jeudi 31 mars 2011

CATHERINE URSIN ET SES FEMMES DE METAL





Quand une grigriteuse rencontre une avaleuse de métal ...


Peut- être que les coups de foudre artistiques s’apparentent aux coups de foudre amoureux .. Cela vous tombe dessus sans que la raison bien sûr ait son mot à dire . On tombe amoureux sans savoir pourquoi d’un être humain ou d’une œuvre d’art puis les jours passent et tout parait évident et limpide . On se rend compte que ce n’est pas un hasard et que les raisons sont multiples . Et bien moi ce week end j’ai eu un véritable coup de cœur pour CATHERINE URSIN et ses femmes de métal. Cette belle découverte je la dois à mon Isabelle de Beauvais !

Il y a du Marie Morel, du Frédérique Prokop dans les tourments, dans les souffrances de Catherine et cette comparaison est un hommage car ces deux artistes sont chères à mon coeur , indispensables à ma vie .

" Il est peut-être des vies lisses se déroulant sans coups ni heurts. Des vies qui glissent à la surface sans se blesser, sans un accroc, sans jamais déchirer la blancheur des chemins bien tracés et des peaux enfantines. Mais rares sont ceux qui traversent les ans sans s’y égratigner, ni se recoudre ." C’est la métaphore de la couture que brode sans se lasser CATHERINE URSIN , Pénélope moderne. Elle récupère et assemble les bouts de métal dont l’usure raconte une histoire, et les motifs une époque. Et c'est pour cela que le trés beau texte écrit pour Frédérique Prokop trouve ici un écho :

" On peut y voir des épidermes suturés comme des patchworks, inquiétants comme des secrets enfouis mais rassurants comme ces vieux édredons rapiécés qui témoignent qu’on peut vieillir et s’abîmer sans être jeté, que l’on peut demeurer au coeur d’un foyer sans plus avoir le brillant des vitrines. Car ces coutures sont organiques : chaque suture est écriture. Un alphabet de cicatrices à déchiffrer dans les mémoires des épidermes, dessinant un nouveau contour, façonnant un nouveau relief. Sutures mais aussi nervures : comme autant de lignes de forces, de vaisseaux par lesquels l’énergie circule, chaque fil noué est un lien de plus, un ancrage."


C'est sur la souffrance faite aux femmes que travaille CATHERINE URSIN .

Ainsi cette longue et superbe litanie :


femme-cancer - femmes pendues - femmes noyées - femme recousue - femme qui ne parle plus - bouches cousues - paupières cousues - sexes cousus - ventres cousus - femmes attachées - femme brisée - femme attachée à la mort - femme clouée - femme mangée - femme dévorée par les charognards - le cancer - les loups - femme découpée - femme au coeur cousu, recousu, écorné, chiffonné - femme morte - femme poussière - femme effondrée - femme malade - femme folle - femme habitée - femme-oiseau - femme-crapaud - femme clouée - femme ensorcelée - femme sorcière - femme entière - femme sauvage - femme en flammes - femme brûlée, femme séparée, femme découpée - femme endeuillée - femme noire, femme rouge - femme sang - femme en colère, femme perdue, femme transparente - femmes disparues...



CATHERINE URSIN FEMME EN FUSION ASSURÉMENT.....





http://lesacrificedesfemmes.uniterre.com/

mercredi 30 mars 2011

BARBE BLEUE DE SYLVIE NEVE


LU ET AIME DANS « BARBE BLEUE » DE SYLVIE NEVE L’homme mûr Aime la musique du luth et la jeunesse L’homme mûr aime les doigts de la jeune fille sur les cordes du luth L’homme mûr aime la musique et la jeunesse De la plus jeune L’homme mûr aime les doigts de la jeunesse Sur le corps Du luth. Murmure l’homme … Que dit-il Que dit-il à la plus jeune Que dit –il aux doigts graciles Aux mains pubères et musiciennes l’homme est sûr de son murmure il murmure belles phrases habiles sur le corps et sa musique ouïr dit-il et touche la jeune fille aux doigts savants lui sait séduit et touche la jeune fille à un doigt du cœur qu’il sait ouvrir …


lundi 28 mars 2011

dimanche 27 mars 2011

JEAN-YVES JOUANNAIS ET SON ENCYCLOPEDIE DES GUERRES A REIMS

 


