samedi 6 août 2016

DANS L'ATELIER DE ZETTE PANEBOEUF

Tout a commencé par trois petites sculptures découvertes chez mon amie Monique Chabaud.





Puis cette rencontre avec ZETTE PANEBOEUF et la visite de son atelier  ...













"Ces petites vierges s'appellent des "Notre dame de Grâce". il faut savoir qu'à Maillane s'est produit un miracle suite à l'attaque du choléra dans la deuxième moitié du XIXème. A la sortie de la vierge de l'église lors d'une procession, les guérisons furent immédiates. Les maillanais ont une grande dévotion à l'égard de cette vierge qu'ils honorent chaque année fin aout lors d'une grande célébration religieuse. devant chaque maison est présentée une vierge (comme celle de Zette), toute couverte d'or et de robes colorées avec des petits cierges allumés qui l'entourent. Il y en a de différentes de celles de Zette, mais les siennes sont à mon avis les plus belles" écrit Monique.





Pour accompagner mes photos aujourd'hui le  texte que MONIQUE CHABAUD a écrit pour ZETTE
lors de l'exposition au Musée Auguste Chabaud :


"Zette Paneboeuf est une artiste Maillanaise qui a fréquenté les Beaux Arts d’Avignon en 1950 avec le professeur et peintre Bergier qui faisait partie des groupes des treize de l’école d’Avignon.
 Il lui a enseigné tout particulièrement le dessin et l’aquarelle avec l’approche  du nu et de la nature morte. 
Elle a travaillé également avec le peintre Gatien Gontier de Rognonas, ami d’Auguste Chabaud, qui  lui a enseigné la technique du paysage et lui a donné le gout de la contemplation de la nature et l’adoration des sites de la Montagnette, le gout du vert décliné en tons austères.
Elle est une excellente paysagiste, digne de ceux de la grande école Avignonnaise et Provençale, qui se confronte directement au motif. En perpétuelle fascination face à dame Nature,  elle étudie les ombres et les lumières sur les parois rocheuses de son  midi et au cœur des ruelles étroites de son village.
Elle aime la minéralité mais aussi  les ondes maritimes, les bords de mer, la Camargue sauvage, les bleus de la Méditerranée, les chemins crayeux de Provence, les vols d’oies sauvages au petit matin.
Lorsqu’elle pêche, autre passion de l’artiste, méditative,  à l’aube, c’est la nature qui vient à elle et  elle s’en imprègne totalement  pour pouvoir la retranscrire plus tard, la transcender,  à travers ses émotions et son regard empreint de spiritualité.
Sa nature est animée, mistralienne, on entend l’écho et le chant des esprits. C’est une contemplative du paysage. Une silencieuse.
 Elle a rencontré Auguste Chabaud dans son atelier alors qu’elle était une jeune fille et il a flairé chez elle son talent, lui disant  un beau soir d’hiver,  « C’est bien petite, il faut continuer »…
Empreinte de Chabaud et de Mistral, Gravesonnaise et Maillanaise, nos deux villages voisins où souffle l’esprit de ces deux grands artistes, l’un pour sa poésie, et l’autre,  pour sa peinture, elle a fait son chemin d’artiste et nous livre ainsi une œuvre conséquente.
C’est un souvenir ineffaçable  qu’elle garde en mémoire , sa rencontre avec Chabaud, et son partage artistique avec  Gontier, son professeur et ami  pour qui elle garde un  profond respect et une grande  reconnaissance.
 Mais il arrive que l’élève, avide  de liberté, dépasse le maître et emprunte d’autres chemins pour aller toujours plus loin dans ses recherches. C’est le cas de Zette qui a suivi ensuite sa propre voie,  sans renier ce que ses professeurs lui avaient si bien enseigné, c’est à dire le gout de la nature, la quête de l’équilibre et de la construction ainsi que le gout de la composition.
Elle est acharnée au travail, infatigable, capable de réaliser  une fresque murale si l’inspiration est là, s’attaquer avec force au monumental, sans appréhension, car elle maitrise très bien les lois de l’équilibre. Elle est d’ailleurs sublimement intervenue sur la fresque tauromachique des arènes de Graveson et celle de « Provence et Tunisie » en hommage à Auguste Chabaud.
 Elle a admirablement peint les provençales, sublimé Mireille dans une approche graphique très moderne avec un simple fusain touchant à l’essence même du drame mistralien, poursuivi  les bergers et les chevaux dans la  Camargue sauvage.
 Ses vierges à l’enfant sont empreintes de pathétisme comme certains portraits qu’elle évoque parfois en silence,  dont celui de son père,  qui font d ‘elle une grande portraitiste car une « capteuse d’âme ».
 Parfois c’est son imagination qui l’entraine vers des sentiers inconnus, flirte avec le cubisme et l’abstraction . Elle mêle toujours poésie, rêve et nous transporte dans un monde de couleurs avec des personnages profondément humains, rayonnant de beauté et de sensualité.
 Parfois c’est l’argile qu’elle modèle et sous ses doigts surgit la figure de St Agathe, celle de Mireille  ou encore celle d’une nudité sensuelle, un masque africain, des figures de  vie, âmes célestes, qu’elle insuffle et façonne avec une force intuitive et instinctive dans sa terre vernissée , personnages qui lui échappent parfois.
Zette est une grande dame dotée d’humilité et de beaucoup de cœur. C’est ce qui se dégage de sa peinture en plus d’une spiritualité évidente.
Elle nous emmène  sur des sentiers inconnus, sentiers porteurs de rêves et de messages d’amour.
C’est Le monde de Zette, animé d’esprits bienveillants, un monde fascinant, celui d’une grande artiste."



Et deux tableaux trouvés sur le site de l'artiste ...





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