mercredi 30 août 2017

MARTIN LARTIGUE VU PAR APOLLINE LEPETIT




















... ET PAR JULIA VAN ROSSEM :

Né en 1952, vit et travaille à Sore, dans les Landes

« Mon parcours ambivalent m’a valu d’être bercé entre deux attractions : mon père et ma mère.
Ma mère voulait que je sois comédien.Mon père me faisait peindre, pas que le dimanche.
Moi, je voulais être ornithologue !
J’ai fait du cinéma étant petit, suivi les cours de mime Jacques Lecoq, été initié à la céramique à l’atelier Savigny, du côté de Montparnasse à Paris.
Je suis né dans le Var, j’ai grandi en Seine et Marne, fus ado à Paris où j’ai fait du théâtre et autres panouilles jusqu’à 25 ans. J’ai quitté Paris dans les années 70 pour devenir peintre dans le Gard et je continue de vieillir dans les Landes où je passe le plus clair de mon temps.
En peinture, j’étais l’élève de mon père mais aussi de mon grand-père maternel, Pico, décorateur et dessinateur. J’ai exposé pour la première fois à 20 ans, dans l’atelier familial, Place Blanche en face du Moulin Rouge. Dans cette ambiance typique du milieu de l’art parisien, j’ai connu de vrais peintres d’écoles et folklores différents. J’ai attendu longtemps avant d’exposer à nouveau ; il me fallait vivre, changer de peinture, m’essayer à la bande dessinée. J’ai réalisé un court métrage à images fixes.
C’est dans les années 80 que j’ai commencé à exposer dans les lieux divers que proposait l’existence provinciale. De motifs en paysages, petit à petit, la narration apparait. C’est plus fort que moi, la peinture seule n’est pas un but en soi ; il me faut le support d’une histoire, réminiscences de ma mémoire défaillante, émotions, influences de cultures inconnues qui m’habitent. J’aurai pu devenir un intégriste du pigment, j’ai choisi la dérision qui s’exprime avec valeurs, des couleurs et un soupçon de concept. Mais ceci me regarde.
Le regardeur de peinture n’a qu’à faire son boulot de regardeur et faire l’effort suffisant pour avoir une opinion personnelle.
Le résultat est qu’après plus de trente ans de peinture, j’ai toujours l’impression d’être un apprenti mais pas un « écolier ». Depuis quinze ans, je participe aux expositions d’Art Singulier, je ne sais pas si je suis singulier, je sais que le luxe de cette vocation est d’être irrégulier.
Un jour timide, un jour fêteur, un cyclotimide un peu maniaque, je ne peins pas que pour vous plaire mais pour me dépeindre et guérir un peu chaque jour. »

Une symbolique à la fois limpide et foisonnante dont l’intensité parvient à nous ramener à notre propre questionnement existentiel, voilà en quoi la démarche de Martin Lartigue est singulière… L’artiste véhicule toute une culture picturale, à la fois par ses ascendances, mais aussi son vécu personnel.
Une brève incursion dans le monde du cinéma l’a amené très tôt à se nourrir des éléments d’une fresque humaine…Martin Lartigue nous laisse deviner dans son travail l’importance qu’il accorde à sa vie intérieure et la rigueur qu’il y apporte. À la manière d’un conteur populaire et dans la tradition des peintres primitifs, il témoigne de ce qu’il voit sans prétendre apporter de solutions.
C’est un artiste étonnant qui, à travers des couleurs chaudes et expressives, des formes d’une netteté qui s’impose à l’œil, nous met en présence d’une peinture forte, puissamment évocatrice d’une mythologie contemporaine et universelle.


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Merci Sylvie !

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