J’aime quand la vie me joue des tours. Au mois de janvier alors que j’allais avec Apolline à la Comédie voir une pièce de théâtre dans la petite salle, je me suis retrouvée entraînée par je ne sais quelle force obscure dans la toute petite salle (Je tiens quand même à préciser que je vois régulièrement des spectacles à la Comédie depuis ….36 ANS … ce qui aggrave mon cas bien sûr !) Lorsque nous avons compris que nous nous étions trompées de salle les portes se sont refermées et nous nous sommes retrouvées prisonnières de cette petite salle. Sortir eut été indélicat …voire franchement grossier. Consternation, colère, regrets …. Et Un homme se mit à parler, se réjouissant d’une salle toujours plus nombreuse. Là, le fou rire a failli prendre le pas sur la consternation... J’imaginais la petite salle vidée de ses spectateurs au profit de cette toute petite salle et d’autres personnes dans une situation semblable à la nôtre ! Mais très vite nous nous retrouvons happées, entraînées par une voix monocorde mais plaisante, un verbe choisi, par des digressions, des citations, des projections, des interrogations, des émotions …

Alors ces conférences-performances sont quoi exactement ? Un «feuilleton aux allures de feu d’artifice » .A propos de son objet fascinant et repoussant, la guerre, le conférencier dit en préambule « son irritation, l'agacement que lui causent les commentaires sur les guerres. Il est d'ailleurs sans opinion particulière, ne cherche ni des perles littéraires sur le combat des hommes qu'il ne veut ni expliciter ni chroniquer. Il ne suscite pas plus volontiers une réaction du public, qu'il surprend sans cesse et bien souvent enseigne sans désirer son approbation. »

« J'emprunte aux deux copistes de Flaubert (Bouvard et Pécuchet) leur technique et leur ridicule ambition. C'est ainsi que je constitue une "bibliothèque de guerre", accumulant de manière hasardeuse, accidentelle, tous les ouvrages, essais, récits, livres techniques traitant du sujet de la guerre. Je ne m'impose aucun corpus a priori, ne me mets pas en quête des ouvrages jugés capitaux ou incontournables. Je ne suis ni historien, ni spécialiste de polémologie. Légitime en rien. C'est en amateur, en écrivain, ou plus précisément en personnage de roman, que j'aborde ce projet, collectionnant au fil de mes lectures, des bribes de phrases, des termes, des images, des légendes, des anecdotes, les réunissant en un impraticable et indéchiffrable cabinet de curiosités qui prend naturellement la forme d'une encyclopédie. Une impossible Encyclopédie des guerres, de L'Iliade à la Seconde Guerre mondiale. Je ne sais pas pourquoi "la guerre", et encore moins pourquoi la guerre qui m'"intéresse" s'arrêterait en 1945 » Pour Alexandre Girardeau la cause est entendue, Jean-Yves Jouannais -parce que c’est de lui qu’il s’agit ! -s’analyse en public, tendance lacanienne : «Il se bat avec son inconscient, sans savoir où il va. Il est sur le territoire de la pensée, pas de la guerre. La guerre, c’est de l’acier, des balles, une gourde, un casque, et lui, ça ne lui a pas traversé l’esprit ! Toutes les guerres se ressemblent, mais la guerre, c’est aussi un portrait de famille.» On apprend par Brigitte Ollier que « L’arbre généalogique des Jouannais ne montre aucun lien particulier avec la guerre, «en tout cas, ni plus ni moins que dans n’importe quelle famille française. Jouannais n’a pas fait son service militaire, et ne sait pas se servir d’une arme. Détail : c’est à cause de Jean Jouannais, son grand‐père paternel mort en 1945 sous l’uniforme français, que l’Encyclopédie ‐ qui prend sa source avec Homère ‐ ne traite d’aucun conflit ultérieur à la Seconde Guerre mondiale. » Cette entreprise hors du commun, qui progresse de manière captivante, entre érudition et histoire personnelle, a été initiée et présentée au Centre Pompidou en 2008. Grâce à Olivier Cadiot et Ludovic Lagarde Reims peut s’enorgueillir de la présence incroyable de Jean-Yves Jouannais.

