceaux de bois et je les fixe avec des clous pour former des animaux et des personnes. Pour conserver sous le soleil les bois qui finiraient par craquer, je les enduis d’huile brûlée…. ». Ses sources d’inspiration sont issues de son environnement quotidien : « Ce qui me guide, ce sont souvent des images aperçues dans les journaux…»
Accompagnant ce texte, les photos de Sophie Lepetit nous montrent ces assemblages de bois mort représentant des animaux fantastiques, et bien sûr le merveilleux ensemble de musiciens entourés de danseuses. Certaines ‘sculptures’ peuvent atteindre plus de trois mètres de haut.
Le meilleur moment pour profiter pleinement de ce superbe environnement d’Art Populaire est le soir (2), quand le soleil breton vient illuminer, tel un projecteur, ces musiciens et danseuses. Prendre une bière sur la terrasse adjacente au bar et écouter cet orchestre du vent devient un moment rare !
Rare comme le soir où je surpris André Morvan à l’œuvre. Il était en train de pointer une fine plaque de plastique blanc dans l’entrejambe d’une de ses danseuses, un plastique blanc faisant office de culotte … La scène était des plus cocasses, mais je savais que si je faisais le moindre mouvement pour prendre une photo, André Morvan se serait aperçu de ma présence et serait parti précipitamment, en laissant sa danseuse en tenue d’Eve… Et c’est seulement au moment où il voulu mettre une culotte à une deuxième danseuse qu’il constata ma présence. Un rapide salut de la main puis il rangea marteaux et pointes, et disparu … André Morvan est un taiseux, alors laissons lui le mot de la fin : « Auparavant cet endroit était dénommé « l’Enfer », j’en ai fait un paradis. Un paradis en bois, ça change des mégalithes ».
(1) Les différentes interventions d’André Morvan, qui enrichissent ce texte, sont extraites du livre de Marc Décimo : « Les jardins de l’Art Brut » Edition ‘Les presses du réel’ (2007).
(2) Avis aux amateurs de lieux insolites : Si le bar est fermé, ne tentez pas d’escalader le talus pour prendre votre photo. L’accueil peut alors être glacial ! (Certains amateurs en ont fait la méchante expérience…)
Et pour ceux qui parlent anglais : ICI
ANDRE MORVAN
Bar du Mont-Salut
Sur la route d’Auray à Quiberon
Non loin du village de Crach (56950- Morbihan)
je ne comprends pas que ton blog si passionnant ne décolle pas!
RépondreSupprimerles reportages sont très complets ..
je te remercie de tout ces bon moments!
lu ton article. ça fait des années qu'au cours de mes vacances à Carnac, j'aperçois ces personnages et animaux de bois sur la route d'Auray (sans jamais m'arrêter). ... cet été il m'est soudain venu à l'idée que ces sculptures pourraient t'intéresser ! j'ai bien sûr oublié de t'en parler, je ne pensais pas que tu passerais devant aussi !
RépondreSupprimerisabelle
Très chouette! j'aime...
RépondreSupprimercoucou Sophie grâce à ton blog je découvre André Morvan qui résonne par rapport à mon propre travail , bien que ce que je fasse soit plus petit !!
RépondreSupprimerChristine