« L'Encyclopédie des guerres n'est pas censée commenter le phénomène de la guerre, mais m'expliquer à moi-même en quoi ce sujet me concerne »a dit Jean-Yves Jouannais. Car avec cette Encyclopédie des Guerres nous plongeons aussi avec ravissement dans une quête intime, quête avouée et revendiquée, la petite histoire (Jean-Yves Jouannais évoque le cadeau de sa mère pour ses 46 ans, ses lectures d’adolescent ... ) se mêlant à la grande.
En février j’ai été totalement émue lorsque Jean-Yves Jouannais a évoqué la quête de Littré et a posé la question de savoir si cette œuvre monumentale, si ce gigantesque Dictionnaire de la Langue Française n’était pas qu’un prétexte pour avouer son amour à sa fille …Littré ayant, en effet, glissé dans son œuvre phénoménale, parmi des centaines de citations, une toute petite déclaration la concernant.

Alors Jean-Yves Jouannais Idiot brillant (au sens revendiqué d’être unique et singulier) ou fou charmant ? Idiot magnifique ou monomaniaque déjanté ? Candide désarmant ou Candide désarmé par l’ampleur de la tâche qu’il s’est attribuée ?

Si Bouvard et Pécuchet recueillent échec et incompréhension Jean-Yves Jouannais séduit un public conquis par ses digressions, une salle impatiente et acquise à son délire et à sa brillante érudition. Aucun pédantisme chez Jean-Yves Jouannais, chaque mot complexe est expliqué sans forfanterie. Comme malgré lui, sans le vouloir peut- être, Jean-Yves Jouannais rend l’homme meilleur , de ces conférences on ressort grandi et heureux. En livrant son obsession , Jean-Yves Jouannais distille son savoir encyclopédique sans parcimonie et c’est ravi que les spectateurs quittent la salle. » Jean-Yves Jouannais se défend d’être écrivain et raye devant nous un texte sur l’entrée « balcon en forêt  » dépité par son style ampoulé, là où nous nous réjouissons et nous extasions il se fait neurasthénique et critique. Il oscille entre énergie (ce qui devait être l’œuvre d’une vie sera peut être terminé dans 13 ans annonce t’il triomphalement ! – comme si une date de fin présentait un quelconque intérêt alors qu’au contraire c’est le côté « travail de toute une vie » qui émerveille !) et abattement parfois . « Celui que certains appellent « le guérilleros aux yeux bleus » , l’homme qui n’en fait qu’à sa tête l'observateur des guerres précise qu’il n’est pas comédien et que la disposition de la salle n’a rien d’original (une table, une chaise et un écran) et serait peut être à repenser mais la vidéo qui sert d’introduction rituelle est suffisante pour rassembler et pour plonger l’auditoire dans cette drôle de conférence .

Isabelle Rabineau écrit fort justement : « Jean-Yves Jouannais propose en public et à haute voix une encyclopédie que n'aurait pas désavouée André Blavier, le génial collecteur de l'Encyclopédie des fous littéraires. Sans doute l’Encyclopédie parlée des Guerres de Jouannais est d'ores et déjà identique à celle des Fous littéraires : structurellement inachevée, inédite et irrésolue. Chaque entrée se dérobe à l'analyse conventionnelle, chaque virage opéré par Jouannais échappe à tout contrôle. La voix est le protagoniste principal, et lorsque l'artiste parle la guerre, il découvre en même temps qu'il le décortique en public ce qui fixe son obsession et que nous partageons tous, peu ou prou pour des raisons diverses. Nous sommes partie prenante d'une élaboration sobre, sans faste aucun, dont la provocation réelle a à voir avec les conférences dada, les assemblées zutistes, les exposés d'Isidore Izou ou de Raoul Hausmann. » « Jean-Yves Jouannais pose des questions, propose quelques pistes. Bien souvent l'heure est grave. Bien souvent quelque chose de très peu décelable, donne profondément le goût de rire et c’est ça qui est extraordinaire » . Ainsi lors du dernier rendez-vous Jean-Yves Jouannais a évoqué la possibilité que l’Encyclopédie des guerres deviennent finalement l’encyclopédie des abeilles (il faut dire que cette entrée totalement fascinante remporte l’adhésion totale et de son auteur et du public ) et a posé , s’est posé cette étonnante question « peut –on faire la guerre tout seul » ? Mais ce rire n’est-ce -pas aussi tout simplement le rire de la jubilation, de l’enfance retrouvée ?

Et voilà depuis nous revenons non plus par accident mais par choix, nous venons nous régaler de la folie de Jean-Yves Jouannais, de cette folie peu ordinaire, de cette folie émoustillante … Jean-Yves Jouannais on a envie de lui racheter « Fictions » de Borges (il a en effet au fil des mois échangé les livres de sa bibliothèque contre des ouvrages de guerres et maintenant romans et classiques lui font défaut), de lui chercher des films inconnus, de partager sa quête.

Jean-Yves Jouannais, foudre de guerre assurément !





* Le passionnant portrait de Jean-Yves Jouannais par BRIGITTE OLLIER :

http://www.best-regards.fr/?p=184 http://www.lacomediedereims.fr/system/datas/44/original/Portrait_JY-Jouannais_Liberation.pdf?1300100022

JEAN-YVES JOUANNAIS reviendra à Reims le 13 avril et le 18 mai à 19h30 !

L'entrée est libre mais la réservation indispensable au 03 26 48 49 00



samedi 26 mars 2011

DES VELOS POUR VICTOR

JOYEUX ANNIVERSAIRE MON FILS !



* de la part d'Isabelle

....et des photos glanées deci delà .....



* Chez le poète ferrailleur Robert Coudray


* Une photo de RAYMOND LOEWENTHAL







* vus à Lille



* Hervé Bourdin







* Le vélo du JARDIN DE LA LUNA ROSSA à Caen



* http://elf2mani.blogspot.com/



UN HEUREUX 26 MARS 2011 !

vendredi 25 mars 2011

LE THE DU PETIT CHAPERON ROUGE

LE THÉ DU PETIT CHAPERON ROUGE ....


Ce thé au nom charmant est une merveille !
C'est un mélange de thé vert Sencha, de petites groseilles, de morceaux de cerise, de fraise et de framboise !
Je l'achète chez Person 8 rue du Docteur Jacquin à Reims

jeudi 24 mars 2011

EPHAMERON CHEZ NEXUS A REIMS


Il est hélas un peu tard pour parler de l'exposition d' EPHAMERON puisqu'elle s'est terminée ce dimanche 19 mars par une superbe journée en présence de l'artiste mais il est encore possible de se promener sur son site et d'aller découvrir au Centre Saint Exupéry les dessins au scotch noir réalisés par des enfants, des adolescents et des adultes en ateliers (le personnage est de mon Apolline !)




"Une toute jeune galerie vous propose de découvrir une artiste atypique… EPHAMERON.
Artiste fortement ancrée dans des notions telles que la rue, le territoire, la trace, la légèreté, la poésie...

EPHAMERON (de son vrai nom Eva Cardon) apporte par son travail graphique et sa réflexion sur le monde un regard sensible : univers graphique aux tracés multiples, de la main levée aux tracés vectoriels presque hésitants, où calques, peintures, matières, découpages, côtoient aplats nets et traits stricts. Une création graphique riche et subtile où pixels et points composent un même monde…
EPHAMERON est une jeune artiste belge (Anvers) qui travaille en freelance comme illustratrice, graphiste, web designer, photographe. Elle a contribué à nombres d’expositions internationales à Melbourne, Philadelphie, Chicago, Shangaï,Paris, Anvers, Bruxelles, Amsterdam (vwww.ephameron.com)
NEXUS, c'est un lieu de découvertes artistiques en tous genres. C'est aussi une association qui soutient et diffuse la jeune création graphique.
AU cœur de la cité-jardin du Chemin-Vert, une maison attire le regard : sur ses vitres, deux dessins d'oiseaux géants se détachent. « Nexus, c'est surtout un espace d'exposition. C'est également un « Art-shop » où l'on propose des objets de jeunes créateurs », explique Céline Picaud, fondatrice de l'association. C'est aussi, les soirs d'événements, un bar sympa. « Nous sommes là pour aider les artistes locaux à montrer leur travail et à produire des expos ailleurs, et, en contrepartie, nous invitons des artistes étrangers à la région. »

"J'aime bien trouver d'autres moyens de montrer mes dessins. Le support m'est égal, c'est le trait qui reste. Le cœur, le centre de mes œuvres, c'est le dessin " ; assure l'artiste, qui s'attache, notamment dans ses portraits féminins, au mouvement, au geste, à l'expression. "Je pars d'une idée, je fais beaucoup de photos. Je capture des moments privés et je les retranscris. " Son exposition s'intitule « Faux-Amis », comme ces mots qui, dans deux langues, ont une similitude de forme mais des significations différentes. Une expression qui symbolise l'être et le paraître, la séduction, les faux-semblants."

http://www.ephameron.com/#

http://nexusgalerie.tumblr.com/

mercredi 23 mars 2011

FRIDA KAHLO FOR EVER !

" Même dans un cercueil, je ne veux plus jamais rester couchée ".




Magdalena Carmen Frieda Kahlo y Calderón FOR EVER !

mardi 22 mars 2011

LE MUSEE D'EDMOND GABAY (L'INTERIEUR)

Edmond ou la mémoire du cimetière

" Il a tout gardé. Les cahiers d'écoliers, les postes TSF , les livres de photos, ceux du culte , les pendules des maisons, les instruments du dispensaire, les robes de mariage, les rouleaux de la Torah bien sûr.
Jusqu'aux brosses à dents et aux lampes à pétrole .
Dans l'ancienne synagogue Em - Habbanin, celle du cimetiére juif , il a aménagé un musée de bric, de broc et de beaucoup d'amour pour conserver ce qu'il pouvait du passé du mellah.
Edmond a ainsi sauvé les lustres qui donnaient la lumière, les réveils qui donnaient le temps, les alambics qui donnaient l'eau de vie, les clefs qui ouvrirent les demeures avant de les fermer définitivement, les tables des écoles où l'on apprenait les trois langues -l'hébreu, l'arabe le français , les passeports de gens décédés ..."






Beaucoup d'émotion en regardant tous ces objets hétéroclites, toutes ces photos et en écoutant Edmond Gabay raconter son long travail (huit années à répertorier les tombes du cimetière ) et évoquer cet indispensable travail de mémoire ...
Nous sommes dans un monde à la fois douloureux et réconfortant.
Penser qu'un homme a choisi de consacrer des années de sa vie, presque toute une vie à cette tâche me fait du bien ...EDMOND GABAY porteur et gardien de mémoire ...

lundi 21 mars 2011

LE MUSEE D'EDMOND GABAY A FES

Les guides touristiques ont du bon et permettent parfois de sortir des sentiers battus et de faire de belles découvertes .
C'est ainsi que j'ai pu visiter le MUSEE D'EDMOND GABAY à Fés .
Pour cela il faut traverser le cimetière juif aux tombes bien blanches, en soi un lieu à la fois impressionnant et émouvant et tout au fond se trouve cet incroyable musée .


" Le musée d'Edmond Gabay accueille un incroyable bric-à-brac, véritable inventaire relatant le quotidien des Juifs de la ville. Cette caverne d'Ali Baba renferme tous les objets de la vie courante qu'ils ont abandonnés précipitamment et laissés en l'état, au milieu d'objets de culte. Ils témoignent de l'intimité des familles. Une sorte d'intrusion dans une existence passée, évanouie. Le musée est en fait une ancienne synagogue transformée. On y découvre l'armoire contenant les rouleaux de la Loi, des inscriptions liturgiques gravées aux murs."






Et pour voir les photos de l'intérieur ....
(cliquer sur le lien)

samedi 19 mars 2011

LES MUFFINS AU CRUMBLE DE POMMES DE MON ISABELLE

Pour ce samedi 19 mars si vous voulez faire plaisir , si vous avez l'envie de cuisiner .....
Voici une recette réalisée par mon amie Isabelle lors de notre venue à Beauvais .....





Ingrédients :

pour les muffins :
250 g de farine
2 c. à café et demi de levure chimique
½ c. à café de bicarbonate
1 c. à café de cannelle
300 g de pommes coupées en petits dés
2 c. à soupe de jus de citron
3 oeufs
120 g de sucre
80 ml d’huile de tournesol
1 sachet de sucre vanillé
25 cl de lait


Pâte à crumble :
80 g de farine
80 g de sucre
1 c. à café de cannelle
80 g de beurre mou

Préparation
pour Muffins au crumble de pommes :
Préchauffez votre four th.6 (180°C)
Lavez et coupez les pommes en petits morceaux en prenant soin de retirer le trognon. Arrosez-les du jus de citron. Dans un saladier, mélangez la farine, la levure, le bicarbonate, la cannelle et les pommes. Battez les oeufs en omelette, ajoutez le sucre, l’huile, le sucre vanillé et le lait. Incorporez-y la préparation aux pommes et mélangez le tout rapidement. Il faut qu’il y ait encore des grumeaux.
Préparez un crumble en mélangeant la farine, le sucre, la cannelle et le beurre avec les doigts.
Mettez des petites cassettes en papier dans votre moule à muffins puis versez-y la pâte. Saupoudrez ensuite de crumble en appuyant un peu.
Enfournez 25 - 30 min. Laissez reposer 5 min avant de démouler. Laissez refroidir puis saupoudrez de sucre glace.

jeudi 17 mars 2011

LA LEGENDE DE DAHUT ET DU ROI MARC

Souvenir d'enfance ....



" La commune de Penmarch offre la particularité de ne pas être centrée sur un bourg, mais d’être partagée entre trois agglomérations : Tréoultré, Kérity, et Saint-Guénolé.
Penmarch signifie « tête de cheval » ( penn, tête, et march, cheval ). D ailleurs, la presqu’ile, dans son ensemble s’appelait autrefois le cap Kaval, mots que l’on fait venir du bas latin caput caballi. Ils servent encore aujourd’hui à distinguer le hameau de Beuzec-cap-Caval de son homonyme Beuzec-cap-Sizun.L’animal qui a donné son nom à ces lieux est une ancienne divinité des Celtes.Elle s’est perpétuée, à l’époque chrétienne, sous le masque légendaire du roi Marc, ou plutôt March. Le roman de Tristan, son neveu, et d’Iseult, son épouse, ont rendu ce nom célèbre : les trouvères du Moyen Age ont fait de lui un oncle affectueux et un mari, en somme, assez compréhensif. La tradition armoricaine, en revanche, a gardé du roi Marc un souvenir plus proche du mythe ancien.
March, était roi de Poulmarch. Il possédait un cheval sans pareil qui filait comme le vent et pouvait traverser la mer elle-même. Aussi le nommait -on Morvarch, le « cheval de mer » et le roi l’aimait plus encore que son propre royaume. Or, un jour que le souverain chassait, il se mit à suivre une biche d’une grande beauté. Mais plus il forçait l’allure, plus la bête augmentait la sienne. Il fit tant et si bien, cependant, qu’il parvint au rivage , sur la baie de Douarnenez, près de l’endroit où s’élevait autrefois la ville d’Ys. Lorsqu’elle se vit acculée aux vagues, la biche s’arrêta et se mit à gémir. Il en fallait beaucoup plus pour émouvoir le roi March ; il banda son arc et tira. Alors se passa une chose incroyable : la flèche, avant d’atteindre son but, revint sur elle même et frappa son cheval en plein cœur. Fou de rage, March se dégagea du corps de sa monture et se précipita le couteau, à la main, sur la biche. Mais il n’y avait plus de biche : à sa place se tenait une jeune femme, une couronne de goémon ceignant ses cheveux d’or. C’était Ahès, que d’autres nomment Dahut, fille de Gradlon et princesse d’Ys, celle-là même qui, un soir de débauche, avait laissé son galant ouvrir sur la ville les Portes de la Mer.
« March, dit-elle, roi de Poulmarch, puisque tu es venu sur ma trace, rapide comme le feu, et que tu as cru mettre la main sur moi, qui ne t’ai jamais rien fait, de cet instant tes oreilles seront semblables à celles de l’animal qui t’avait porté jusqu’à maintenant.» Alors elle toucha la tête de March et disparut dans la mer. Désormais affublé des oreilles et de la crinière de son cheval, le roi fut l’homme le plus malheureux de la terre. Il se cacha dans son palais et ne voulut plus voir personne. Seul un barbier pénétrait chaque semaine auprès du souverain. Mais il n’en revenait jamais : pour avoir connu le secret, il était aussitôt mis à mort. A ce régime, le royaume de Poulmarch fut assez rapidement privé de coiffeurs, et il fallut faire appel au dernier d’entre eux, le propre frère de lait du roi, nommé Yeunig. Or celui-ci possédait des ciseaux merveilleux, après le travail desquels les cheveux ne repoussaient plus. Il s’en servit pour March qui, dans sa joie, se contenta de faire promettre à Yeunig de ne parler à personne de son infirmité. Le jeune barbier aimait son maître, mais il était bavard, et le secret lui pesa bientôt terriblement. Il lui devint même si insupportable qu’il ne put s’empêcher de le raconter à quelqu’un, voire à quelque chose, pour s’en décharger. Il se méfia des vagues, il se méfia du vent, mais il ne se méfia pas du sable. Il y creusa un large trou et , s’y cachant la tête, il prononça tout bas les mots interdits : « March a les oreilles de son cheval Morvarch. »A quelque temps de là, le roi maria sa fille et, à cette occasion, il accepta de paraître en public. La crinière n’avait pas repoussé depuis que Yeunig l’avait taillée et, sur ses oreilles, le souverain fixait un chapeau spécialement conçu pour les cacher. En outre, il se tenait sous une tente spéciale qui le protégeait du moindre souffle d’air. Lorsque après le repas de noces, on voulut danser, cinquante sonneurs de binious et de bombardes s’approchèrent pour donner le branle. On s’aperçut alors que durant la nuit, les anches de tous les instruments avaient été dérobées. Qu’à cela ne tiennent : on chercha du bois tendre pour en tailler de nouvelles, et l’on trouva sur la grève trois roseaux fraîchement poussés. Mais lorsque les sonneurs commencèrent à souffler, au lieu du son aigrelet des cornemuses, les danseurs eurent la stupéfaction d’entendre les mots fatidiques : « March a les oreilles de son cheval Morvarch.» ! Le roi, qui n’avait rien remarqué, sortait de sa tente pour donner le signal des réjouissances, quand le vent se leva d’un coup, et le décoiffa.Le voilà qui court, le voilà qui s’enfuit pour cacher sa honte, éperdu. Mais son pied glisse et sa tête frappe une roche. Un cri strident retentit : celle qui l’a poussé, c’est justement une femme-sirène, juchée sur un cheval aux oreilles d’homme. Elle crie : « Voici Morvarch, cheval de March, roi de Poulmarch. Les oreilles de Morvarch sont celles de March, et celles de March sont celles de Morvarch.» La fête ne s’en poursuivit pas moins, et le roi mort ne fut pleuré que par sa fille, son gendre et son coiffeur Yeunig. Mais le soir, quand la foule se rendit près du rocher qui lui avait brisé la tête, la pierre avait pris la forme d’une tête d’homme aux oreilles de cheval. Depuis ce jour, le pays changea de nom :on ne l’appelait plus désormais Poulmarch , mais Penmarch, la « tête de cheval ». L’oncle de Tristan avait, on le voit, de solides attaches en terre de Penmarch, et c’est sans doute pour cela que l’amant d’Iseult rendit son dernier souffle sur les rochers de ce rivage. Pour avoir bu le philtre magique, Tristan et Iseult étaient liés d’amour pour l’éternité. Cependant, la vie merveilleuse qu’ils avaient connue dans l’ile de Bretagne avait dû prendre fin, et la reine Iseult était retournée près de March, son époux, au château de Tintagel, dans la campagne d’outre-Manche. Tristan, alors, était venu s’installer à Carhaix en Armorique. Il avait pris pour femme la sœur de son compagnon Kaherdin, la jeune fille que les romans de chevalerie nomment Iseult aux blanches mains. Mais un jour, grièvement blessé, Tristan sentit la mort venir. Il envoya Kaherdin au-delà de la mer pour en ramener l’autre Iseult, qu’il n’avait point cessé d’aimer. Transporté sur la pointe de Penmarch pour y attendre son amie, il fit surveiller la mer par son épouse.Mal lui en prit : lorsque apparut la voile blanche qui signalait le succès de la mission, sa femme, jalouse, annonça qu’elle était noire. Avant que le bateau n’eut abordé, Tristan était mort de douleur, et c’est dans la mort que vint le rejoindre Iseult l’irlandaise aux cheveux blonds.La tradition ne désigne pas le lieu exact de ce tragique dénouement. On peut cependant imaginer que la vie de Tristan s’acheva au point extrême de la Tête-de-Cheval, là où les récifs portent le nom de rocher de Penmarch ; le large s’y découvre mieux à la vue et la chapelle Saint-Pierre, édifiée en avant même du phare d’Eckmühl, doit marquer précisément l’endroit légendaire. Aujourd’hui, on y voit la nuit, un feu qui brille au loin sur un écueil, la roche Menhir."


LE CERF ET LES GRIGRIS :